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164.
Roland BARTHES
(1915-1980). 2 L.A.S., mars-octobre 1968, à Pierre
C
itron
; 2 pages oblong in-8 et 1 page in-4, en-
têtes École Pratique des hautes Études.
200/250
P
réparation de
S/Z
.
15 mars
. Il le remercie pour l’envoi de ses textes concernant
Sarrasine
de
B
alzac
: « c’est une marque de solidarité
dans le travail qui m’a été droit au cœur. – J’ai beaucoup aimé vos textes ; ils ont apporté des informations précieuses et cela à travers un
ton très ouvert, qui ne bloque jamais des interprétations plus aventureuses, d’ordre psychanalytique par exemple. – Ce que je fais sur
Sarrasine
est encore très incertain mais je me suis beaucoup attaché à ce texte et au-delà de lui à Balzac »…
22 octobre
. Il lui redit « tout
le profit que j’ai eu à litre votre travaux sur
B
alzac
et notamment
Sarrasine
», et aimerait l’aider dans son projet d’obtenir un poste de
titulaire en français à l’École des Hautes Études, mais la commission dont il fait partie n’a qu’un rôle très restreint...
165. [
Charles BAUDELAIRE
].
Caroline AUPICK, née Dufaÿs
(1793-1871) mère de Charles Baudelaire. L.A.S., [Constan-
tinople (répondue 7 août 1848), à Mme
V
ernazza
, veuve du consul de Sardaigne à Andrinople] ; 1 page in-8.
200/250
« Le G
al
me charge de vous dire qu’il y a eu effectivement une demande de faite par son prédécesseur et laquelle demande il l’a renou-
velée de son côté
en l’appuyant fortement
. Il a trouvé tout le monde parfaitement disposé en votre faveur, madame ; votre mari a laissé des
souvenirs trop honorables pour qu’on ne s’intéresse pas vivement à votre affaire. Dès qu’elle sera terminée je serai heureuse, madame,
de vous en apprendre la réussite »… Elle signe avec les trois points maçonniques. [Le général Aupick est alors ambassadeur en Turquie.]
166. [
Charles BAUDELAIRE
].
P
hotographie
; 17 x 11,8 cm.
300/400
Retirage tardif de la photographie en buste par Nadar, avec signature (apocryphe ?) au crayon « P. Nadar ». Au dos, mention manuscrite
« Collection F. Carvillani ».
167.
Simone de BEAUVOIR
(1908-1986). L.A.S., [Rome 7 août 1967], à Mme Meurs, à Bruxelles ; 1 page in-4, enveloppe.
150/200
« J’ai lu avec grand plaisir et intérêt la nouvelle version de l’
Adieu au père
. J’espère le faire accepter par Gallimard ; le seul obstacle
c’est la minceur (matérielle) du texte : ce serait un très petit livre ; mais cette objection commerciale ne devrait pas les arrêter ; en tous
cas je vous recommanderai chaleureusement. C’est un récit tout à fait accompli et plein de talent »…
168.
Pierre BENOIT
(1886-1962).
M
anuscrit
autographe signé,
En marge de la Féerie cinghalaise
, [1952] ; 6 pages in-fol.
300/400
P
réface
pour la nouvelle édition du roman de Francis de
C
roisset
,
La Féerie cinghalaise
, paru en 1926.
Quinze ans après la disparition de son ami, Pierre Benoit a revu « avec une tendre et douce mélancolie les décors de sa Fé
erie cingha-
laise
». Il a refait le voyage de Ceylan : « Que dire de cet automne de 1952, où j’ai eu la joie de retrouver les paysages d’élection de ma
chère Dame de Malacca dont les aventures, pour m’être dédiées, constituent l’une des plus émouvantes fiertés de ma vie ? » Mais plutôt
que de recourir à cet exotisme, il préfère évoquer son ami Francis de
C
roisset
, la mort de son ami, la maison de l’avenue Gabriel, et un
banc qui n’est pas pour lui « un banc comme les autres » ; c’est le banc où Aurore, l’héroïne de
Koenigsmark
« un très vieux livre, parce
que c’est le premier que j’ai écrit, il va y avoir plus de quarante ans » a gravé ses initiales A.A.E. : « Combien de fois […] les doigts de
Francis de Croisset ont vérifié avec une émotion amusée, le présence de ces trois signes fatidiques ! »… Croisset n’a jamais appartenu à
l’Académie Française : sa « charmante désinvolture » l’éloignait des obligations et des bagarres… Etc.
169.
Pierre-Jean de BÉRANGER
(1780-1857). L.A.S., [1852], à la poétesse couturière Malvina
B
lanchecotte
; 4 pages in-8°
(lég. fente).
100/120
« La vue de votre enfant vous a payé de toutes les peines du voyage. Il n’en faut pas plus à une mère pour effacer bien des peines. Ce
qui me désespère […] c’est l’éternel embarras d’argent où vous ne cessez d’être ». Il ne peut rien lui envoyer : « Malheureusement, je
viens d’apprendre une nouvelle perte, qui va me mettre à sec pour longtemps. Bon Dieu ! que de gens à plaindre ! Je viens de voir deux
pauvres femmes, qui sortent de prison, et qui forcées de quitter Paris par la police, n’avaient pas de quoi faire le voyage qui leur était
ordonné. Tous les jours, j’ai de pareils […], de pires même ; et vous concevez que ce sont pour moi autant d’occasions d’épuiser mes
modiques ressources. […] Mais comme disent mes Gueux, le diable n’est pas toujours à la porte des pauvres gens. […] Mon médecin me
purge de nouveau, ce qui m’ennuie fort et me force à garder la chambre. Par bonheur, j’ai un travail à faire auquel je me suis mis. Car,
moi, il faut aussi que je travaille, malgré mes 72 ans ou pour mieux dire, parce que j’ai 72 ans et qu’il me faut corriger et mettre au net
le peu que je laisserai après moi »... Etc.
170.
Paterne BERRICHON
(1855-1922) poète, peintre et sculpteur, beau-frère de Rimbaud. L.A.S., 12 février, à son « cher
Maître » ; 1 page in-8.
150/200
« Merci pour le plaisir que nous a fait la représentation. Quel vigoureux poëte vous êtes et quel charme sain a votre vers aux sonorités
puissantes, et musculeux luxurieusement ! Ça repose des cruautés maladives de l’école poëtique à laquelle on veut que j’appartienne.
Encore, bravo ! bravo ! […] Je désire faire un croquis de votre tête pour ajouter à ma série commencée des Poëtes : voulez-vous me la
livrer pendant une demi-heure, un matin (quel ?) chez vous ? Je ne vous cacherai pas que j’en tirerai parti dans un journal illustré et
peut-être pour une publication spéciale. »
O
n
joint
une carte de visite de son frère jumeau Alexandre Dufour ; l’article de Marguerite-Yerta Méléra,
L’union dans la mystique
rimbaldienne – Paterne Berrichon et Isabelle Rimbaud
(
Mercure de France
, 1
er
mars 1927) et des coupures de presse.
Littérature




