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être pas été dans les premiers momens, puisqu’il n’etoit question que des levées suisses, qui auroient sans doute été commandées par
des officiers de leur nation », mais cette mesure même a éprouvé des difficultés, qu’il commente ici avant de s’affliger de l’expédition
anglo-russe en Hollande : « ils auroient pris plus facilement la Hollande en Bretagne que dans le nord Hollande. En faisant crouler la
rep. françoise, la rep. batave tomboit necessairement d’elle-même, et en operant dans un pays si difficile, ils risquent des difficultés sans
nombre. Voilà déjà un non succès dans une attaque générale »... Il analyse encore l’opération, qui va sans doute redonner confiance aux
troupes qui jusqu’alors avaient toujours été battues par les Russes, et termine en l’assurant que Sa Majesté approuve son service dans
l’armée anglaise, « puisque les russes et les anglois sont évidemment les plus solides alliés de sa Cause »...
363.
Louis Antoine Henri de Bourbon-Condé, duc d’ENGHIEN
(1772-1804) dernier héritier des Condé, il combattit
dans l’émigration et fut enlevé et fusillé par Bonaparte. L.A.S. « LAHdE », ce 19 [novembre 1800] à 7 h ½ du matin, à
son
grand
-
père
Louis-Joseph de Bourbon, prince de
C
ondé
, en son quartier général à Aibling ; 1 page in-8, adresse avec sceau
de cire rouge aux armes (portrait gravé joint).
1 000/1 500
« La plus grande tranquilité a régné pendant la nuit. Les manteaux rouges sont entierement disparus on assure qu’ils sont portés vers
la droite. Comme ce coté est très peu éclairé je vais y mêtre quelques postes de surveillance dans la partie d’Unterlans et d’Echenrein.
M
rs
les ducs de
B
erry
et d’A
ngoulême
vont aujourd’hui voir les postes je les attends pour les y conduire et leur donne à dîner au retour »...
O
n
joint
une L.A.S. de son amie la princesse Charlotte de
R
ohan
à M. de Verninac.
364.
Charles Ferdinand, duc de BERRY
(1778-1820)
et Louis-Antoine de Bourbon, duc d’ANGOULÊME
(1775-1844)
fils de Charles X, ils combattirent dans l’Émigration et aux Cent-Jours. 4 et 3 L.A.S., 1800-1801, au marquis d’
A
nglade
,
capitaine au régiment noble de Berry au Corps de Condé à Linz, puis à Munich ; 12 pages in-4, adresses avec 2 sceaux de
cire noire aux armes (brisés).
1 200/1 500
B
elle
correspondance
des
deux
frères
à
un
officier
émigré
,
sur
la
situation
en
F
rance
.
Klagenfurt 12 avril 1800
. Le duc de
B
erry
regrette lui aussi son départ : « j’espère que nous nous retrouverons bientôt et que nous
ferons encore la guerre ensemble ; je fais bien des vœux pour qu’il n’y ait point d’embarquement, nous ferions de pauvres marins ».
Mais la bonne volonté, jointe à la discipline, aurait prouvé que « la noblesse françoise est capable de tout faire, et qu’aucune peine ne la
rebute »...
Varsovie
6 mai 1801
. Le duc d’
A
ngoulême
a appris avec peine « qu’il n’étoit plus question de pension. M
r
W
ickham
me l’avoit
pourtant bien assuré à Vienne. [...] J’ai parlé à M
r
D
avaray
de la petite note que vous m’aviez remise, il m’a dit que M
r
de
L
a
C
hapelle
étant chargé de cette partie là, il falloit attendre son retour »...
Klagenfurt 11 juin
. Le duc de
B
erry
espère que d’Anglade lui écrira
souvent, « en retranchant toutes les pataraphes de cérémonies du haut et du bas de la lettre, je regrette tous les jours notre séparation et
la tristesse du séjour que j’ai pris n’est pas fait pour me faire oublier facilement les amis qui m’ont appris par douze ans de malheurs et
de constant attachement à compter sur eux »...
