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306.
Edmond ROSTAND
. L.A.S. « Edmond »,
Belle-Île-En-Mer
[été 1899], à sa femme
R
osemonde
; 4 pages in-12 sur papier à
lettre (deuil) de Sarah Bernhardt à ses chiffre et devise et en-tête
Fort des Poulains, Belle-Île-En-Mer, Morbihan
.
600/800
I
ntéressante
lettre
sur
la
genèse
de
L’A
iglon
,
lors
d
’
un
séjour
du
poète
à
B
elle
-Î
le
chez
S
arah
B
ernhardt
, à laquelle il est venu
présenter les deux premiers actes de la pièce, qu’il commence également à lui faire travailler.
« L’endroit est très beau, merveilleux d’air et de vue, mais brûlé de soleil, sans un arbre, tragique. Oh ! je ne pourrais rester ici ! et je
ne sais comment ils y tiennent longtemps ». Malgré la fatigue du voyage, très long et pénible, il est content d’être venu, car la Bretagne
est belle, même si « je suis brisé de marcher, de pêcher, de me lever de bonne heure. Car impossible de ne pas faire tout ce que le monde
fait ! la solitude et le travail sont impossibles, aucune pièce fraîche et isolée, il n’y a qu’à se tenir sur les grèves et les rochers ». La lecture
de la pièce a eu « un effet foudroyant. Je suis très heureux de l’avoir faite. Sarah est maintenant tout à fait enthousiaste, tranquille sur
l’avenir, et reconnaissante. Puis j’ai très bien jugé ces deux actes, j’en sais la force et le faible : le faible est facile à faire disparaître. Et ce
n’est qu’au point de vue littéraire et d’art que je parle : tels quels leur effet est sûr, certain, je n’en doute plus, et la coupe en 2 actes est
parfaite. La fin du 2 est excellente. Rien à chercher de mieux. Ils ont pleuré tout le temps. […] J’ai commencé à faire tout de suite travail-
ler le
pas prisonnier mais
et les soldats de bois [acte II, scènes 2 et 6-7].Ça ira. […] Mais en somme maintenant j’ai de l’avance et je dois
essayer de me satisfaire moi-même car alors ce serait tout à fait bien. Oh ! la scène des petits soldats de bois, les guêtres noires ! c’est du
délire »… Il va prolonger de deux jours et partir avec tous les autres, qui remontent dimanche à Paris à cause des événements de Rennes
qui « rendent les représentations à Rennes impossibles » [procès
D
reyfus
]. Sarah et sa suite voyagent en effet dans de bien meilleures
conditions, par bateau et wagon spécial. Mais « Un mot de toi, ma Dodette, et je rentre immédiatement, le temps de faire ma malle ». Il
a hâte de la retrouver et de travailler au frais : « Je ne suis pas l’homme de la Mer !! Et que nous allons être heureux, maintenant que me
voilà rassuré, et je crois certain de jouer sur le velours »… Il l’adore et espère que le collier lui plaît…
Reproduction page 92
307.
Edmond ROSTAND
.
D
essin
original légendé
Jean
, et signé « Edmond Rostand » ; mine de plomb, 22 x 16,5 cm, sur
feuillet ligné tiré d’un cahier (légers manques au coin sup. droit sans toucher le dessin).
700/800
B
eau
portrait
au
crayon
de
son
jeune
fils
J
ean
R
ostand
, le futur biologiste. Le jeune enfant, qui fixe son père, est représenté en
buste, de face, les bras en appui sur une table, le visage encadré par de longues boucles, en blouse et gros nœud noir sous le menton.
308.
Edmond ROSTAND
.
D
essin
original à la plume, [1900] ; 13 x 6,5 cm.
500/700
P
ortrait
du
personnage
de
F
lambeau
dans
L’A
iglon
, qui sera créé par Lucien
G
uitry
en 1900 : dessin à mi-corps du militaire en uni-
forme, bras croisés, avec une grande moustache.
309.
Edmond ROSTAND
.
P
oème
autographe signé,
Ballade de ceux qui vont quêter
, [1905] ; 1 page in-4.
1 000/1 200
A
musant
poème
où
C
yrano
de
B
ergerac
et
d
’
autres
personnages
de
théâtre
font
de
la
publicité
pour
le
« T
héâtre
des
P
oètes
»
. En
1905, l’acteur Armand
B
our
organise des représentations du « Théâtre des Poètes » au Théâtre des Bouffes-Parisiens. C’est pour soutenir
l’heureuse initiative du comédien qu’Edmond Rostand compose cet amusant poème, composé de 3 huitains et d’un quatrain d’envoi :
« Fiammette tendant ses mains blanches
Va par la ville et le faubourg
Pour que l’or glisse en avalanches
Dans la boîte de Calambour
Que tient Maria de Neubourg ;
Et pendant qu’elles font leurs quêtes,
Florise dit : “Pour Monsieur Bour !
Pour le Théâtre des Poètes !” […]
E
nvoi
Prince au nez en topinambour,
Vous, dans l’humble coin où vous êtes,
Cyrano… roulez du tambour
Pour le Théâtre des Poètes ! »
310.
Edmond ROSTAND
. L.A.S. avec
poème
, [fin 1906], à un « cher ami » ; 1 page in-4.
700/800
B
elle
lettre
sur
S
arah
B
ernhardt
,
avec
un
poème
en
hommage
à
C
atulle
M
endès
.
Il est décidé à « ne
jamais
écrire un article. J’en serais d’ailleurs incapable. Je deviendrais fou devant une feuille de papier à remplir.
D’ailleurs Sarah sait que j’ai dit souvent sur elle toute mon enthousiaste admiration », dans les vers qu’il lui a récités dans son théâtre, et
dans la préface de l’ouvrage de Jules Huret (
Sarah Bernhardt
, F. Juven, 1899). Il propose de reproduire cette préface dans le supplément
du journal. Il ajoute qu’il « proteste en toute occasion contre l’inqualifiable mesure qui l’empêche de porter le ruban rouge ; notez que
je ne suis point partisan qu’on le distribue aux artistes femmes. Mais Elle seule devrait, et comme artiste, et comme directrice, l’avoir,
attendu qu’elle a du génie » [elle n’obtiendra la Légion d’Honneur qu’en 1914]. Et il compose pour Catulle
M
endès
un sonnet, à propos
de son drame
La Vierge d’Avila (Sainte Thérèse),
créé par Sarah Bernhardt en son théâtre le 10 novembre 1906, et qu’à défaut d’avoir pu
… / …




