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que celui de Mr Jean Pascal Rouyer, qui réunit le zèle, l’expérience, les talents,
la bravoure et les connaissances indispensables à cet employ, et qui a fait toute la
guerre en qualité de volontaire, ou de maitre canonnier qui a été blessé, et qui est
actuellement armé en cette dernière qualité, sur le vaisseau le Majestueux, a bord
duquel, j’ai porté le Pavillon de vice-amiral de France, commandant en chef les
armées combinées de terre, de mer, de France et d’Espagne. En conséquence des
motifs spécifiés cy dessus, et des pouvoirs qui m’ont été donnés, je nomme au nom
de Sa Majesté Mr Jean Pascal Rouyer, capitaine de brûlot, ordonnant qu’il prenne
rang en la dite qualité de capitaine de brûlot, après les lieutenants des vaisseaux
du Roy, et avant tout les enseignes, et qu’il jouisse de tous les droits, honneurs,
prérogatives et émoluments attachés au dit grade de capitaine de brûlot. Fait a
bord du vaisseau du Roy le Majestueux, en rade de Cadix, ce 18 décembre 1782».
7.
GUIOT Florent (1755-1834),
député de la
Convention. Lettre autographe signée
Florent Guiot,
contresignée par
Eugache
adressée au citoyen Dumenil, le
29 thermidor de l’An III, 2 pages, in-folio, sur papier à en-
tête orné d’une Marianne entourée de l’inscription « Liberté,
égalité, fraternité. ». Bon état.
80/100 €
« Je n’ai point retrouvé citoyens sur les registres de ma mission dans les départements
de la Somme, la réponse que je vous ai faite dans le mois de ventôse et datée
d’Amiens, mais je me rappelle très bien son contenu et même que j’avais apposé au
bas le cachet de la représentation nationale pour imprimer à ma lettre les formes
d’un certificat. Je vous avais remplacé au secrétariat de l’administration du
district d’Amiens dont les membres m’avaient soumis un de leurs arrêtés portant
que vous aviez quitté votre poste sans autorisation pour venir à Paris où vous
étiez depuis plusieurs mois. Je dois regarder cet abandon de votre poste comme
une démission de votre emploi et vous donner de suite un successeur. C’est donc un
remplacement et non une destitution que j’ai opérée de ce remplacement n’ayant
pour motif que l’abandon de vos fonctions, sans aucun rapport direct ou indirect
avec votre probité et votre civisme ou vous opposait autrement aux mesures de
police déterminée, je crois, par la loi du 5 ventôse, contre les fonctionnaires
destitués depuis le 9 thermidor. […] citoyen, la substance de ma lettre du mois de
ventôse et vous pouvez regarder celle-ci comme en étant les duplicatas quant au
mémoire sur les dépenses administratives des districts d’Amiens, je ne me rappelle
pas du tout l’avoir lu et il est probable qu’ils […] sont que […] lettres. Si vous êtes
inquiétés en […] de la loi du 5 ventôse, vous pouvez faire de cette lettre l’usage
la plus propre pour vous mettre à l’abri de ces recherches dont je n’ai jamais eu
l’attention de vous rendre l’objet ».
8.
GUIOT Florent (1755-1834),
député de la
Convention. Lettre autographe signée
Florent Guiot,
contresignée par
Carnot
(Lazare (1753-1823) adressée au
citoyen président du tribunal exécutif, le 17 pluviôse de l’An
IV, 2 pages 1/2, in-folio, avec cachet à l’encre rouge orné
d’une Marianne. Bon état.
