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HISTOIRE
802
SIEYÈS Emmanuel-Joseph
(1748-
1836) abbé, homme politique,
conventionnel (Sarthe), membre du
Directoire, essayiste.
2 L.A.S. « Sieyes », 1788-1797 ; 4 et
1 pages in-4, une adresse avec cachet
de cire rouge brisé (portrait gravé
joint).
400 / 500 €
Paris 10 juin 1788
, comme
commissaire
à la Chambre supérieure du Clergé de
France
. Il attendait les intentions du
Contrôleur général sur les divers articles
les concernant, notamment l’impôt des
vingtièmes. Il fait préparer un mémoire par
l’avocat Polverel, qui pense que « tant que
nous n’aurions pas l’abbonnement des 20
es
,
il seroit inutile de presser celui des autres
impositions directes » ; mais Sieyès l’engage
à préparer ce mémoire pour ne pas perdre
de temps. « Je lui ai fait remarquer aussi,
que l’abbonnement des 20
es
, étoit, on ne sait
pourquoi, comme tombé en paralysie au
controlle général » ; mais cela ne dispense
pas de présenter le mémoire… Il a prié le
duc de LUXEMBOURG de présenter leurs
articles au ministre des finances ; il attend
le résultat de sa démarche… Il apprend de
diÀérents côtés « que le roi renonçoit pour
l’année 1788 à tout excédent sur l’imposition
des 20
es
; […] voilà déjà un point de gagné
[…] J’ai appris qu’on s’occuppoit beaucoup
de modifier l’impôt sur les curés, toutes les
assemblées se sont empressées de fournir
des mémoires »…
29 floréal V (18 mai 1797)
, au Citoyen
président de la 2
e
Classe de l’Institut. « Un
des premiers actes de ma convalescence et
des plus chers à mon cœur est d’exprimer à
Pontoise 14 mars 1650
,
lors de sa disgrâce
.
« Il est vray que jay peu consideré ma vie
lors qu’il a este necessaire de lemployer
pour obeir c’est unne raison qui me rend
plus doux le commendement que jay eu
de me retirer puisque jaurois mauvais genre
de men plaindre sil est necessaire que je
mesloigne ainsy que lon a jugé pour le bien
des aÀaires du Roy cest ce que je me suis
proposé pendant dix sept ans de servir. Il
fault finir la course avecq le mesme estat que
jay tousjours eu d’honnorer les volontes de
mes superieurs et de preferer les advantages
du publicq a mes interests et me retirer dans
cest penser, et jespere trouver cest douceur
dont vous mavés autrefoys entrettenu, si
dans mon esloignement de la Cour je peux
vous estre utile et continuer a vous servir »…
On joint
une L.A.S. (1 page oblong in-8), pour
savoir si le cardinal de RICHELIEU veut que
le conseil des dépêches se réunisse « pour
delliberer des monnoyes »…
801
SERVIEN Abel
(1593-1659) diplomate
et ministre.
L.A.S. « Servien », Münster 5
décembre 1645, à Monseigneur [le
cardinal MAZARIN] ; 1 page in-fol.,
adresse avec restes de cachet de cire
rouge.
300 / 400 €
Belle lettre protestant de son dévouement
à Mazarin, alors qu’il négocie le traité de
Westphalie
.
« Il me seroit bien malaisé de trouver
des parolles pour exprimer a Vostre
Eminence mon ressentement des
obligeants temoignages de bienveillance
et de bonte dont il luy plaise de mhonorer
continuellement, ny de la passion que
jay de men rendre digne par une fidelle
obeyssance a tous ses comendements. Je
me contenteray dasseurer Vostre Eminence
quelle ne scauroit jamais avoir une creature
plus attachee a tous ses interests ny plus
dependante de toutes ses voluntez. Comme
lhonneur de ses bonnes graces est lunique
bien que je souhaite en quelque condition
que je me trouve je vivray tres content
pourveu que jen sois favorise et que VE
ayt agreable seulement de me considerer
comme lhomme de France qui est le plus
passionnement et le plus veritablement
Monseigneur de VE le tres humble tres
obeissant et tres oblige serviteur »…
la classe de l’Institut à laquelle j’appartiens
toute ma sensibilité et ma respectueuse
reconnoissance pour la marque honnorable
d’interêt qu’elle a bien voulu me donner
à l’occasion de mon assassinat. […] Mes
blessures sont fermées et la guerison de ma
main marche assez rapidement »…
803
SIMON Jules
(1814-1896) homme
politique, ministre et écrivain.
2 L.A.S. « Jules Simon », [1861-1875],
à un ami ; 2 pages et demie in-8
chaque.
150 / 200 €
[1861].
Curieuse lettre à propos du prix
biennal de l’Académie Française
[créé par
Napoléon III par décret du 11 août 1859 et
doté de 20.000 F, il devait récompenser
l’œuvre « la plus propre à honorer ou à
servir le pays, parue dans les dix dernières
années » ; l’Académie se divisa entre partisans
de George SAND et de Jules Simon, avant de
donner le prix à Thiers]. Il ne compte pas sur
la voix de Nisard, et livre ses calculs sur les
voix qui iront à lui-même, à George
SAND
ou à Henri
MARTIN
; grâce à Lemoine, il
aura peut-être la majorité en gagnant celles
de Ponsard, Sandeau et Sainte-Beuve... Il
évoque une « nouvelle machine » de Victor
COUSIN
pour faire oÀrir le prix à
THIERS
,
et termine en donnant le programme d’une
représentation extraordinaire de Mme
VIARDOT
...
[Fin 1875]
.
Sur son élection à
l’Académie française
[le 16 décembre 1875
au fauteuil de Rémusat]. Comme il y a deux
sièges à pourvoir (Rémusat et Guizot), il n’a
plus à entrer en compétition avec un autre
candidat, et Mignet, Thiers et Cuvillier-Fleury
voteront pour lui, ainsi que Doucet, Nisard
et Sacy... « Je suis très reconnaissant à
M. Alexandre Dumas de la cordialité avec
laquelle il a accueilli ma candidature ; je
n’ai pas trouvé plus de bonne volonté chez
mes plus anciens amis, et comme j’ai des
adversaires qui sont des maîtres dans l’art
de calomnier et d’intriguer, j’ai besoin d’être
soutenu »…
On joint
9 L.A.S. à divers, 1867-1893.




