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HISTOIRE

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LACORDAIRE Henri-Dominique

(1802-1861) dominicain,

prédicateur et pédagogue.

47 L.A.S. « H. Lacordaire », puis « H. L. » puis « Fr. L. » (7

non signées), 1833-1837 et 1849, à Sophie SWETCHINE ;

112 pages in-8 ou in-4, nombreuses adresses (légères

mouillures à quelques lettres).

3 000 / 3 500 €

Très belle et très intéressante correspondance à Madame Swetchine,

sa correspondante privilégiée, célèbre convertie au catholicisme,

sur la religion et la politique

.

Sofia Svetchina, dite Mme SWETCHINE (1782-1857), épouse du général

russe Svetchine, se convertit au catholicisme en 815 à la lecture de

Joseph de Maistre. Venue à Paris, elle y tint un salon très influent

pour les idées du catholicisme libéral, et entretint avec Lacordaire une

amitié fervente et protectrice ; elle fut un fidèle soutien du prédicateur.

L’abbé Lacordaire, qui prise en son aînée de vingt ans son « aÀection si

maternelle » (23 août 1834), lui expose sincèrement sa situation financière,

les soucis, joies et deuils de famille, ses arrangements domestiques, ses

impressions de Rome, ses projets de conférences etc. On rencontre

naturellement les noms de LAMENNAIS et MONTALEMBERT, mais

aussi ceux de son ami Chéruel, du Dr Récamier, du prince Gagarin,

des abbés Lacroix, Fulgence, Guéranger, HaÀringue, Juste, Gerbet…

Plus important, Lacordaire confie à Mme Swetchine les aléas de ses

rapports avec la hiérarchie ecclésiastique (notamment avec Mgr de

QUÉLEN et Mgr SIBOUR, archevêques de Paris, et avec les Papes

GRÉGOIRE XVI et PIE IX), son éloignement de Lamennais, ses idées

sur la monarchie, l’Église gallicane, et le sort des États pontificaux,

menacés par la République romaine. Nous ne pouvons donner de

cette correspondance très riche, et passionnante pour l’histoire des

idées religieuses, qu’un rapide aperçu.

1833

.

Paris 13 décembre

. Envoi d’une copie de sa nouvelle déclaration

[engagement à suivre l’encyclique du Pape du 15 août 1832, condamnant

le libéralisme catholique] : « Voilà une portion de ma carrière achevée ;

j’entre dans une situation toute nouvelle […] mais j’ai gagné à ceci une

connaissance de mes devoirs plus étendue, et une paix qui ne pourra

plus se perdre, parce qu’elle est celle de Dieu. Vous m’êtes apparue

entre ces deux portions si diÀérentes de ma vie, comme apparaît

l’ange du Seigneur à une âme qui flotte entre la vie et la mort, entre

la terre et le ciel. Puis une fois dans le ciel, on ne se quitte plus »…

1834

.

Mayence 7 juillet

. Confidences sur la « grande tristesse secrète »

de son éloignement de MONTALEMBERT : « Se voir, s’aimer, se

parler avec confiance, et ne pas s’entendre quand il s’agit de pensées

et d’intérêts qui doivent remplir la vie ! C’est une sorte de supplice

mystérieux »… Il ne répondra pas à l’article de M. d’ECKSTEIN, que l’on

dit injurieux. « Le parti de M. de La Mennais se dessine de plus en plus

clairement »… Bonnes nouvelles du succès commercial et critique de

son livre [

Considérations sur le système philosophique de M. de La

Mennais

] ; le Pape a dit qu’il le lirait avec plaisir…

Paris 23 août

. « Il a