80/100 €
« Je vous adresse un exemplaire d’un mémoire en deux parties qui vient de m’être
envoyé par un patriote qui réside depuis quelques temps à […] et dont je connais
les principes et la pureté. Ce mémoire est du citoyen Lachaise secrétaire de la
place d’[…] contre le commissaire des guerres, les gardes Magasins, le directeur
de l’hôpital militaire et le commis du fournisseur des vivres viandes de la même
place. Je ne connais ni les uns ni les autres, je ne sais de quel coté sont les colonnes
et la brigade ; J’ignore si tous ne sont pas capables de ce dernier délit et si comme
presque tous les […] ils ne se sont divisés que pour les partages je ne connais même
pas l’article du journal de l’ami des lois qui a servi de motif pour l’arrestation
du citoyen Lachaise mais j’ai pensé à la lecture de son mémoire, qu’il était
intéressant que le gouvernement en fut instruit, et si […] une dette pour tous les
citoyens de lui faire connaitre les abus, les violations de la loi, les dilapidations
et les autres dépressions qui se commettent, ce devoir est encore plus sacré pour
les représentants du peuple qui doivent déployer toute l’énergie de leur caractère
pour se procurer le redressement. Les principales circonstances de ce mémoire me
paraissent être 1° que le citoyen Lachaise n’est point militaire et que dès lors c’est
un acte d’oppression que de l’avoir fait jusque par un conseil militaire. 2° Qu’il a
été arrêté sous le prétexte de la dénonciation qu’il avait fait insérer dans l’ami des
lois et que cependant il n’en a plus été question dans l’instruction de son affaire
et qu’on lui a fait son procès comme prévenu de dilapidation pendant qu’il était
secrétaire du commissaire des guerres Lepelletier. 3° Que c’est au commissaire et
aux autres agents qu’il avait dénoncé dans l’ami des lois, qui l’ont dénoncé à leur
tour encore coupable de dilapidations ; que leur dénonciation est non seulement
postérieure à la sienne, mais qu’elle l’est […] à son arrestation. Le patriote […]
qui m’a envoyé ce mémoire, me marque dans sa lettre, que malgré l’influence
très active du général Beaufort et les menées souterraines du commissaire des
guerres Lepelletier, le citoyen Lachaise a été acquitté par le conseil militaire, mais
en même temps qu’il a été déclaré immoral et […] ; je n’entends pas lieu dans
ce cas ci le sens de la valeur de pareilles expressions. Il m’ajoute que le citoyen
Lachaise a été mis sur le champ en liberté mais que la nuit suivante il a été
enlevé de son lit et réincarcéré, puis le lendemain conduit sans encontre à Bruges,
avec le prétexte de le traduire dans un nouveau Conseil militaire. Si les faits
rapportés dans la lettre et dans le mémoire sont exacts, cette procédure est un tissu
de prévarications, d’infamies et d’atrocités et l’où on ne peut pas violer avec plus
d’impudeur les droits des citoyens ou abuser avec plus d’imprudences des règles et
des lois militaires. Je vous le répète, je ne connais ni la moralité ou la conduite du
citoyen Lachaise, mais il est de l’intérêt général qu’on ne se joue pas insolemment
de la liberté des citoyens et que surtout les chefs de nos armées n’abusent point de
la force qui leur est confiée je dirais avec Mirabeau qu’il serait préférable de vivre
à Constantinople plutôt que sous un régime militaire. C’est au directoire […] au
quel le soin de faire observer les lois ainsi que de réprimer leur violation est confié
c’est à lui, dis-je, à prendre dans cette occasion des renseignements sûrs auprès des
citoyens n’ayant aucun intérêt à le tromper ce que je puis dire, c’est qu’ayant […]
auprès des armées, je connais le brigandage des administrations militaires, leur
concert pour effacer les traces et leurs intrigues pour pendre quiconque se permet
de les dévoiler. Salut et fraternité ! ».
9.
GRIGNAN François Adhémar de Montreuil,
Comte
de (1632-1714),
lieutenant-général de Provence, époux de
Madame de Sévigné. Lettre signée
Grignan
, Marseille, le
21 septembre 1705, 1 page, in-folio. Bon état. On y joint
une gravure le représentant, retouchée à l’encre et une
lithographie de la Comtesse de Grignan, née Marquise de
Sévigné.
100/200 €
« Je reçus hier, Monsieur, la lettre que m’avez fait l’honneur de m’écrire du mesme
jour, et par le retour du postillon qui me l’apporta, avec celle de Mr le Comte
de Toulouse, j’envoyerai à Aubagne des ordres pour en faire partir aujourd’hui
quatre compagnies de Dragons et les approcher de La Crau, mais les dépêches
venues de La … pour le régiment de la Lande, donc le second escadron, est le
seul qui nous doit rester, suspend donc un peu nostre projet parce que ce second
escadron n’est pas celui qui est à Aubagne. Il doit y arriver incessamment et
… d’abord marcher. Je prens d’ailleurs quelques mesures pour suppléer à cette
diligence qui n’a pu … celle que je m’estois proposé, et j’auray l’honneur de vous
informer de tout ce qui se passera, bien fâché que ce soit par … et que nous soyons
privés de cette présence. Je suis toujours avec le mesme attachement, Monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur. Grignan. »
10. LACEPEDE Bernard-Germain,
Comte de (1756-
1825),
chancelier de la légion d’honneur. Lettre autographe
signée
Cte de Lacepede
, le 9 mars 1819, 1 page, in-folio.
Bon état.
100/200 €
«Monseigneur, Je me suis présenté chez votre excellence pour avoir l’honneur de
la remercier de nouveau de toute la bienveillance qu’elle m’a témoignée dans tant
de circonstances, et pour avoir l’honneur de lui remettre d’après une lettre de son
excellence M. le président du conseil des ministres, mon acte de naissance et une
expédition de l’ordonnance par laquelle Sa Majesté a daigné me nommer pair de
France. J’ai l’honneur de prier Votre excellence, Monseigneur, d’agréer l’hommage
de ma reconnaissance, de mon dévouement, et de ma très haute considération.
b. g. é. l. Cte de Lacépède. P.S : oserais-je prier votre excellence de vouloir bien
me faire renvoyer, lorsqu’elle n’en aura plus besoin, mon acte de naissance qu’il
me serait impossible de remplacer à cause de plusieurs résultats des premiers
évènements de la révolution ? »