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M
émoire
de l’exilé adressé à son avocat Émile
D
urier
, pour motiver la poursuite pour diffamation de Jules
S
imon
(
Histoire de la
Commune
) et Gustave
V
apereau
(
Dictionnaire
). Il passe en revue leurs calomnies (inconduite, trahison, malversation), conteste leurs
fictions (sa nationalité en doute), et soumet des preuves documentaires de sa conduite, citant des hommes politiques, officiers ou
écrivains français et américains, qui témoignent respectueusement de ses services : le maréchal Randon, les généraux Colson, Renault,
Cosenz, McClellan, Schenck, von Steinwehr, Bohler, Sigel, aussi bien qu’Alphonse Esquiros, Léon Gambetta, Henri Martin, Carl
Schurtz, Edwin Stanton, Thaddeus Stevens, Charles Sumner, etc. Il trouve de la lâcheté morale aux hommes qui ont siégé à l’Assemblée
de Versailles et au Sénat (« ils ont voté des remerciements à l’armée qui massacrait leurs électeurs »), et les compare défavorablement à
leurs homologues étrangers. « En France, un seul homme me tendit la main ce fut Victor
H
ugo
. Il m’écrivait de Bruxelles à Genève une
lettre se terminant ainsi : “Je n’aurai pas pris part à votre triomphe, mais je m’enveloppe dans votre linceul !” La solidarité humaine en
dehors et au-dessus des partis, le respect de la liberté d’autrui et du caractère privé de l’adversaire politique voilà ce qui constitue ou
plutôt témoigne de la force des sociétés »… Il ne demande ni dommages et intérêts, ni peines, mais « la reconnaissance de la vérité »…
410.
COMMUNE
. 25 L.A.S., 1872-1888, Maurice
L
achâtre
(petits défauts à quelques lettres).
500/700
T
rès
intéressant
ensemble
de
lettres
de
communards
en
exil
,
ou
parlant
de
C
ommune
,
alors
que
L
achâtre
lui
-
même
est
réfugié
en
E
spagne
à
S
an
S
ebastian
.
Armand
A
dam
(2, 1874-1876, sur les journaux, Henri Rochefort et la situation politique), Edmond
A
dam
(1874, sur Courbet et la
colonne Vendôme), André
A
lavoine
(Genève 1875, sur
La Lanterne
et Rochefort), Arthur
A
rnould
(9, Luina di Pazzallo 1875-1876,
sur son livre
Paris et la Commune
dont il donne quelques chapitres au
Mémorial de la Commune
, et sur le journal qu’il veut fonder
La
Révolte
), Eugène
C
hatelain
(2, Jersey 1872-1874), Amilcare
C
ipriani
(1888, à H. Oriol), Jules
G
uesde
(avec 2 coupures de presse), Francis
J
ourde
(au sujet du
Mémorial de la Commune
, « œuvre de révolutionnaire »), Jean
L
arocque
(Leominster 1872, racontant son errance
après la Commune), Eugène
P
rotot
(Londres 1880, s’opposant aux idées d’association matrimoniale de Lachâtre), E.
R
ajoux
(Yverdon
1875, sur sa surveillance en Suisse, et les articles qu’il propose pour le
Mémorial de la Commune
), Ferdinand
R
evillon
(Genève 1876,
sur son errance après la Commune, sa collaboration au
Combat
de Pyat), Henri
S
alles
(1879, sur l’aide aux amnistiés et Victor Hugo),
Maxime
V
uillaume
(Altorf 1876), etc.
411.
Alexandre DUMAS père
(1802-1870). 7 L.A.S., [Paris] et Florence [1839-1840], au baron Maurice de
L
a
C
hâtre
;
9 pages formats divers, une adresse.
1 000/1 200
C
orrespondance
relative
aux
C
rimes
célèbres
de
D
umas
, par
lesquels Lachâtre (qui utilise encore son titre de baron) inaugura
sa carrière d’éditeur, en 1839-1840, sous la raison commerciale de
l’Administration de Librairie.
« Envoyez-moi 5 ou 7 specimens »… Correction d’épreuves : « Je
n’ai point été à la campagne une seconde et ne suis pas en retard
d’une heure pour les épreuves […] Que graveurs et imprimeurs
soient aussi exacts que moi et nous n’aurons pas de retard »…
« Faites toujours composer en placard pour ne pas laisser nos
hommes oisifs, le commencement des
Massacres de Nîmes
. Je fais
ce qui doit se trouver, entre
Les
Borgia
et ce que je vous envoie.
[…] Ne vous étonnez pas et ne m’en veuillez pas surtout si j’étais
un peu en retard. Je me marie mercredi [5 février 1840, avec Ida
Ferrier] et cela me dérange. Gardez pour vous seul, ce dernier
paragraphe, je vous prie »… « Envoyez-moi ne fût-ce qu’un
volume que je voie la tournure que cela a. Mais ne manquez pas
de m’en faire envoyer une pile aujourd’hui »… « Je vous adresse
un de nos garçons de bureau de la liste civile qui se charge de
faire des placemens dans les bureaux donnez-lui toutes vos
instructions »… « je vous envoie un reçu de 1000 quoique ce ne
soit que 800 que vous m’avez donné mais nous compléterons tout
cela. Au reste ajoutez deux cents francs si vous voulez payer pour
moi cent francs demain – vous n’aurez plus alors à me remettre
que 100
f
aux prochaines 25 pages »…
Florence 3 novembre 1840
, à
la suite d’une lettre d’affaires de son associé le banquier Joseph
A
mbron
, contestant les comptes du libraire : « mettez y toute
votre activité, et les choses iront au mieux. J’espère que tant bien
que mal les
Crimes
marchent toujours. […] Avant que nous ne
nous occupions de la Belgique dites-nous cher ami si vous n’avez
pas moyen dy empêcher la contrefaçon. […] vous voyez le grand
intérêt que nous avons, à arriver à mille souscripteurs »…
O
n
joint
une L.A.S. d’Émile de
G
irardin
.
Karl Marx




