Table of Contents Table of Contents
Previous Page  102-103 / 188 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 102-103 / 188 Next Page
Page Background

101

Lettres & Manuscrits autographes

26 mai 2020

100

156

GUITRY Sacha (1885-1957)

POÈME autographe signé « Sacha Guitry »,

Voici mes vœux

,

[fin décembre 1936] ; 2 pages in-4.

Pièce de 35 vers, avec ratures et corrections,

lue au Poste Parisien le 1

er

janvier 1937, et

parue le soir même dans

Paris-Soir

. Guitry

y manifeste des réserves sur la création, en

1936, de la semaine de 40 heures :

« Puisque l’on m’autorise à m’exprimer ici

De la façon la plus sincère, la plus franche

[…]

On fait huit heures de travail

On prend douze de repos

Ce n’est pas mal…

Mais les choses iraient bien mieux

Et tout nous semblerait plus beau

Si Messieurs les Hommes mes Frères

Mettons pendant un jour sur deux

Voulaient bien faire le contraire ».

157

HEMINGWAY Ernest (1889-1961)

L.S. « Papa »,

Finca Vigia, San Francisco

de Paula, Cuba

29 mai 1949, à Roberto

HERRERA SOTOLONGO, à Santiago de Cuba ;

1 page in-4 dactylographiée, enveloppe avec

son nom imprimé sur le rabat ; en anglais.

Il résume les nouvelles depuis l’hiver en Italie.

Mary s’est cassé une cheville au ski. Quant à

lui, sa tension artérielle avait baissé, lors du

contrôle à Padoue, mais elle a pu remonter

avec la fête qu’ils eurent avec Pace Garay,

Don Andres, Sinsky, Gregorio et Guillermot,

à l’arrivée du bateau. Guillermo va bien, joue

à Miami, et jouera peut-être ici, au Frontón,

en septembre. Le père d’Elicin s’y oppose,

pense-t-il, à cause des scandales à Mexico,

mais Guillermo a toujours un bon public ici, et

s’il est en forme, on le laissera probablement

jouer… Hemingway est consterné que Roberto

doive interrompre sa carrière en médecine ;

mais peut-être vaut-il mieux étudier la pro-

duction en laboratoire ; c’est dommage qu’il

n’ait pu continuer après avoir travaillé avec

tant de succès dans la recherche médicale,

et avec ce bon poste à New-York. Si Roberto

peut surmonter le handicap de la surdité par

l’acquisition aux États-Unis d’un stéthoscope

avec appareil auditif intégré, Hemingway le

lui paiera avec plaisir… Gloria, la copine de

Sinbad, va épouser Jimmy Stewart, l’acteur.

Celui-ci a la réputation d’être un très brave

gars, quoiqu’Hemingway ne conçoive pas

attendre son âge sans se marier, quand on en

a les moyens financiers. Mais il espère qu’ils

seront heureux : Gloria est vraiment une bonne

fille et ce sera très bien pour elle de ne pas

être liée à ce connard de McLean… Il donne

quelques nouvelles de Sinsky, Gregorio et

Wolfie (dont l’atterrissage en catastrophe d’un

de ses avions), et des précisions sur l’infec-

tion au staphylocoque à l’hôpital de Padoue,

devenue un érysipèle : on l’a guéri avec 13

millions d’unités de Pénicilline. «

Casi nada

».

700 - 800 €

158

HEMINGWAY Ernest (1889-1961)

2 P.A.S. « Ernest M. Hemingway »,

New York

1953 ; 1 page oblong in-8 en partie impr.

chaque.

Chèques à l’ordre de son secrétaire et régis-

seur de sa propriété cubaine, Roberto HER-

RERA. Datés du 15 « Abril » et 15 septembre

1953, pour les sommes respectives de $150 et

$250, ils portent des cachets d’encaissement.

On joint

une enveloppe a.s. « E. Hemingway »

adressée à « Senor Don Roberto Herrera », à

Finca Vigia, San Francesco de Paula (Cuba),

contreseing au dos, [Paris 27 décembre 1956].

Plus une l.a.s. et 3 l.s. en espagnol de Roberto

HERRERA à « Mr. Papa » Hemingway,

San

Francisco de Paula

ou La Havane 1953-1954,

la plupart à l’en-tête de

Finca Vigia

(la maison

de Hemingway), à propos de l’entretien et du

service de la maison.

600 - 800 €

159

HUGO Victor (1802-1885)

L.A.S. « Victor », [Paris] 29 décembre 1824, au comte Alfred de VIGNY,

« Capitaine au régiment d’infanterie en garnison à Pau » ; 3 pages

et demie in-8, adresse (petite déchirure par bris du cachet).

Magnifique lettre d’amitié entre les deux jeunes poètes romantiques

.

« Avant que cette année finisse, bon Alfred, je veux lui dérober un moment

pour vous, et de force ou de gré, je vous écrirai enfin aujourd’hui. J’ignore

si ma lettre sera pour vous ce que les vôtres sont pour moi, mais j’y

puise du courage, de l’enthousiasme et du talent. Elles me rendent plus

grand et meilleur quand je les reçois et quand je les relis. Votre courant

est comme électrique, et tout mon mérite est de pouvoir quelquefois

me mettre de niveau et entrer en équilibre avec vous, surtout pour ce

qui tient à la manière de sentir et d’aimer ».

La dernière lettre de Vigny était belle : « j’y ai tout vu, votre grande

nature et votre beau génie ; ces hautes Pyrénées ont dû vous inspirer

de bien admirables vers ; et il me tarde d’entendre ce que vous devez

faire chaque jour.

Nous, mon ami, nous n’avons rien à vous offrir en échange,

à votre retour. Là-bas, tout vous inspire ; ici, tout nous glace.

Que voulez[-vous] que l’on fasse au milieu de tant de tracasseries

politiques et littéraires, de ces insolentes médiocrités, de ces génies

poltrons, de l’élection de Droz, de l’échec de Lamartine et de Guiraud [à

l’Académie] ? Que voulez-vous que l’on fasse à Paris, entre le ministère

et l’Académie ? Pour moi, je n’éprouve plus, quand je me jette au dehors

de ma cellule, qu’indignation et pitié. Aussi je ne m’y expose guère, je

reste chez moi, où je suis heureux, où je berce ma fille [Léopoldine], où

j’ai

cette

ange qui est ma femme. Toute ma joie est là […]

Vous savez combien je vous aime, Alfred. Saluons ensemble cette

nouvelle année qui vieillit notre amitié sans vieillir nos cœurs. Envoyez-

moi quelques-uns des vers que la Muse vous dicte là-bas, et tâchez

de revenir vite les écrire ici, dussiez-vous courir, comme moi, le risque

de ne plus être inspiré. Mais c’est pour vous un danger illusoire ; votre

talent résiste à tout, même au chagrin, même à l’ennui. Quant [à moi],

toutes mes idées s’envolent et je suis tout de suite vaincu quand je vois

les passions et les intérêts entrer dans la lice. Les petites blessures me

tuent. Je suis, passez-moi l’orgueil de cette comparaison, je suis comme

Achille, vulnérable par le talon. »

3 000 - 4 000 €

On joint

l’invitation à l’inauguration de l’audi-

torium du Poste Parisien (26 avril 1932, avec

causerie de Guitry), avec coupure de journal ;

et le carton pour l’inauguration des nouvelles

émissions de télévision (8 décembre 1935).

Provenance

Ancienne collection André BERNARD

(17-

18 novembre 2011, n° 467).

700 - 800 €

156

157

158