La
bibliothèque dynastique
Brölemann dont nous présentons une partie aujourd’hui
a tout d’abord été formée par
Henry-Auguste Brölemann
(1775-1854), homme
d’affaire distingué qui, entre 1824 à 1854, acquit plus de 4000 volumes. Ses goûts
le portèrent vers les manuscrits, beaux livres, médailles et tableaux primitifs. Ses
idées religieuses l’amenèrent à rassembler un très beau choix de manuscrits ainsi
que bon nombre de livres de dévotion remontant aux premiers âges de l’imprimerie,
éditions gothiques d’un art charmant qui sont la gloire de la vieille imprimerie
parisienne. Il acquit également plusieurs de ses volumes les plus précieux lors de
voyages en Allemagne. Guidé par le sentiment très personnel de la philosophie
spiritualiste et de l’art chrétien, il avait composé sa bibliothèque en n’épargnant ni
soins ni recherches. Plus de 4.000 volumes que l’on peut classer sous les titres
suivants ont été réunis : Bibles, Heures et livres de dévotion, Emblèmes, Histoire
du protestantisme, Histoire générale et des provinces, Beaux-Arts, Belles- Lettres.
Des gravures, des médailles, des émaux et des tableaux complètent encore cet
ensemble qui raconte l’histoire des XVe et XVIe siècles, la période où les peuples
occidentaux se sont surtout préoccupés, malgré les aventures politiques, de ce qui
faisait la force des nations et des individus : la religion.
Son fils,
Thierry Brölemann
(1800-1896) n’augmenta pas les collections de son
père mais les conserva précieusement et en 1870, légua aux musées de Lyon six
manuscrits richement enluminés et pour la plupart œuvres du XVe siècle.
A sa mort, la collection, diminuée des 6 manuscrits, devenait la propriété de son fils
Arthur-Auguste Brölemann.
Arthur-Auguste Brölemann
(1826-1904), représentant la 4ème génération lyonnaise
de la famille, devient commissionnaire en soieries et dirigeant de la Société Bröle-
mann & Cie, fondée par son père Thierry. Il est élu juge au tribunal de commerce de
Lyon en 1866, dont il est le président (1872-1876 et 1878-1880). Arthur Brölemann
qui avait le culte du passé, faisait de consciencieuses recherches sur sa famille,
fouillait les papiers laissés par son grand-père. Il se proposa de faire connaître les
principales richesses de la bibliothèque que son grand-père avait mis 30 ans à
former. Il l’enrichit à son tour avec bon nombre d’éditions lyonnaises qu’il semblait
affectionner. De sa bibliothèque, Arthur Brölemann avait fait un choix des plus
beaux livres et dressé un catalogue rédigé par Brehghot de Lut comprenant 201
numéros, dont 108 manuscrits et 93 imprimés.
Dans ses dernières volontés du 10 juin 1902, son testament stipule que plusieurs
livres, manuscrits et objets doivent être données au Palais St Pierre devenu Musée
des Beaux-Arts dont 8 manuscrits ou livres d’heures, indiqués dans le catalogue
imprimé de sa bibliothèque.
Arthur Brölemann est le dernier représentant de la famille à Lyon, il décède en 1904.
Bibliophile réputé, il lègue donc l’ensemble de la collection par testament à la ville de
Lyon, ainsi qu’à ses descendants. 204 livres d’heures furent d’ailleurs dispersés par
Sotheby’s à Londres en 1926. C’est une partie de cette collection, préservée jusqu’à
aujourd’hui et constituée d’incunables et de post-incunables, de livres à emblèmes,
d’ouvrages divers du XVIème au XVIIIème siècle, dont bon nombre en éditions
parisiennes ou lyonnaises, d’ouvrages du XIXème siècle et de livres régionaux, que
nous présentons aujourd’hui avec enthousiasme.
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