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Lettres & Manuscrits autographes
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26 mai 2020
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CÉLINE Louis-Ferdinand (1894-1961)
L.A.S. « LF », [Klarskovgaard] le 4 [février 1950], à « Mon cher Vieux »
[Jean-Gabriel DARAGNÈS] ; 2 pages in-fol. au stylo bille bleu.
Avant son procès devant la Cour de Justice
.
« Demande à NAUD qu’il te fasse voir ma Réponse au
Réquisitoire
.
J’ai peur d’en parsemer Paris ! Le Parquet pourrait s’en vexer ! Et les
bourriques sont partout. […] Oh Mik [son avocat danois Mikkelsen] a
soudain bouffé du lion ! Il passe courageusement à l’attaque ! Ça va !
Löchen le Pasteur de l’Église réformée française de Copenhague a été
aussi
admirable
. Il fonce dans Charbonnière !
Il obtient tout
. […] Ah
voilà que je compte une nouvelle
recrue
très ardente le Prof MONDOR
de toutes les académies. Je lui écris pour lui demander d’envoyer une
lettre à Naud en ma faveur ! »
400 - 500 €
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CÉLINE Louis-Ferdinand (1894-1961)
L.A.S. « LFCéline », [Klarskovgaard] le 2 [mai 1951, à son avocat Jean-
Louis TIXIER-VIGNANCOUR] ; 6 pages et demie in-fol. (légères fentes
au dernier feuillet).
Lettre rageuse dans l’attente du non-lieu officiel
.
Mikkelsen assure que son non-lieu est signé, mais Céline s’inquiète
d’échos contradictoires, et l’ambassade de France n’a rien reçu : « Coup
d’épée dans l’eau donc ? – La Justice tâte l’Opinion ? – Ou bien la
Justice veut se faire
forcer la main
à me condamner en attisant un peu
les haines “Résistantialistes” ?... Oh vous savez j’ai appartenu
4 ans
à
l’État-major de la SDN – et 20 ans aux Mairies de la Banlieue. Aucune
manigance politico-juridico-salope ne peut
m
’
étonner
. Je connais tous les
godets, tous les dés, tous les bluffs, tous les tarots... […] Je ne ruserai
pas pour foutre au cul de la Justice française si elle me condamne un
de ces brandons dont elle hurlera longtemps […] Je suis comme les
Boxeurs professionnels.
Je n’aime point les esclandres
…. Mais si on
veut absolument me défier,
c’est du tapis
. Je ne vais pas aller beugler
devant les Chambres civiques des honnêtetés qui seront immédiate-
ment falsifiées par la Presse. Non. J’imprimerai ce que j’ai à dire en
11 langues et 300 000 exemplaires... Pas l’atome d’une collaboration
dans mon dossier. Or on ne juge pas Paul Morand, ni Brisson, ni Piétri,
ni Claudel, ni Bergery - mais
moi
!
moi
!
moi
! toujours MOI ! » Tant que
le non-lieu n’est pas arrivé à l’ambassade, il est « toujours
prisonnier
sur parole
du Danemark […] Non plus je ne veux me rendre en France
avec un
laisser passer
! truc à me faire coffrer aux frontières – mais
un bel et bon Passeport. […] Sinon,
Z
ebi
! Je ne RENTRERAI PAS. Ils
me condamneront et foutre ! Ces canailles n’auront pas longtemps à
se réjouir ! »…
1 000 - 1 500 €
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CENDRARS Blaise (1887-1961)
L.A.S. « Blaise Cendrars », 8 mai 1922, à Franz HELLENS ; 1 page in-4.
Il le remercie de s’occuper de lui et de ses conférences. Robert GOFFIN
lui offre 350 F pour Bruxelles. « Veuillez arranger des conférences dans
les autres villes et sur les mêmes bases. A Anvers, à Arlon, à Liège, à
Gand en échelonnant les dates à partir du 1
er
juin, où je serai à Bruxelles.
[...] Annoncez :
Causerie sur la poésie et les poètes d’aujourd’hui
par
B.C. avec le
gracieux concours de M
lle
Raymone, du Théâtre Antoine
». Il
vient de passer 3 jours en mer. Il n’a pas encore reçu le dernier paiement
de la revue
Signaux
: « Ça ne serait pas très chic d’insister puisqu’ils
sont en déficit ». Puis sur la revue d’Hellens : « Vive
Le disque vert
!
j’y collaborerai, mais ne puis vous promettre juin. J’ai trop à faire »...
300 - 400 €
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CENDRARS Blaise (1887-1961)
L.A.S. « Blaise Cendrars », [27 janvier 1927], à Camille Sizot, à La Rochelle
Pallice (Charente-Inférieure) ; carte postale illustrée (photo du Mont Blanc),
texte et adresse au verso.
« Merci des choses aimables que vous me dites. Moi aussi j’aime
beaucoup
Les Oiseaux tristes
qui sont de mon ami René KERDIK »…
200 - 250 €
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CENDRARS Blaise (1887-1961)
14 L.A.S. ou cartes a.s. « Blaise Cendrars » ou « Blaise », 1943-1957,
à Maurice NOËL ; 14 pages formats divers, la plupart avec adresse
ou enveloppe.
Belle correspondance au rédacteur en chef du
Figaro littéraire
.
[Villefranche-sur-Mer] jeudi 22 [avril 1943]
: « Merci de m’avoir fait suivre
cette lettre, pour vous incompréhensible, mais qui m’annonce la mort
d’un ami très cher »…
[Aix-en-Provence] vendredi 10 [novembre 1944]
:
« Je mets la dernière main à un manuscrit. J’ai différents bouquins sous
presse, mais qui sont tous en panne ! »…
25 février 1947
, remerciant
pour un papier « qu’un ami m’envoie d’Alger. Vous êtes d’un dévoue-
ment infatigable ! Il pleut, il neige. Je travaille toujours beaucoup »…
17 [janvier 1953]
, envoi d’une coupure sur
C
olette
.
5 septembre 1957
,
après un article d’André Rousseaux : « Il y a trente ans qu’il se tâtait.
Je n’étais pas inquiet. Je ne sais pas trop ce qu’il me veut. Je dois me
prononcer. Sur quoi ? Il y a longtemps que c’est fait »…
Jeudi 28 [août
1957]
: « On vous attend pour un bon baiser sans façons. Venez »…
Jeudi 18
, Raymone (sa femme) répète au théâtre Antoine ; « vous êtes
sûr de me trouver attaché à ma machine à écrire (encore un outil à se
casser les os !) »... Etc.
1 200 - 1 500 €
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