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engagé, et que l’on ne pourra, lui, si lésé, empêcher de parler. Il faut nous dire ce que nous devons dire »…
[Décembre]
. « Nous allons
jouer
Scarron
de Catulle
M
endès
. […] Vous n’imaginez pas dans quelle situation nous sommes »…
[19 février
1905
]
. « Qu’Edmond se soigne, qu’il prenne son temps, qu’il ne recommence à travailler que lorsqu’il se sentira solidement
remis. Qu’il se dise que nous l’attendrons »…
[Fin mars]
, sur sa situation difficile à la Gaité, « car c’est sur la pièce de Rostand que le
théâtre nous a été sousloué. Je vous en supplie ne nous laissez pas dans cette situation qui nous rend fous »…
[30 mars]
. Confidences
de Samuel Pozzi sur le traitement d’Edmond, qui travaillerait bien peu, et ne retrouvera jamais « une gasconnade aussi merveilleuse
que celle qu’il vous charge de me distribuer [….] Dites à Edmond de se dépêcher, que je vieillis, que mes forces diminuent, que j’ai
fait hier un effort prodigieux pour moi, et que je n’en pourrais faire beaucoup, sous peine de claquer »…
Londres dimanche
, au sujet
des négociations avec la Gaîté : « ce traité nous fut consenti à la condition expressément stipulée que la pièce de Rostand passerait en
novembre »… Devant le risque d’indemnités, ou de privation de théâtre, il supplie Rosemonde d’intervenir auprès d’Edmond, rappelant
qu’il a renoncé à son voyage en Amérique, et qu’aux yeux de tout Paris, le vieux Coq « ne passerait plus que pour un vieux farceur qui
s’était flatté de couronner sa longue carrière par cette merveilleuse création »…
Vendredi
, après la dernière de
L’Aiglon
, où les Rostand ne
sont pas venus. Coquelin s’interroge en vain, mais demande pardon à Rostand s’il a prononcé quelque parole imprudente. « Voudra-t-il
ainsi se priver du bonheur de faire une œuvre qui sera admirable, et me punir comme d’un crime du dévouement d’un ami comme il
n’en a pas de pareil […]. J’ai joué 600 fois Cyrano plus de 200 fois
L’Aiglon
et je suis prêt à jouer mille fois :
Le Bossu
du nouvel auteur
de
Jeanne d’Arc
. Ne laissez pas éteindre Flambeau et dites à Rostand de ne pas être si dur de me refuser de l’embrasser avant son départ
pour Cambo »…
[Mars-avril 1906 ?]
, sur la situation difficile de son théâtre : « Voulez-vous me dire si nous aurons la pièce d’Edmond pour le 1
er
octobre
au plus tard. Nous devons commencer la saison par une reprise, dans laquelle je ne jouerai qu’un très petit rôle, qui me permettra de
répéter celui de Chanteclair – et puis nous n’
avons rien
pour la suite […] Dites-moi tout de suite la vérité quelle qu’elle soit »…
Dieppe lundi matin [
1907
?]. « Nous nous trouvons sortant d’une certitude merveilleuse, devant un trou noir. Rostand me dit que cela
le ruine. Nous aussi, nous n’avons rien. C’est parce que je n’ai rien que je me résignais à jouer
Les affaires
pour attendre les répétitions
de
Chanteclair
. Qu’allons-nous faire de notre théâtre ? […] Qu’allons-nous devenir ? Hertz et Jean en sont affolés ! Et moi, dans un an,
en admettant que cela vienne – je serai trop vieux pour jouer ce rôle, que je considérais comme la dernière grande chose que je ferai –
que je devais faire – hélas ! »… D’autres lettres évoquent l’opération de l’appendicite de Rostand, l’avancement de
Chantecler
, alors qu’il
propose de venir à Cambo : « Ne vais-je pas empêcher Edmond de travailler – ne préfère-t-il pas être seul ? Le premier acte est-il fait ?
Pourquoi n’a-t-il pas consenti à m’envoyer le chant du Soleil ? »… – « Edmond me donne trop le temps de vieillir – et je ne le regrette
qu’à cause de lui. Envoyez-moi le récit du 2
e
tableau – je voudrais tant me mettre à l’ouvrage »… Etc.
O
n
joint
une L.A.S. de vœux à Marguerite
L
ee
(belle-sœur de Rosemonde), 1900.
P
lus
des L.A.S. de ses proches à Rosemonde : Ernest
C
oquelin
« Cadet » (3), Jean
C
oquelin
(2), Henri
H
ertz
; et Jean-Paul
C
oquelin
(à Maurice Rostand).
326.
Georges RODENBACH
(1855-1898). L.A.S., Dimanche [Paris vers 1896-1897, à Edmond
R
ostand
] ; 3 pages in-12.
300/400
Il est heureux de savoir les Rostand revenus : « Nous serions allés vite vous voir, mais nous sommes en essais – malheureux – de do-
mestiques et incessants changements, qui ne nous permettent pas de leur confier l’enfant – ni la maison »… Il s’est trouvé mal pendant le
déménagement puis pendant leur voyage en Moselle « dont nous avions gardé la nostalgie, depuis des jours heureux passés là. Il ne faut
rien recommencer. C’est relire d’anciennes lettres ». Il vient de passer quinze jours au lit pour se remettre : « Joli été ! Et j’ai bien regretté
celui de l’an dernier, Knocke, la solitude, votre charmante venue, et mon travail facile et heureux en écrivant
Le Carillonneur
! Et vous
autres ? Est-ce que ce cher
M
irbeau
n’est plus menacé de rien de fâcheux. Lui aussi m’a paru, dans les articles du
Journal
, morose, à se
montrer dans un de ces jardins d’hôtel, si mélancoliques, en effet. […] Et je l’aimais mieux, de le savoir triste aussi. Et maintenant, c’est
mieux, c’est bien. Les grands ciels de septembre, or et rouge vont commencer. Nous allons nous revoir bientôt, j’espère »…
327. [
Edmond ROSTAND
]. 6 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S.
150/200
Juliette
A
dam
( 31 décembre 1897, félicitations pour « l’immense succès » de
Cyrano
), Claude
A
ugé
(10 janvier 1892, pour reproduire la ballade de
Cyrano de Bergerac
à l’entrée « ballade » du
Nouveau Larousse Illustré),
général Georges
B
oulanger
(25 juillet 1889, sur sa candidature), Marie-
Cécile Ney d’Elchingen, princesse
M
urat
(12 juillet 1915, remerciant pour le sonnet qu’il lui a
dédié dans
Le Gaulois
), Anna de
N
oailles
(carte postale de Bellagio, également signée par Louis
et Max Barthou, Jean Pozzi et Marie Sheikevitch), Théodore
S
teeg
(sur la prochaine cravate de
commandeur pour Anatole France), etc.
328. [
Edmond ROSTAND
]. F.
M
orandini
d
’E
ccatage
.
Grand dictionnaire des rimes fran-
çaises
… (Paris, Auguste Ghio, 1886) ; grand in-8, rel. basane brune, dentelle d’encadre-
ment et armes couronnées dorées sur les plats, tranches dorées (rel. très usagée, frottée
et désolidarisée ; mauvais état intérieur, nombreux ff détachés et déchirés).
100/200
Dictionnaire de rimes utilisé par Edmond Rostand, et très fatigué par un usage intensif.
328




