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Une aquarelle originale de Collmann (n°

162

), brossée sitôt les événements, nous rappelle la révolte des

Décabristes.

Ensuite, nous aurons un exceptionnel dossier manuscrit (n°

163

) sur la mort d’Alexandre Pouchkine,

constitué par ses amis sitôt le duel qui lui fut fatal.

L’exposition se continue avec les pièces d’orfèvrerie, où apparaissent les noms de Gratchev, Saltikov,

Klingert, Khlebnikov et bien sur Fabergé, avec trois œuvres :

-un saleron en vermeil et émaux cloisonnés (Petrov, maître orfèvre, n°

184

), portant le monogramme

de la grande-duchesse Anastasia Nicolaievna, offert en

1917

à l’aviateur français Marcel Brindejonc des

Moulinais ;

-un porte-cigare en or (Hollming, maître-orfèvre, n°

186

), offert par Nicolas II au jeune officier Gourieff ;

-une tabatière en argent (Hollming, maître-orfèvre, n°

187

), provenant des comtes Tatistcheff.

Lieberich nous offre une grande ourse allongée sur un jeu de cristal de roche (n°

202

), Victor Borisov

Mousatov un vase art-nouveau, Elena Polenova un petit cabinet mural de style néo-russe.

La peinture russe est mise à l’honneur, avec l’un des sommets de notre exposition : le jeune séminariste

songeur, saisi sur le vif par Ilya Répine (n°

211

). Conservé dans la même famille depuis le XIX

ème

siècle et

demeuré inconnu des chercheurs et des historiens d’art, ce magnifique tableau est publié pour la première

fois. Nous ne l’avons pas restauré, ni même nettoyé : il est livré tel que les temps nous l’ont légué, à charge

pour toi, qui l’acquerras, de lui redonner tout son lustre.

Succèderont des œuvres d’Alexandre Benois, Serge de Solomko, Dmitri Bouchène, Youlia Chapoval, Sergueï

Tchekhonine (portrait de Stravinski), Théodore Tchoumakoff, Alexandre Yacovleff (carnet de croquis).

La partie consacrée aux livres illustré ouvre par plusieurs ouvrages d’Alexandre Pouchkine, dont un

ensemble de huit gouaches de Nicolas Artamonov. Alexandre Alexeieff nous offre la suite complète de ses

cent lithographies, toutes signées, pour illustrer les

Frères Karamazov

.

Enfin, différents livres du XX

e

siècle, dont plusieurs émanant des Russes émigrés en France après la

révolution bolchevique. Après quelques photographies du régiment des Ulhans de la garde de Sa Majesté

l’Impératrice (provenance : colonel Gourieff), l’uniforme d’un officier de l’Armée rouge datant des années

de la guerre contre l’Allemagne.

Et pour finir, la photographie d’un jeune garçon russe parmi les tournesols, jouant le rôle de Sachko (n°

301

).

Formant un tel itinéraire de beauté, ces objets heureux semblent revendiquer les liens intimes qui les

rattachent à l’âme russe d’où ils ont pu sourdre au fil du temps. Le regard souverain de la grande duchesse

Elena Pavlovna, celui songeur du jeune séminariste de Répine, ou encore la joie solaire de Sachko, en

sont trois illustrations. Aussi, l’art se conjugue-t-il à l’histoire pour montrer que, de Chersonèse à Saint

Pétersbourg, de Kiev à Moscou jusqu’aux confins de Sibérie, il existe et existera toujours, malgré épreuves

et vicissitudes, une invincible attitude intérieure que la comtesse Stroganova, dans une lettre de novembre

1805

écrite peu avant la bataille d’Austerlitz, reconnaissait à tous ses compatriotes de la grande Russie :

le bonheur d’être russe

.

Roch de Coligny & Goula Marette