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322.
Gabriele d’ANNUNZIO
(1863-1938). 2 L.A.S. et une P.A.S., 1910 et s.d., [à Edmond R
ostand
] ; 5 pages in-8, 2 à en-tête
de l’
Hôtel Meurice
.
300/400
Ce dimanche.
« Je suis obscurément à Paris depuis quelques jours ; et j’ai déjà fait deux visites à
Chantecler
dans les charmes et les
délices les plus profonds. Je voudrais faire une troisième visite –
de reconnaissance
– au Poète, avant de partir. J’attends de vous un
mot amical. Mes hommages à celle que je ne peux nommer que Rosemonde »…
Ce lundi.
Se trouvant mal, il ne pourra sortir ce jour et
lui propose de décaler sa visite au lendemain, avant d’aller voir jouer
Chantecler
: « J’avais lu le poème ; et j’en portais en moi la force
inviolable. Nous causerons de tout cela »…
E
nvoi
sur une page de faux titre de
Forse che si, forse che no
: « à Edmond Rostand fraternel-
lement », signé et daté « Marina di Pisa 1910 ».
323.
Jules CLARETIE
(1840-1913).
M
anuscrit
autographe, [vers 1903], et
L.AS., [à Edmond
R
ostand
] ; 12 pages in-8 à
l’encre violette, et 1 p. in-8 à en-tête de la
Comédie Française.
200/250
Brouillon de discours pour la présentation des titres de Rostand à la succession d’Henri de
B
ornier
à l’Académie Française (1903).
« Messieurs, il y a tout juste sept ans, un soir de mai, la Comédie Française donnait pour la première fois une pièce en trois actes d’un
jeune inconnu qui allait rapidement devenir illustre. Et dès les premiers vers de ces
Romanesques
une sorte de joie printanière parcourut
la salle »… Claretie retrace son parcours littéraire et théâtral… « Il me semble que nul mieux que M. Rostand ne prononcerait mieux
l’éloge du confrère inspiré que nous avons perdu. M. de Bornier louait, un jour, devant moi, les beaux vers qu’écrivait l’auteur de
Cyrano
Pour la Grèce
»… 19
août.
« Double remerciement, double applaudissement aux deux poètes amis, à ces deux évocateurs exquis du Monde
des Rêves ; – respect profond à l’un, à l’autre cordial dévouement que j’espère bien pouvoir lui prouver un jour. Il nous console de la
pluie ce délicieux Angélus des Fées et nous avons aussi par lui un rayon de soleil d’Arnaga »…
321
322
Edmond Rostand
324.
Jean COCTEAU
. 2 L.A.S., Cambo 5-6 octobre 1912, [à Edmond
R
ostand
] ;
4 pages et demie in-4.
400/500
C
urieuses
lettres
,
probablement
à
la
suite
d
’
un
flirt
avec
M
aurice
R
ostand
.
5 octobre.
« Je n’oublierai jamais ce que j’ai juré sur le banc et je porterai toujours sur moi
le double de cette famille que je vous adresse avec une reconnaissance tendre, profonde et
respectueuse ». Il ajoute : « J’ai eu tort de faire cette petite promenade avec vous et Maurice,
la gêne, l’émotion et la pudeur ont un aspect si déplaisant »…
6 octobre.
Avant de quitter
Cambo, disant son « inaltérable reconnaissance » : « Si une nouvelle bouffée de ce vice
absurde me trouble désormais, je verrai votre visage si tendre et presque fraternel – Un
semblable talisman vaut toute une contrainte morale. Votre conduite a été celle que nul
autre n’aurait tenue. Vous aviez tous les droits et vous n’avez usé d’aucun, si ce n’est du
droit ému de me remettre en bonne route. Le lieu, les circonstances, votre génie, composent
de cette histoire abjecte une leçon définitive, et je saurai me rendre digne d’un intérêt dont
votre merveilleuse indulgence me donne la preuve. Ma honte vis-à-vis de Madame Rostand
est insurmontable »…




