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Lettres & Manuscrits autographes

26 mai 2020

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COCTEAU Jean (1889-1963)

L.A.S. « Jean », Toulon juillet 1938,

à la décoratrice Coula ROPPA ; 1 page in-4.

Lettre de ses vacances à Toulon avec Jean

Marais

.

« Je viens de donner à Loï ses 300 coups

de bâton de chaque matin et il les supporte

à merveille. Il nous gave et force Jeannot à

manger. En échange Jeannot lui enseigne

la nage. Mais, hélas, il s’obstine à nager la

tête sous les vagues. Ta maison est de plus

en plus belle et je t’ai fait un cadeau qui te

plaira, j’en suis sûr. Que n’étais-tu au concours

de chant. Je t’ai envoyé le portrait d’une des

concurrentes. Raymond M. a été gentil en ne

montrant aucune mauvaise humeur de nos

reproches. J’ai reçu le paquet mystère (pas

bon) et une lettre d’Andrée qui a l’air contente.

[…] Toi – comment te remercier ? Toute ma

vie n’y suffirait pas. Je voudrais pouvoir te

rendre service. – Et c’est toujours toi qui rends

service à tous. Je t’aime et je t’embrasse »…

400 - 500 €

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COCTEAU Jean (1889-1963)

L.A.S. « Jean », 4 février 1950, [à son amie

et traductrice Mary HOECK] ; 1 page in-4.

« J’ai terminé les mélanges bruits et musique

d’

Orphée

. Je terminerai sans doute les images

des

Enfants terribles

la semaine prochaine.

Ensuite, détente et fatigue – car la fatigue ne

se manifeste que dans le repos. 1. Je ne vous

parle pas de

Léone

parce que je la regarde,

la palpe, m’en imprègne – mais hélas, mon

anglais ne me permet pas autre chose que

d’en respirer l’encre légère. 2. Vous traduisez

avec votre substance. Donc votre substance

doit s’exprimer seule. 3. Il me semble qu’ils

veulent consolider la lettre-étude dans notre

langue. – Je suis très tranquille en ce qui

concerne vos ressorts. Ils ne grincent pas et

leur souplesse est parfaite. Les miens ont failli

me lâcher le soir de Bruxelles. C’est une leçon.

Je me croyais capable de l’impossible. Il faut

“se rendre à l’évidence”. Nul ne le peut »…

400 - 500 €

138

COCTEAU Jean (1889-1963)

MANUSCRIT autographe signé

« Jean Cocteau », [1952] ; 1 page in-4.

Beau texte pour la revue

Arts

lors la reprise

de l’oratorio Œdipus Rex de Strawinsky

.

« STRAWINSKY et PICASSO ont été pour

moi de grands exemples et ils le demeurent.

Ils apprennent à rompre avec la fantaisie, à

ne bâtir que sur les chiffres mystérieux qui

forment la base des religions et du vrai travail.

L’oratorio de Strawinsky Œdipus-Rex date de

1923. Nous le fîmes ensemble près de Nice.

En 1952 nous nous retrouvons […]. Je ne me

permettrai pas de gêner la musique par un

spectacle. Sept tableaux vivants soulignent

mes textes et disparaissent lorsque Strawinsky

dirige » ; ils se contentent de souligner par

allusions quelques épisodes du drame grec :

«

La peste à Thèbes

,

Tristesse d’Athéna

,

Complexe d’Œdipe

,

Le Sphinx

, etc… Seule-

ment, je le répète, la première place reste à

l’oratorio et à l’oreille ».

600 - 800 €

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COPPÉE François (1842-1908)

16 L.A.S. « François Coppée » ou « François »,

1866-1905 et s.d. ; 21 pages formats divers

(quelques petits défauts).

Les lettres sont écrites de Paris, Mers-les-

Bains (Somme) ou La Fraizière, par Mandres

(Seine-et-Oise), à divers correspondants.

