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Mardi 6 octobre 2020
159.
Cécile SOREL
(1873-1966) actrice. 24 L.A. (dont 12 signées de son prénom, « So », « Ta », « ta tienne »,
« ta S », etc.), Paris et Lucerne 1904-1911, à Albert
F
lament
; 80 pages la plupart in-8, quelques-unes à
son chiffre couronné ou à en-tête
Comédie Française
, nombreuses enveloppes ou adresses.
600 / 800€
Correspondance amoureuse, puis affectueuse, au journaliste et écrivain Albert
F
lament
(1877-1956)
. Nous ne
pouvons en donner ici qu’un rapide aperçu. [En janvier 1909, Sorel jouera dans
Le Masque et le Bandeau
, pièce en
un acte de Flament créée à la Comédie Française.]
1904
. La première lettre, du 26 mai, est taquine : « Je vous en ai voulu de partir, du fond de ma baignoire, cela
me faisait plaisir de vous voir. Je crois que je vous déteste »… Celles qui suivent, de Lucerne, prennent une tournure
plus intime.
[12 août].
Que son pauvre chéri ne s’attarde pas trop dans le néant de Trouville, mais qu’il se livre à sa
sensibilité et à son talent. « Tous nos souvenirs me sont remontés au cœur, il était trop rempli pour ne pas déborder,
et, s’il trouve un écho dans le tien, viens que je me jette sur tes lèvres. Je t’aime »…
[12 septembre]
. Elle félicite sa
« sale bête » d’avoir commencé une pièce, et assure son « cher Trésor » de la grande place qu’il a dans son cœur.
« À bientôt, ma bouche mes yeux, tout toi qui me plaît »… De retour à Paris pour répéter
Le Demi-Monde
de
Dumas fils, elle déplore des rendez-vous ratés et des engagements de part et d’autre, lui en donne d’autres (au
théâtre, au
Figaro
, chez Doucet), lui prévoit un bel avenir littéraire, admire ses articles, sa lecture d’impressions de
Paris et Naples : « Ah ! Dieu si tu n’as pas réveillé tous les souvenirs dans le cœur et les sens de la personne qui
t’accompagnait c’est qu’elle ne t’a pas lu !!! Mais elle a dû en être heureuse et remuée et moi j’en reste jalouse, au
point que je n’ai pas lu le médaillon, que je t’ai attendu et que je ne le lirai qu’avec toi !!! Je me croyais plus forte
et suis navrée de constater que tu peux encore me faire souffrir. Je t’aime »
[7 octobre]
.
[11 octobre]
: elle avait
tout prévu pour un enlèvement, mais il part à Venise : « je veux entrer au couvent, je m’en sens la chasteté et la
résignation »…
[31 octobre]
, Albert est au fond de tout ce qu’elle fait : « c’est le désir ardent de gagner ton estime
qui m’anime, et c’est grâce à tes précieux conseils que j’achève avec délicatesse ce que j’ai esquissée »…
En 1910-1911, le ton est calme et affectueux. Elle regrette n’avoir pas relu avec son cher Albert, l’article qu’il lui
a consacré : « J’avais quelques idées qui t’auraient sûrement intéressé » (31 janvier 1911). Elle promet de lui écrire
ses impressions de Russie. « Tu es le seul ami qui saches l’être ; j’en suis toujours infiniment touchée et t’en remercie
du plus sensible de mon cœur » ([3 février ?] 1911)… Allusions à « G. » (son mari Guillaume de Ségur), Arthur Meyer,
Jean Richepin, Gaston Calmette, Édouard Drumont, etc.
On joint
18 l.a.s. ou l.a. au même, [1911-1915], de Félicité de
L
évis
-M
irepoix
, comtesse Aynard de
C
habrillan
(1874-1948).




