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jeudi 14 NOVEMBRE 2019

143. CREUSE. PIERRE LEROUX

(1797-1871), philosophe et

théoricien du socialisme, ami de George Sand ; il créa à Boussac

(Creuse) une communauté mettant en application ses doctrines.

Lettre autographe (probablement incomplète de la fin) à « cher Phi-

lippe et chers amis ». 4 pp. in-4 très remplies. Boussac, 6 août 1848.

Transcription complète jointe.

Magnifique lettre toute consacrée à ses théories politiques et so-

ciétales et leur application à Boussac.

« En examinant attentive-

ment ce résumé, tu verras que l’idée que nous poursuivons est tou-

jours celle de l’association ;

mais de l’association étendue à toute

une Commune.

Voici la solution religieuse, politique et économique

que nous voyons, et que les esprits les plus avancés, aussi bien parmi

les hommes pratiques que parmi les hommes de théorie, voient à la

situation actuelle. Voilà longtemps déjà qu’aucun gouvernement ne

parvient à mener la société. L’idée de Montesquieu est vraie : l’An-

gleterre est le modèle des gouvernements, et pourquoi ? C’est que le

gouvernement de l’Angleterre ne cherche à rien mener, il manifeste

des intérêts et des privilèges, voilà tout. C’est un gouvernement fatal,

mais les hommes peuvent le renverser en établissant la République

[…].

Il est temps que l’homme puisse enfin profiter des dons si

abondants du créateur, et que l’odieux contraste des richesses

sans nombre de la nature et de la misère de l’immense majorité

du genre humain disparaisse à tout jamais

». Il développe longue-

ment ses vues de la République idéale et invite ses amis à le rejoindre.

« J’ai dit ce que je souhaite pour tous, voici maintenant ce que je

voudrais que moi et mes amis fissions :

j’aspire à ce que chacun de

nous s’emploie tout entier selon les aptitudes différentes qu’il se

sent à l’établissement de la commune et visse, associé à ses amis,

uni avec ceux qui ont la même foi, les mêmes sentiments, le même

culte.

Voilà mon vœu de tous les instants. Je me prépare à servir

d’éducateur dans ce nouveau milieu social. Je crois que cette fonction

est celle à laquelle je suis le plus propre : toutes mes études, toutes mes

pensées se tournent –vers cette fonction. Dites-moi, mes amis, si vous

trouvez que je fais bien ; dis-moi, Philippe, si tu ne croirais pas utile

de t’occuper toi aussi, selon tes facultés, au même œuvre […] ».

600 / 800 €

DOUBS :

voir n°43, 44 et 212.

144. DRÔME – ROMANS.

17 documents XVII

e

-XVIII

e

.

- 3 pièces signées par des capitaines « au régiment de Ville milice

du Valentinois », mai 1692 : reçus pour la fourniture par la ville de

Romans de fusils, hallebardes, ceinturons.

- 13 lettres adressées au citoyen Montalban par son chargé d’affaires

(également notaire) à Romans, Gaudopaquet. Romans an 3 – an

5 + 2 lettres de son valet Joseph Perriolat (Romans, an 4). Sur la

gestion de ses affaires à Romans en particulier le commerce du vin

de son domaine de Mours. « Je crois devoir vous prévenir que le vin

a augmenté depuis la dernière que j’ai eu l’honneur de vous écrire,

laquelle contenait le compte de Perriolat votre valet de campagne,

il se vend de 21 à 22 livres la charge actuellement, ainsy prenés la

peine de me mander si vous voulés que Perriolat le vende à ce prix

[…]. J’ai cru devoir aller au domaine de Mours pour y gouter le

vin que vous y aviez, je l’ai trouvé bon et bien conservé […] », etc.

- L.A.S. du frère Louis Manis, 3 pp. in-4. Romans, 8 oct. 1662. Sur

l’affaire du sieur Dusault contre les Récollets [du Bourg d’Oisans].

300 / 400 €

145. DRÔME – ASSEMBLÉES PROVINCIALES.

Lettre (copie

d’époque) « à Monseigneur l’archevêque de Toulouse ministre d’État

et chef du Conseil des Finances » [Loménie de Brienne, qui occupa

ce poste de mai 1787 à août 1788]. [Valence, juin ou juillet 1787],

3 pp. in-4.

Très intéressante copie d’époque de la lettre adressée par la ville

de Valence à Loménie de Brienne, après l’annonce de la convo-

cation des assemblées provinciales (édit du 26 juin 1787), deman-

dant à ce que la ville de Valence soit choisie pour en être le siège

(Grenoble l’avait été en 1779). « Dès 1779, le Dauphiné fut desti-

né à être une des premières provinces où Sa Majesté se proposa de

143

faire l’essay de cette nouvelle forme d’administration, un arrêt de son

conseil annonça la même année à ses sujets dauphinois le bienfait

du meilleur des Rois, et la ville de Valence s’empressa d’adresser

à M

r

Necker alors directeur général des Finances, le nouveau tribut

d’amour et de reconnaissance que tous ses citoyens le suppliaient

de porter aux pieds du thrône.

Les prétentions de M

r

l’évêque de

Grenoble qui réclamait pour son siège la présidence de ces assem-

blées, sous le prétexte que ses prédécesseurs avaient joui de cette

importante prérogative dans les assemblées des anciens états du

Dauphiné

[…], les démarches de la ville de Grenoble appuyées du

suffrage du parlement pour obtenir le rétablissement de ces mêmes

états, ou du moins la préférence pour la tenue des assemblées pro-

vinciales, furent contrariés par le vœu de presque toutes les villes et

communautés villageoises de la province […] ». La ville de Valence

demande aujourd’hui que le décret de 1779 sur la tenue des assem-

blées provinciales soit appliqué. «

Elle implore également, Mon-

seigneur, votre protection pour faire connaître au Roy combien

sa position à peu près centrale pour tout le Dauphiné semble la

rendre plus propre que la ville de Grenoble située à l’extrémité

de la partie orientale et presque sur les limites de la Savoye, à

être choisie pour le siège de la tenue des assemblées provinciales

.

Valence placée sur la route de Lion à Marseille et en Languedoc, la

plus fréquentée ou pour mieux dire, la seule qui la soit beaucoup de

la province, située sur les bords du fleuve qui la sépare du Vivarais,

assez étendue et assez peuplée […] ». [Loménie de Brienne se heurta

dès l’été à l’opposition des cours souveraines, en particulier celle du

Parlement de Grenoble ; ces assemblées n’eurent qu’une seule ses-

sion à la fin de 1787, celle de 1788 étant ajournée par la convocation

des États généraux].

600 / 800 €