9 novembre 1866

, à Charles JOLIET : « Vous

m’avez dit un jour que mes vers vous étaient

sympathiques. Tant pis, j’en abuse, et je vous

les envoie tous à lire, en vous suppliant de

leur donner un coup de main pour sortir de

la foule des livres »…

22 juin [1877]

, au mar-

quis de CHENNEVIÈRES, recommandant la

miniaturiste Lucy Ferenbach pour l’Exposition

universelle…

4 décembre [1881 ?]

, à un ami,

le renseignant sur le caractère, la famille, la

fortune, la situation sociale et le talent de

Jacques NORMAND : « un charmant et ai-

mable garçon, plus qu’aisé, riche […] Comme

poète, il n’égale pas Orphée ; mais il a eu de

jolis succès. […] Correct et sans génie ; on

doit l’épouser »…

Lundi [1883 ?]

, à un ami,

sur sa candidature à l’Académie française :

« je ne suis pas l’homme des intrigues, vous

le savez. Si mon concurrent a si bien manœu-

vré, qu’il triomphe ! Je m’en réjouirai tout le

premier […]. J’aurai fait, pour la première

fois, le pèlerinage de la Mekque littéraire »…

Samedi [octobre 1887 ?]

, à un ami, candidat à

l’Académie : « Le vent qui souffle

aujourd’hui

est pour Claretie succédant à Caro et d’Haus-

sonville à Vieil Castel. Il y aura bien d’autres

candidats »…

24 septembre [1890]

, à Louis

DÉPRET : « je n’ai guère travaillé, ce qui me

chagrine toujours, et, de plus, je m’en fais un

crime, car l’année est lourde pour moi au point

de vue financier, et la seule “Copie” donne

un peu d’argent. Bref, je suis peu folâtre »…

Mercredi [juillet 1893]

, sur la candidature qu’il

a acceptée dans la Charente, « pour tenir la

place, momentanément vacante, de mon ami

Déroulède »…

Dimanche

, recommandant,

pour un prix au Salon, le tableau de Georges

ROCHEGROSSE, dont le beau-père Banville

est un de ses meilleurs amis… D’autres lettres

à sa sœur Annette, à « Oiseau » (à propos

d’un « coup de raquette ») à des amis ; recom-

mandations, invitations, etc.

On joint

10 cartes de visite autographes (7

signées des initiales) ; plus le faire-part de

son décès de son éditeur Alphonse Lemerre,

et 3 photos.

200 - 250 €

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DESBORDES-VALMORE Marceline

(1786-1859)

L.A.S. « Marceline Valmore », Lyon 14 août

1835, à Jules VAN GAVER, homme de lettres,

à Paris ; 3 pages et demie in-4, adresse.

Trois voyages et les appréhensions du choléra

à Marseille ont retardé son remerciement

pour les « beaux et tendres vers » parus

dans

Revue de la France

. Elle a écrit hier

à Henry Berthoud pour le recommander :

« Je suis pour lui, comme il est pour moi,

quelque chose du cher pays qui tient une

si grande place dans notre amour »… Elle

fait des vœux pour son bonheur, en citant

un extrait du

Nid modeste

de Van Gaver, et

s’enquiert de la continuation de la

Revue de

la France

, qu’elle trouve élégante et belle.

« Je vous envoie le

Cantique des voyageurs

,

humble chose dont je peux seule disposer en

ce moment de trouble et de tristes sollicitudes.

Si vous ne le trouvez pas trop médiocre pour

votre journal si riche, acceptez-le […]. Je vous

adresse à

M

r

Barton

, éditeur de la

Revue du

19

me

siècle

. C’est un homme éclairé et qui

aime la poésie. Il pourra j’espère être utile à

vos vues en payant vos ouvrages. Obligez-moi

maintenant de porter

vous-même

au

Journal

des jeunes personnes

les vers cy-joints, à la

mémoire d’Élisa Mercœur. Je veux les vendre

pour en offrir le prix à la malheureuse mère

de cette jeune fille infortunée »…

300 - 400 €

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