Catalogue de vente du 10 novembre 2016
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une semi-liberté, donnant leur parole d’honneur de ne pas s’échapper.
En retour, ils étaient souvent invités par la société anglaise locale.
Selon les encouragements prodigués de leurs geôliers, les marins for-
maient alors une sorte de corporation pour produire ainsi des objets
d’arts qui étaient vendus dans les camps ou sur les quais, formant
ainsi un marché local très animé. Beaucoup de ces prisonniers étaient
issus de divers milieux artistiques (activités soutenues par Napoléon)
comme des sculpteurs sur ivoire (exemple : Dieppe qui était célèbre
pour ses travaux d’ivoire), des tisserands (filatures lyonnaises), ébénis-
terie (Lorraine) et orfèvres et argentiers…
Ces maquettes de bateaux fabriquées étaient appelées «modèle de ponton».
Les Anglais étaient très amateurs de ces modèles de ponton qu’ils
aimaient, représentés dans une forme stylisée mais néanmoins fidèle
à la Marine Nationale.
Ces pièces étaient construites avec des os de bœuf, de baleine ou cacha-
lot, et parfois même en buis avec différents matériaux comme de la
soie, du papier argent ou or, de l’ivoire ou de l’écaille de tortue.
La confection de ces modèles pouvait être remarquable grâce à leurs
finitions et la bonne connaissance des marins sur les bateaux eux-
mêmes.
Voir la reproduction.
18000 / 20000 €
208.
EXCEPTIONELLE MAQUETTE DE TROIS-MÂTS,
ANGLETERRE, ENTRE 1791 ET 1815.
Maquette réalisée en os dite «modèle de Ponton », mécanisme de sortie
et de retrait des canons en bronze, à sec de toile.
Sur un superbe ber en marqueterie de bois indigènes et d’os à décor de
trois rosaces, encadré d’une balustrade chantournée.
Belle réalisation de confection remarquable et en état de marche,
balustrade du ber légèrement accidentée.
41×52 ×15 cm.
Les guerres entre la marine de Napoléon et les forces navales du Roi
Georges III d’Angleterre (1791-1815) durèrent si longtemps que les
prisonniers français capturés devaient trouver des ressources face à leur
emprisonnement, qui durait quelquefois plus de onze longues années !
Les prisonniers n’étaient pas traités comme des condamnés mais
étaient confinés soit dans les cales des bateaux désaffectés (pontons)
dans les ports, soit dans des vieux châteaux ou vieilles forteresses,
ou encore dans des camps de prisonniers tels que Norman Cross ou
Dartmoor dans le Devon.
Les officiers, quant à eux, étaient tenus de vivre dans des villages, dans
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