Lazinki près Varsovie
13 juin
. Le duc d’Angoulême ne s’étonne pas de ce que d’Anglade
lui mande de la difficulté de rentrer, mais cela « prouve que
B
uonaparte
n’est pas maître absolu, et qu’il éprouve des difficultés de la
part des Jacobins. Si vous apprenez quelques nouvelles, comme je connois votre grand talent pour tirbouchonner, je me recommande à
vous »... Il parle du comte de La Chapelle, du comte Étienne, du prince de Broglie et de Vassé, de la Reine qu’on attend pour octobre,
et de la très petite suite du Roi [
L
ouis
XVIII], suivant le désir de la cour de Berlin. « Le Roy n’a encore rien reçu de direct du nouvel
Empereur de Russie, mais il est seulement informé que son traitement lui sera payé au moins pour cette année »... Il transmet aussi des
échos d’une nouvelle conjuration déjouée à Pétersbourg, avant de louer son lieu de séjour dans la « maison de campagne du feu Roy
de Pologne Poniatowski »...
Lazinki
5 août
.
A
ngoulême
se réjouit de la venue de son frère [le duc de
B
erry
], qui repartira cependant
dans une dizaine de jours... « j’ai éprouvé un sensible plaisir d’apprendre que le P
ce
de Parme avoit quitté la France comme il y étoit
venu, et que le 14 Juillet s’étoit passé sans grands événements. Cela m’inquiétoit beaucoup. J’ai souvent des nouvelles de France par
Chamb
– et il me paroît qu’on y est fort tranquille »...
Varsovie
8 août
. Le duc de
B
erry
dit « tout le plaisir que j’ai eu à revoir mon frère
et à faire connoissance avec mon aimable belle-sœur [
M
adame
R
oyale
] ; elle est réellement charmante, et la tendre union du ménage
m’a fait grand plaisir à voir ; il y manque un enfant et je ne conçois pas comment ils n’en ont pas encore [...]. Quant à mon affaire elle
en est toujours au même point d’incertitude, ce qui m’ennuye beaucoup, car d’être sans avenir est réellement affreux »...
Klagenfurt
20
novembre
. Le duc de
B
erry
écrit à son « cher Tirbouchon […] La Paix vient de donner une nouvelle force au Pr
r
Consul, et une sorte de
tranquillité à la France ; il n’en est pas de même ici, depuis la paix, les vivres renchérissent le mécontentement augmente, et l’on entend
les plus mauvais propos ; peut-être ce pays-ci va-t-il connoître comme la France un 89 ; ce sera le pays où l’on se réfugiera »...
Reproduction page 119
365.
Louis-Joseph de Bourbon, prince de CONDÉ
(1736-1818) chef de l’armée des Émigrés. L.A.S. et P.S., 1800-1801 ; la
seconde contresignée par son secrétaire des commandements
D
roüin
; 1 page in-4, et 1 page oblong in-fol. en partie impr.
à son en-tête avec sceau de cire rouge à ses armes.
300/400
Kupffenberg près Bruk
31 décembre 1800
, à l’évêque de Nancy [Mgr de
L
a
F
are
, émigré à Vienne]. Il le prie de faire passer une lettre
à Pétersbourg, et l’invite à lui écrire « franchement », par le retour du comte Alexandre de
D
amas
, « ce qu’il pense sur tout ceci, tant
pour le present, que pour le futur ; quels evenements ! et qu’on paye cher, l’aveuglement de l’egoïsme et de l’ambition ! Le Nord, et
l’Intérieur ont toujours été, et seront toujours notre seule ressource ; ne desesperons pas »...
Q.G. de Feistritz
10 février 1801
. Certificat de service militaire : François Jean du
B
uat
, de la Province de Normandie, a commencé à
servir dans la coalition de sa province le 1
er
août 1791, et « doit être reconnu Sous-lieutenant à la suite de l’infanterie »...




