N° 18 – Catalogue de vente du 30 octobre 2019
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de grandes lettrines de dimensions et de style similaires à l’
incipit
des
sept
Psaumes pénitentiels (f. 48r)
et de l’
Office des défunts (f. 64r)
.
Des lettrines de dimensions intermédiaires (en moyenne 30 ×20 mm)
inaugurent les sections internes de chaque série d’offices, les Heures de
la Croix et celles du Saint-Esprit. Les Laudes de la Vierge (17r) pré-
sentent ainsi un D initial à l’encre rouge, rose et bleue (30 ×24mm),
que l’on retrouve, en des teintes passées, au début des matines de
la Croix (f. 104r). Des lettrines à l’encre rouge de taille moyenne
(25×15mm) signalent le début des psaumes, des oraisons et des lec-
tures, tandis que de petites initiales (10×7 mm) marquent le com-
mencement de chaque verset. Quelques visages stylisés ont enfin été
esquissés, à l’encre brune, le long de certaines lettrines, que l’on peut
notamment observer aux ff.81r, 82r, 95v, 98r, 100v.
Provenance
: ex-libris gravé de François-Pierre de Romémont
(Lorraine, 1763-1792) inspecteur général des fermes et domaines du
Roi, entreposeur du tabac ; Il possédait une biblioth que considérable
avec des livres rares ; Mahuet signale qu’ils furent vendus place du
marché à Nancy.
Références
: V. LEROQUAIS,
Les Livres d’Heures manuscrits de la
Bibliothèque Nationale
, Paris, 1927. – P. REZEAU, « Les pri res en
français adressées aux saints dans les Livres d’Heures du XIV
e
au
XV
e
si cle », in
La prière au Moyen Âge. Littérature et civilisation
, coll.
Senefiance
10, Aix-en-Provence, 1981. – E. REMAK-HONNEF &
H. HAUTKE,
Catalogus codicum Latinorum Bibliothecae Regiae
Monacensis
, Munich, Bayerische Staatsbibliothek, 1991. – J. LEISI-
BACH, Die liturgischen Handschriften des Kapitelsarchivs in Sitten,
Saint-Paul, 1979.
Voir la reproduction.
1 500 / 3000 €
113.
[
Livres d’heures XVI
e
siècle
]. Ensemble de deux livres d’heures
réunis en
1 volume. In-8, veau brun époque, dos à 4 nerfs et muets, fleurs
de lys en fleurons dorés, médaillon doré répété au centre des plats (cruci-
fixion), inscription dorée en tête du plat sup., tranches dorées, fermoirs
(reliure déformée et déboîtée, un coin usé, trou sur un médaillon, corps
de volume ondulé et défraîchi, les ff. manuscrits en début et fin marqués
d’anciennes mouillures).
1.Horeb[ea]teMarievirginissecundu[m]usu[m]Hierosolymitanu[m].
[Lyon, Stephanus de Basignana, Bernard Lescuyer, 18 mai 1516]. Au
colophon fol. m7 v° : Expliciunt hore s[ecundu]m ordine[m] fr[atre]m
gloriose virgi[ni]s Marie de mo[n]te Carmeli… Impresse Lugduni anno
domini M.cccccxvj… [95] (sur 96) f., [sign. a-m 8 (sauf c1 manquant)].
Tr s rare livre d’heures à l’usage des Carmélites. On n’en connait que
3 exemplaires (British Lib., Huntington Lib., Staatl. Museen Berlin
Kunstbib.).
Imprimé en rouge et noir, texte encadré de vignettes gravées sur bois,
14 grandes gravures sur bois dont celle du titre, marque de l’imprimeur
au v° du dernier f. (traces de colle et frottement affectant 2 gravures
et qq. vignettes anciennement masquées ; court de marge en t te,
touchant le titre courant et qq. signatures ; 1 f. manquant).
(FB 67206 ; Baudrier II, 6 ; USTC 121645).
2. Psalterium intemerate Dei genitricis Virginis Marie.
[Paris],
Thielman Kerver, [1509 ou 1521].[55] (sur 56) f, [sign. A-F 8, G 7 (sur
8, le dernier manque)].
Texte typographié encadré de vignettes, 10 grandes images, marque
de Kerver au titre, le tout gravé sur bois. Initiales peintes en rouge ou
bleu, qq. lignes manuscrite en rouge à la fin (couleur bleue délavée,
déch. sans perte sur 4 f., derni re image brunie, feuillet G8 manquant).
(USTC 180358 ou 184113).
Intéressant témoignage de dévotion comprenant un livre d’heures tr s
rare, suivi d’un autre peu commun. Sur 17 feuillets (tr s défraîchis),
dont les premi res gardes, se trouvent diverses annotations et copies
de pri res manuscrites, dont une glose poétique en français sur l’Ave
Maria ; 4 petites gravures ont été insérées, dont une sur bois au
contreplat.
Provenance : inscription dorée en t te du plat sup. (« S. Catherine
Rov »), et mentions gravées sur les fermoirs, «KTHERINE », et
«RAOUL » ; ex-libris ms. ancien d’un coll ge jésuite de Nantes en
marge du premier titre.
Voir la reproduction.
800 / 1000 €
misereatur » ; f. 94r-95v lecture d’Isaïe 38, 10-20 « Ego dixi in dimidio
dierum meorum» ; f. 95v ant. « A porta inferii », «Requiem æternam».
