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Verdier, peintre et graveur français (1651-1730) fut élève et assistant de Le Brun. (Courboin, II, 47). Ex-libris

moderne. – Est. 25/50

LIVRE À GRAVURES ANVERSOIS DU 16

e

SIÈCLE

88 VERSTEGAN (Richard). Theatrum Crudelitarum Haereticorum.

Antverpiae [à Anvers], Adrianus Huberti,

1587, gd 8°, 95-[1 blanche] p., 30 figures gravées en taille-douce y compris la grande vignette sur le titre, plein

veau ancien, dos à 5 nerfs (mors partiellement fendu, rel. fortement épidermée, mouill. à qq. feuillets, petit trou de

vers in fine sans perte de texte, manque 1 cm. de marge à 1 f., qq. salissures). Très rare et curieux livre illustré,

imprimé à Anvers, devenu bastion catholique après sa reconquête par Philippe II en 1585. L’ouvrage s’inscrit dans

la tradition qui, de Jacques Callot à Goya, a restitué sur cuivre les misères et les malheurs de la guerre. Une œuvre

de propagande visuelle : les supplices infligés aux catholiques. Texte et planches anonymes reviennent à Richard

Rowlands, alias Richard Verstegan, catholique anglais en exil agissant dans les Flandres et en France pour le

compte du roi d’Espagne Philippe II. Éduqué à Oxford, il avait reçu dans sa jeunesse une formation d’orfèvre et de

graveur sur cuivre. Verstegan donne à voir les crimes réels ou supposés de l’« hérésie » protestante à travers toute

l’Europe (France, Angleterre, Pays-Bas). Partout, ce ne sont que prêtres pendus, noyés, éviscérés, femmes violen-

tées, enfants passés au fil de l’épée. Le martyrologe s’achève par la scène de la décapitation de Marie Stuart (1587)

(Rahir, Bibliothèque de l’amateur, p. 670 ; Funck, p. 407 : attribution obsolète des planches à Jean Wierix ; F.

Lestringant, Le Théâtre des cruautés. Édition Chandeigne, 1995). – Est. 1000/1500

LE PLUS BEAU LIVRE FLAMAND DE LA FIN DU 16

e

SIÈCLE

89 WIERIX. – NATALIS (Jérôme). Adnotationes et Meditationes in Evangelia

quae in sacrosancto missae sa-

crificio toto anno leguntur ; Cum Evangeliorum concordantia historiae integritati sufficienti. Antverpiae, excudebat

Martinus Nutius [Martin II Nuyts dit Nutius], 1595, in-folio, [6, dont titre-frontispice gravé]-2 blanches-636-[6, la

dernière blanche] p., 153 planches hors texte gravées sur cuivre (suite complète d’estampes éditées sous le titre :

Evangelicae Historiae Imagines. Antverpiae, 1596), reliure de l’époque pleine peau de truie montée sur ais de bois,

dos à 5 nerfs, titre ms. à l’encre, plats estampés à froid (manques au dos, gouttières renforcées et f. de garde

renouvelés, f. de titre effrangé et lég. sali, qq. traces de manipulation, qq. légères brunissures, manques de papier au

coin droit infér. des tout derniers f. sans perte de texte). Exemplaire en belle condition. « Les archives plantiniennes

permettent de retracer l’historique de l’illustration de deux ouvrages couramment appelés la « Bible de Natalis ».

Ce titre concerne le recueil de planches intitulé “Evangelicae historiae imagines” ainsi que les “Adnotationes et

meditationes in evangelia” du Père Geronimo Nadal (H. Natalis), gros volume dont le texte touffu est farci de

vignettes ou n’en contient guère, selon les exemplaires, et auquel sont jointes les planches du premier recueil. Les

“Evangelicae” et les “Adnotationes” sont souvent reliées ensemble » (c’est le cas pour cet exemplaire). Le projet de

ce livre revient au père jésuite Jérôme Natalis qui souhaitait produire un évangile à l’usage des missionnaires et

pour l’édification des fidèles. « Composed by Hieronymus Natalis at the behest of Ignatius of Loyola, the

Adnotationes et meditationes in Evangelia is a key Jesuit propaedeutic that instructs novices in the rhetoric of

prayer, teaching them how to convert Gospel liturgy into the matter of contemplative devotion. Using a system of

annotations and meditations based on the rhetorical principle of definitio per descriptionem, Natalis expounds a

series of 153 engravings that depict Christ’s life, death, and resurrection. These prints set Gospel places and events

within landscape panoramas that map a series of peregrinationes, sacred journeys, whose meaning and scope the

votary is invited to consider and retrace. By negotiating between panoramic prints and richly embellished texts, the

novice learns to trope his own journey, which becomes a figure of the kinds and degrees of prayer he has tra-

versed » (W.S. Melion, Artifice, Memory, and Reformatio in Hieronymus natalis’s Adnotationes et meditationes in

Evangelia, dans « Renaissance and Reformation », 1998, pp. 5-34). C’est à partir de 1580, après la mort de Natalis,

que le père jésuite Jacobo Ximenez « s’efforça de trouver aux Pays-Bas, des graveurs pour les planches des deux

ouvrages. Dans une certaine mesure, c’est Plantin qui s’en chargea, bien qu’il semble n’avoir jamais envisagé

d’imprimer lui-même les “Adnotationes” […]. Tour à tour, Henri Goltzius, Philippe Galle, les frères Wierix et Jean

Sadeler furent pressentis et même contactés à nouveau, mais en vain […]. Finalement Jérôme Wierix, avec ses

frères, accepta l’entreprise. Aidés de Jean et d’Adrien Collaert ainsi que de Charles de Mallery (pour les pl. 20 à 24,

26 à 29, 66 à 71 et 91 à 96), les frères Wierix assumèrent l’exécution de la majeure partie des gravures [d’après les

dessins du peintre romain Bernardo Passari, certains retouchés par Martin de Vos]. La publication coûta environ

1000 écus et toute l’entreprise ne fut menée à bien que grâce aux libéralités du pape Clément VIII ». L’illustration

du livre comprend les 153 planches gravées sur cuivre, le titre-frontispice, vignettes gravées sur cuivre dans le texte

dont plusieurs à pleine page et des culs-de-lampe non signés, gravés sur bois. Les vignettes, qui varient de format

(jusqu’à des gravures à pleine page) varient en nombre et en présentation dans chaque exemplaire. Les estampes

des Wierix constituent une inestimable source iconographique et ont inspiré de nombreux artistes, notamment

Philippe de Champaigne et plusieurs peintres espagnols. D’un point de vue technique, elles furent aussi parmi les

premières à utiliser systématiquement toutes les possibilités qu’offre la technique de la perspective, en vue de

donner une image en trois dimensions beaucoup plus réaliste (M. Mauquoy-Hendrickx, Les Estampes des Wierix.

Catalogue raisonné, III, n

os

1989-2141 (avec reproductions) et pp. 491-496 où nous avons emprunté le texte mis

entre guillemets ; Funck, pp. 196 et 366). – Est. 1500/2500