Previous Page  59 / 68 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 59 / 68 Next Page
Page Background

57

opinion de lui-même. […] il faut qu’il change complettement pour que non seulement moi, mais toutes les personnes

sur lesquelles il croit pouvoir compter, pour que dis-je nous puissions obtenir quelque chose pour lui. Je voudrois

véritablement le tirer de la position où il est : mais je le répète, il faut qu’il change, et qu’on le sache : car il a disposé le

public à croire à toutes les accusations d’ingratitude que ses propres confidences à tant de personnes ne lui épargnent

pas »…

23 mai

. En réfléchissant sur le voyage de Perrey, « et sur tout le bavardage qu’il fesoit en parlant sur les papiers

du Congrès de Vienne, j’ai dû soupçonner qu’il est en Angleterre et qu’il va à Bristol pour faire imprimer cette

correspondance qui a été volée chez moi. Il dit que c’est sur une copie des Affaires étrangères qu’il a fait faire la sienne,

je ne le crois pas ; parce qu’il m’a parlé des lettres du 18, et que les lettres de Louis dix-huit n’étoient point à ce que je

crois aux Affaires étrangères, mais se trouvoient avec les lettres que j’avois écrites et qui étoient dans le portefeuille qui

m’a été volé. C’est là ce qui m’est resté dans l’esprit au milieu du dévergondage de paroles que je n’ai pas interrompu,

mais qui certainement a duré plus d’une demie heure. – Du reste cela s’éclaircira : et si cela prouve que M

r

Perrey est

et menteur et voleur cela vous étonnera moins que personne. C’est une fatalité d’avoir eu dans sa maison un homme

de cette espèce recommandé par les plus honnêtes gens du monde »…

[Bourbon l’Archambault]

21 [juillet 1832]

. On ne peut empêcher, « si l’on publie quelque chose sur moi ou sur

les affaires dont j’ai été chargé, qu’on ne le lui [Perrey] attribue. – Il s’est mis par son bavardage dans cette position-là.

– Aussi en vérité c’est plus pour lui que pour moi que je désire qu’il n’imprime rien sur le congrès de Vienne, il feroit

une vilainie qui tourneroit particulièrement contre lui. – M

r

Sebastiani

[ministre des Affaires étrangères] ne répond

pas à un homme qui s’est occupé de déblatérer contre le gouvernement depuis qu’il existe. – Sa femme et ses filles que

j’ai vues à mon passage à Paris me fesoient une pitié extrême »…

[Rochecotte]

13 septembre [1832] 

: « tout cela est du

bavardage de M

r

Perrey.

Jamais

pas

une

fois son nom n’a été prononcé par moi depuis cinq ans. Il veut faire du bruit,

faire de l’importance : laissez-le faire. Il s’est trop fait connoître par lui-même, par les gens avec lesquels il vit, par les

projets qui roulent dans sa tête pour que tout ce qu’il fera pour le public ne retombe sur lui, – ce qui fait que je n’en

parle pas dans aucune circonstance, c’est que les gens bien élevés ont pour eux-même du respect pour les personnes

qui ont vécu familiairement chez eux. – Si M

r

Perrey avoit bien voulu ne pas se décréditer partout par son bavardage ;

je l’aurois fait placer, et je le désirois assez pour être sûr du succès, dans quelque grand consulat qui lui auroit convenu,

mais son bavardage et ses liaisons arrêtent tout le monde »…

149.

Adolphe de

BACOURT

(1801-1865) diplomate, secrétaire d’ambassade de Talleyrand à Londres, il veilla

avec la duchesse de Dino sur les papiers de Talleyrand.

Manuscrit

autographe,

Un incident de la vie de

M

r

de Talleyrand, ou Exposé des faits relatifs au S

r

Perrey, son secrétaire particulier de 1806 à 1826

, [vers

1854 ou après] ; 152 pages in-4 sous chemise avec titre.

800/1 000

L’auteur, l’un des exécuteurs testamentaires de Talleyrand, très peiné par les attaques publiques qui se multiplièrent

après la mort du prince, retrace l’histoire de l’emploi de son secrétaire Gabriel

Perrey

, son habileté à gagner les

bonnes grâces de Talleyrand, sa déception de ne pas profiter davantage de la Restauration… Après avoir fait une

déclaration devant notaire, en novembre 1826, concernant la remise scrupuleuse de tous documents à son ancien

maître, Perrey déclara à l’homme d’affaires Rihouet, en 1829, « qu’il était en possession d’une grande quantité de

papiers compromettants pour le Prince, tels que des portions de ses correspondances avec l’Empereur Napoléon,

avec le Roi Louis XVIII », etc., et « qu’il était décidé à vendre ces papiers à des étrangers qui iraient les publier

hors de France. […] c’était tout simplement le crime connu sous le nom de

Chantage

et qui est réprimé par le code

pénal »… Suivent des observations sur l’insouciance de Talleyrand, l’esprit de vengeance de Perrey, la négociation

aussitôt entamée par Rihouet pour se faire restituer les papiers volés et la copie des lettres de Talleyrand à la duchesse

de Dino, et le récit de l’affaire, etc. Bacourt souligne le danger représenté par certains documents (dont un certificat de

civisme donné après la « journée néfaste » du 10 août 1792, et une correspondance « politique, satyrique et galante » à

la princesse de Vaudémont) ; il démontre que l’ancien secrétaire poussa la perfidie jusqu’à fabriquer un faux, et accuse

toute « cette œuvre perverse de Perrey » d’être à l’origine des haines et des libelles contre Talleyrand depuis sa mort.

Il cite des lettres de Broglie, Saint-Aulaire, Guizot, Molé, Noailles, Pasquier, Decazes, Villemain, etc., concluant à la

fausseté des documents produits par Perrey, et donne de nouveaux détails de ses efforts pour contrer les libelles… Le

récit s’achève par un témoignage de Jean-Philippe

Rihouet

, conseiller à la Cour des Comptes, ancien député, fils de

l’homme d’affaires de Talleyrand.

150.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

.

Manuscrit

dicté

avec

corrections

autographes, pour ses

Mémoires

, [1832 ?] ; 1 page in-fol. au dos d’un brouillon de lettre avec quelques mots autographes.

700/800

Fragment de ses Mémoires relatif à l’installation du Tsar Alexandre chez Talleyrand

, au 2 de la rue

Saint-Florentin, le 31 mars 1814 chez Talleyrand. L’épisode sera considérablement réduit dans l’édition posthume des

Mémoires du prince de Talleyrand

(coll. Bouquins, p. 428).

« “Arrivez donc ! arrivez donc ! J’ai cru que vous ne viendriez jamais. – Prince, répondit l’Aide-de-camp de

l’Empereur de Russie, dès que nous avons reçu votre lettre, nous n’avons plus hésité.” Tout en parlant ils passèrent

ensemble dans la bibliothèque, pièce contiguë à celle où ils étaient. – Ce très court dialogue m’a paru d’une telle

importance que je n’ai pas voulu me fier à ma mémoire, j’ai consulté une personne qui, présente comme moi, avait pu

…/…