Laudes, ant. «Dominis spiritus », Ps. 148 « Laudate Dominum», f. 96v
Ps. 149 «Cantate Domino », f. 97v Ps. 150 « Laudate Dominum» ;
f. 98r oraison « Parem beate », Ps. 146 « Lauda, anima mea » ; f. 99r
Cantique « Benedictus » (Lc 1), ant. «Requiem».
Les feuillets 100-101 ont été reliés dans le désordre à l’occasion
d’une restauration ancienne
.
Il faut donc chercher au f. 101r la suite
de l’Office des défunts
, à laquelle il semble manquer un feuillet inter-
médiaire. Le début de l’oraison finale se trouve actuellement au pied
du f. 101v (« Fidelium Deus omnium conditor…famularum[que] »),
et se poursuit en t te du f. 100r (« [famularum]que tuæ remissione
cultoribus tribue peccatorum…»). À la suite se trouvait sans doute
originellement la
louange à la Vierge en ancien fran
ç
ais qui occupe
actuellement les ff. 100r et 100v
: «Doulce Vierge, plaisant et coy(?)
e, mon désir, mon [refuge ?] may joie ».
f. 102r-103v : hymne latine à saint Sébastien
: «O sancte Sebastiane,
semper vespere et mane ». Le texte s’ach ve sur le verset « Et Deum
videre pium», et ignore donc la strophe «O quam mira refulsit gratia »
qui figure dans le motet de Guillaume Dufay (1437). L’espace laissé
libre à la fin de l’oraison finale (f. 103v) a donné lieu à quelques essais
de plume du XV
e
ou du XVI
e
si cle.
f. 104r-109r : Heures canoniales de la sainte Croix et du Saint-Es-
prit
. Le copiste mentionne seulement les pi ces mobiles de ces brefs
offices, dont les sections sont néanmoins mises en évidences par des
lettrines à l’encre rouge de dimensions variables. On trouve ainsi,
ff.
104r-106r, les Heures de la sainte Croix
(f. 104r matines, f. 104v
prime ; f. 105r tierce et sexte ; f. 105v none ; ff. 105v-106r v pres),
puis,
ff. 106v-109r
,
les Heures du Saint-Esprit
(f. 106v matines ;
f. 107-107v prime ; f. 107v-108r tierce ; f. 180r sexte ; f. 108r-108v
none ; f. 108v-109r v pres).
ff. 109v-111v : oraison à la Vierge «Obsecro te, Domina Sancta Ma-
ria ». Un feuillet a disparu entre les ff. 109 et 110, et il manque à cette
pri re la section consacrée à l’Incarnation et à la Passion du Christ ; on
passe ainsi de « annunciatus est, et…» (f. 109v) à « vulnerum, et per
dolorem…» (f. 110r).
ff. 112r-113v : Hymne latine à saint Antoine
abbé, intitulée
De sancto Amoris
(Du saint Amour)
. Cette hymne,
composée au cours du XIV
e
si cle, adopte pour structure le dim tre
ïambique caractéristique des premiers hymnographes latins, et en par-
ticulier de saint Ambroise de Milan (v. 340-397). Elle est acrostiche,
et les initiales de chaque stance, ici copiées à l’encre rouge, composent
le nom d’Antoine (ANTHONIUS).
ff. 113r-113v : Hymne latine à sainte Barbara
«Ave Virgo gloriosa,
Barbaraque generosa ». Cette hymne, dans sa forme archaïque, est
documentée d s la premi re moitié du XIV
e
si cle dans le MS 17 des
Archives du Chapitre de Sitten. Son texte fut par la suite augmenté
durant le premier tiers du XV
e
si cle, révision dont attestent, entre
autres, le MS B. XI. 9 de la Biblioth que universitaire de Bâle, le MS
3 de la Biblioth que Archiducale de Karlsruhe (1439-42, f. 5v), et le
MS 10125 de la Biblioth que princi re de Monaco. La leçon de notre
manuscrit diff re notamment quant à l’ordonnancement des strophes
et au choix de certains termes.
f. 114r : Hymne latine à sainte Apollonie
«Virgo martir egregia, Pro
nobis Apollonia…», suivie de l’oraison «Æterne ac fortissime Deus,
qui ad tollerandam…».
Décor : 10 grandes lettrines enluminées
marquent le début des
principales sections du manuscrit.
Les matines de la Vierge (f. 8r)
sont ainsi précédées d’un élégant «D» tracé à l’encre rouge et rehaussé
de bleu (49 × 37 mm). De petites croix agrémentent le contour de
la lettre, dont la panse est ornée d’un décor d’arabesques à l’encre
rose pâle. Le m me procédé décoratif apparaît au début de l’heure
de
Prime (f. 26r)
, dont l’initiale «D» est en outre garnie d’un décor
à l’encre bleue pâle, figurant des feuillages entourant un visage sty-
lisé, et prolongée d’un ornement marginal bleu pâle et rose (45 × 32
mm, 67 mm pour le décor marginal complet). Les heures de
Tierce
(f. 30r)
,
Sexte (f. 33r)
,
None (f. 35r)
et
Vêpres (f. 38r)
et
Com-
plies (f. 43r)
de l’office de la Vierge adoptent le m me type de décor,
décliné en quelques variantes (en moyenne 40×30 mm). On retrouve




