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HISTOIRE

je n’aurais pas même pu admettre mon retour comme un devoir de

ma reconnaissance »…

4 mai

. « J’aurais beaucoup à vous dire sur vos

observations au sujet de M. l’archevêque, dont les torts personnels à

mon égard sont inexcusables, et qui d’ailleurs représente avec M. de

Genoude des ruines trop peu dignes d’estime pour que désormais

je songe à laisser mon nom à côté du leur en quelque manière que

ce soit. […] il est impossible à mon cœur de revenir du coup dont il a

été frappé »…

Frascati 4 juillet

. Mgr de Quélen aurait l’intention de lui

donner un canonicat, si Lacordaire lui adresse « une lettre explicative

du

malentendu

de cet hyver », mais le retour à Paris lui paraît « trop

plein de dangers, et la protection […] trop peu solide », et il évoque

d’autres propositions venues de M. AÀre, du chargé d’aÀaires de

France, M. de Lurde, et du cardinal vicaire… Il livre ses réflexions

sur la monarchie de droit divin, « malheureuse idolâtrie royale qui

a perdu la maison de Bourbon […], et l’histoire des Bourbons dont

la puissance a mis l’église à deux doigts de sa perte, m’explique

sušsamment l’anathème dont ils semblent chargés. Je viens de lire

l’histoire des papes des derniers siècles, écrite par un homme qui

déteste cordialement les révolutions : c’est l’histoire de la conjuration

de la maison de Bourbon contre la papauté. Aujourd’hui encore […], la

cause du légitimisme et celle du gallicanisme sont abominablement

unies, et j’ai su sur les projets de M. de Genoude des choses dont

la folie égale l’impiété »…

8 août

. D’autres propositions lui arrivent

d’ecclésiastiques de Metz, Lyon, Aix et Bordeaux…

Dijon 8 novembre

.

Il n’a pas encore reçu la lettre de l’archevêque, mais il confie sous

le secret sa propre pensée : « Je désire que la chaire de N.D. soit

définitivement créée, sous le titre déjà connu de

chaire d’exposition

des vérités fondamentales de la religion

; qu’un traitement fixe y soit

attaché, ou un canonicat avec exemption du chœur, ce qui, d’après

le concile de Trente, est de droit pour celui qui tient l’école de la

cathédrale ; que l’enseignement ait lieu dans cette chaire du premier

dimanche de l’avent à Pâques ; que la chaire soit transportée de N.D.

dans une église moins vaste, moins apparente, moins écrasante, où les

hommes seuls seront reçus, telle que l’église de la Sorbonne, ou

la S

te

Chapelle

[…] et qu’enfin je sois investi de cette chaire »… Rien d’autre

à Paris ne lui convient ; à défaut, il établira sa chaire en province.

« Toute mon ambition est de créer en France un enseignement qui

y manque. Toute église cathédrale devrait avoir une chaire comme

celle que j’indique. C’est un besoin d’une époque où la jeunesse

n’apprend nulle part sa religion et a néanmoins un désir immense

de la connaître. Je m’estimerai heureux si je consacre ma vie à cette

création »…

Metz 4 décembre

. Il a parlé hier pour la première fois

dans la cathédrale de Metz ; l’accueil qu’on lui a fait ici et dans les

quatre diocèses qu’il a traversés prouve que son voyage de Rome

n’a pas été sans fruit…

18 décembre

. Sa

Lettre sur le Saint-Siège

est

sous presse, allégée des pages relatives à Lamennais, qui aujourd’hui

seraient intempestives. « L’aÀaire de Cologne et les préventions que

j’ai rencontrées dans plusieurs esprits distingués contre le S

t

-Siège,

m’ont déterminé à cette publication »…

1849

.

Paris 9 avril

. Il a répondu non à l’abbé Serres : « Si j’avais une

prédication lisible, je la devrais à M. le curé de S

t

-Séverin […], qui

avait ašché mon discours dans tout Paris, et qui cependant a dû y

renoncer par suite des ordres de M. l’archevêque, celui-ci m’ayant

retenu d’autorité pour lui-même »… Il est d’ailleurs insensible au motif

personnel de son amie : « Le P. Senaillard a tout ce qu’il faut pour

se concilier la paroisse de S

t

Thomas d’Aquin, et s’il n’y réussit pas,

la chose m’est parfaitement égale. Il en sera ce qu’il plaira à Dieu.

Je ne méprise pas le moins du monde le faubourg S

t

Germain ; j’y

ai quelques amis, et si jamais une occasion naturelle et prévue d’y

annoncer la parole de Dieu se présente à moi, je la saisirai de grand