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les collections aristophil
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CHIRICO GIORGIO DE (1888-1978)
Archives (lettres, cartes autographes signées, et documents
divers) adressées à Vittorio BARBAROUX
1932-1955, en italien, environ 60 pièces, 90 pages in-4, in-8
et in-12 à l’encre.
10 000 / 15 000 €
Passionnante et volumineuse correspondance artistique adressée
au galeriste milanais Vittorio Barbaroux.
Durant près de trois
décennies, le comte Vittorio Barbaroux, responsable de la Galleria
Milano, fut l’un des plus grands marchands de Lombardie. Sa galerie,
située en plein cœur de Milan, présentait des œuvres de Casorati,
Morandi, Campigli, Modigliani, Severini, Soffici, Pisis et bien sûr de
Chirico, avec lequel Barbaroux entretint des rapports très amicaux.
Cette correspondance débute le 11 octobre 1932, deux ans après
la première exposition dédiée à de Chirico chez Barbaroux. Le
peintre supplie le galeriste de retarder de quelques mois l’ouverture
de sa « Mostra ». Il livrera pourtant les toiles avec quelques jours
d’avance avec la ferme recommandation de les tenir loin des yeux
des collectionneurs.
Quelques années plus tard, le 22 janvier 1938, l’artiste souscrit une
lettre-contrat avec Barbaroux pour une exposition prévue en mars.
Dans une carte écrite de Paris presque à la même époque, il exprime
sa préoccupation du fait qu’une autre galerie milanaise s’apprête à
exposer certaines de ses œuvres acquises sur le marché français.
Le 14 juin 1938, il se plaint de l’insuccès d’une exposition organisée à
Gênes et révise le prix d’une de ses œuvres anciennes.
Après un court séjour à Paris, de Chirico revient en Italie. La guerre
éclate et les contacts avec Barbaroux ne reprennent qu’en 1945,
quand le peintre souhaite régulariser sa situation avec sa compagne
Isa Pakszwer, qui deviendra bientôt sa seconde épouse ; il le prie de
lui procurer un document attestant sa résidence à Milan en 1938 et
1939. Avec l’année 1946, commence une nouvelle série d’expositions
à Florence et à Milan. De Chirico est satisfait de son travail.
Au début de l’année 1946, à cause de la situation politique italienne
(élection sur l’abolition de la monarchie), le peintre demande le report
d’une exposition prévue pour le mois de mai. Il n’en donne pas moins
immédiatement les dimensions des toiles à exposer afin qu’on prépare
des cadres de qualité. Vers la fin de l’année, il déclare n’avoir plus une
seule œuvre disponible. Il vend beaucoup en Argentine, et quatorze
toiles viennent tout juste de partir.
Dans les années 1947 à 1949, les échanges s’intensifient. De cette
époque (mai 1949) date le voyage à Londres et de Chirico qui y expose
à la Royal Society of British Artists. Une curieuse lettre datée du 12
mars 1949, peu avant son départ pour l’Angleterre, nous informe
que le peintre échangea avec Barbaroux deux toiles contre…trois
costumes d’hiver.




