les collections aristophil
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NAPOLÉON I
er
(1769-1821) Empereur.
L.A.S. « BP », « 9 heures du
matin » [fin février ou début mars
1796], à JOSÉPHINE « Madame
Beauharnois » ; 1 page ¾ in-8, adresse
(papier un peu froissée, quelques
légères rousseurs).
60 000 / 80 000 €
Très belle et rare lettre d’amour de
Bonaparte écrite quelques jours avant
d’épouser Joséphine
(9 mars 1796).
[Napoléon croyait que Joséphine était riche,
et il lui prêtait un crédit politique qu’elle
n’avait pas ; d’où ce reproche de Joséphine
qu’il ne l’aimait pas pour elle, auquel il répond
ici.]
« Je vous ai quittée emportant avec moi
un sentiment penible. Je me suis couché
bien faché. Il me sembloit que lestime qui
est du à mon caractaire devoit eloigner de
votre pensée la derniere qui vous a agité
hier au soir. Si elle predominoit dans votre
esprit vous seriez bien injuste Madame et
moi bien malheureux.
Vous avez donc pensé que je ne vous aimois
pas pour vous !!! Pour qui donc ? Ah !
Madame y avez bien songé. Un sentiment
si bas atil pu être conçu dans une ame si
pure. Jen suis encor étonné moins encor
cependant que du sentiment qui à mon
reveil ma ramené sans rencœur et sans
volonté à vos pieds. Certe il est impossible
d’être plus foible et plus degradé. Quel est
donc ton étrange pouvoir incomparable
Josephine. Une de tes pensées empoisonne
ma vie dechire mon ame par les sensations
les plus oposées.
Mais un sentiment plus fort une harmonie
secrette me ratache me ramene et me
conduit encor comme un coupable. Je
le sens bien. Si nous avons des disputes
ensemble je devrois recuser mon cœur
ma conscience tu les as seduits ils sont
toujours pour toi.
[La passion violente
bi é
]
Toi cependant
mio dolce amor
tu as bien
reposé. As-tu seulement pensé 2 fois à moi !!!
Je te donne trois baisé un sur ton cœur, un
sur ta bouche un sur tes yeux.
BP »
Cette lettre a été publiée pour la première
fois en 1827 dans le second volume des
Mémoires d’une contemporaine
d’Ida Saint-
Elme. Les nombreuses éditions des lettres
de Napoléon à Joséphine suivent le texte
de cette publication. Nous en donnons ici
un texte conforme à l’autographe.
Provenance
: Sotheby’s, Londres 3 juillet 1973
(n° 387) ; Christie’s, Londres 3 juillet 2007,
collection Albin SCHRAM (n° 435).




