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89

295.

VOLTAIRE

(1694-1778).

M

inute de

lettre

de la main de son secrétaire Jean-Louis

W

agnière

, aux Délices près de Genève

15 avril 1762, à une demoiselle ; 2 pages et demie in-4.

1 000/1 500

T

rès

intéressante

lettre

sur

les

débuts

de

l

affaire

C

alas

.

Il a demandé auprès de M. de

C

hazel

« des éclaircissements sur l’avanture horrible de Calas, dont le fils a excité ma douleur, autant

que ma curiosité », et sur laquelle il ne s’est pas encore fait d’avis, ne connaissant encore que « les factums faits en faveur des Calas,

et ce n’est pas assez pour oser prendre parti. J’ai voulu m’instruire en qualité d’historien. Un évênement aussi épouvantable que celui

d’une famille entière, accusée d’un parricide commis par esprit de religion, un père expirant sur la roue pour avoir étranglé de ses mains

son propre fils, sur le simple soupçon que ce fils voulait quitter les opinions de Jean Calvin ; un frère violemment chargé d’avoir aidé à

étrangler son frère, la mère accusée, un jeune avocat soupçonné d’avoir servi de boureau dans cette exécution inouïe ; cet événement,

dis-je, appartient essentiellement à l’histoire de l’esprit humain, et au vaste tableau de nos fureurs et de nos faiblesses, dont j’ai déjà

donné une esquisse ». Il persiste à souhaiter que « le parlement de Toulouse daigne rendre public le procez de Calas, comme on a publié

celui de Damiens. On se met au dessus des usages dans des cas aussi extraordinaires. Ces deux procez interessent le genre humain ; et

si quelque chose peut arrêter chez les hommes la rage du fanatisme, c’est la publicité et la preuve du parricide et du sacrilège, qui ont

conduit Calas sur la roue, et qui laissent la famille entière en proye aux plus violents soupçons »…

La lettre est écrite par Wagnière et porte le numéro caractéristique à l’encre verte montrant que cette copie a été utilisée pour l’édition

de Kehl.

Correspondance

(Pléiade), t. VI, p. 861.

296.

VOLTAIRE

. 2

pièces

de la main de son secrétaire Jean-Louis

W

agnière

, la première avec

note

autographe

de Voltaire,

15 février 1759 ; 1 page in-4 chaque.

600/800

À

propos

du

paiement

et

de

la

cession

du

château

de

T

ournay

. En 1758 Voltaire achète au Président de

B

rosses

, du Parlement de

Bourgogne, le château de Tournay, sous forme de bail à vie avec le titre comtal qui y est attaché. Ces pièces traitent du contentieux qui

oppose les deux parties, notamment pour le paiement du centième denier.

Le premier document porte cette note de la main de

V

oltaire

 : « Memoire p

r

le centieme denier » : « Le Sieur de Voltaire, gentilhomme

ordinaire du Roy, étant mieux informé, représente, que non seulement il ne doit pas le centième denier pour la promesse par lui faitte au

Sieur Président de Brosses, d’emploïer douze mille Livres à sa propre volonté, et convenances dans trois ans en reparations au chatau de

Tournay, mais qu’il ne doit pas non plus le centième denier pour le bail à vie avec ledit sieur Président »… Le second document précise

que la cession de cette terre doit être effectuée le 22 février 1759, et que le contrat stipule que « l’acquéreur fera au bout de trois années

des réparations qui monteront à douze mille livres », etc.

O

n

joint

une P.S. de François A

rouët

(père de Voltaire), 18 janvier 1693 (vélin oblong in-8 avec cachet fiscal).

297. [

VOLTAIRE

]. L.A.S. par

C

happu

(ou Chappuz), Gex 29 septembre [1766 ?] ; 4 pages in-4.

300/400

T

rès

intéressante

lettre

,

témoignage

d

une

grande

soirée

chez

V

oltaire

à

F

erney

.

Chappu (ami des Amelot de Dijon) fait en Suisse un voyage agréable, assistant à des fêtes continuelles, notamment celle organisée

par la République de Genève, qu’il raconte en détails. Avec ses amis

A

melot

, il assiste à de belles cérémonies, et de somptueux repas,

où il découvre notamment des poissons aussi étonnants que délicieux, comme la truite saumonée et l’omble chevalier… Enfin, ils ont

été invités à souper chez M. de

V

oltaire

au château de Ferney. La soirée a commencé par la représentation d’une comédie, avec une

centaine d’invités : « Mr de Voltaire, quoiqu’avec un air cassé, est fort honette et bien spirituel, il fut fort gai – je n’ai jamais vu une

295

… / …

Littérature