Previous Page  58 / 244 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 58 / 244 Next Page
Page Background

56

148.

Ferdinando PAËR

(1771-1839). L.A.S., Paris, 22 octobre 1826, à l’agent théâtral Jean

B

enelli

, à Bologne ;

3 pages petit in-4, adresse avec cachet de cire rouge (petite déchir. par bris de cachet) ; en italien.

300 / 350€

Très intéressante lettre sur le Théâtre Italien de Paris et sur Rossini

.

Le Théâtre Italien de Paris, à moitié ruiné par manque de répertoire, mais tout à fait assassiné par le départ de

Mme

P

asta

, est finalement tombé entre les mains de Paër. Il rage contre ce fourbe de

R

ossini

qui, connaissant ce

précipice imminent, s’est fait nommer

Inspecteur du chant de l’Académie royale de musique

, et l’a ainsi laissé (pauvre

diable) dans l’embarras, et la tâche quasi impossible de tenir ouvert le théâtre, et sans toucher un sou de plus pour

ça, avec toutes les responsabilités. La seule ressource pour ce pauvre théâtre est la

C

inti

, mais elle ne peut chanter

dans deux théâtres à la fois… Il parle encore de Rossini, qui songe certainement à partir ; ses œuvres plaisent, mais

il a beaucoup d’antagonistes et de critiques ; le Vicomte [de La Rochefoucauld] le protège et fait mettre dans les

journaux des cris de victoire, de régénération du grand opéra, et mille autres bêtises. Le brave

T

alma

est mort…

On joint

une intéressante L.S. de l’éditeur de musique milanais Giovanni

R

icordi

au journaliste Luigi Monti, de la

Gazzetta Privilegiata

de Bologne (8 juin 1846 ; 2 p. in-4 à son en-tête, adresse).

149.

Giovanni PAISIELLO

(1740-1816). L.A.S., 20 janvier [1803], au poète et librettiste Giovanni Battista

C

asti

, à Paris ; demi-page in-4, adresse ; en italien.

250 / 300€

Ce matin il fait répéter les deux premiers actes de son opéra

Proserpine

, chez le marquis de Gallo [ambassadeur

du Roi de Naples et des Deux-Siciles]. Si Casti est dans le cas de sortir, et aurait du plaisir à l’entendre, qu’il soit prêt

à onze heures et demie, et Paisiello passera le prendre… [

Proserpine

sera créée à l’Opéra de Paris le 28 mars 1803.]

150.

PARTITIONS

. 6

partitions

imprimées ou gravées.

200 / 300€

BEETHOVEN. –

Le Christ au Mont des Oliviers

. Oratorio…. Accompagnement de piano ou orgue par Tadolini

(Paris, Mme V

ve

Launer), in-fol. relié ép. demi-chagrin noir, dos orné (sur la garde, notes a.s. de Fanny Lépine et Marcel

Labey). –

Septuor

(id.), cart. percaline noire. * 2 partitions de la collection « Chefs d’œuvre de l’opéra français »

(Théodore Michaelis éditeur, 2 vol. demi-percaline) :

LALANDE

et

DESTOUCHES

,

Les Éléments

, reconstitution et

réduction pour piano et chant de Vincent d’Indy (rel. en tête liste des adhérents, appréciations, etc. ; annotations

ms de Thérèse Metman lors du cours de composition de V. d’Indy en 1907).

LULLY

,

Cadmus et Hermione

, rec. et

réd. par Théodore de Lajarte. * Claudio

MONTEVERDI

.

Orfeo

, éd. par Vincent d’

I

ndy

(Coll. de l’Églantier, déposé

au Bureau d’édition de la Schola Cantorum, 1905 ; petit in-fol. broché, signature de Marcel Labey sur p. de garde).

* Jules

ÉCORCHEVILLE

.

Vingt Suites d’orchestre du XVII

e

siècle français

(Berlin, L. Liepmanssohn, Paris, L.-M. Fortin,

1906, 2 vol. in-fol. rel. toile beige), envoi a.s. à Marcel Labey.

On joint

un recueil factice de programmes, extraits de revues, coupures de presse (plus une l.a.s. de Marcel Labey

qui y tenait la partie de clavecin) constitué par Thérèse Metman sur les représentations de

Dardanus

de

R

ameau

à

Dijon sous la direction de Vincent d’Indy en décembre 1907 (rel. demi-percaline bleue) ; plus une plaquette d’Aug

S

érieyx

,

Les Trois États de la Tonalité

(1910) avec envoi a.s. à Marcel Labey.

151.

Jean-Paulin Habans, dit PAULUS

(1845-1908) chanteur et comédien. 23 L.A.S., 1875-1899, à

sa

femme

R

osa

 ; 70 pages formats divers, 4 à en-tête (

Paulus Habans, Propriétaire vinicole

, Édition Paulus,

Répertoire Paulus

,

Eldorado

), 4 enveloppes, une adresse (défauts, fentes et mouillures). 1 000 / 1 500€

I

ntéressante

correspondance

intime

sur

la

vie

de

couple

difficile

d

un

chanteur

à

succès

. Après les lettres

respectueuses et amoureuses du début (ils se marient en 1883), des dissensions apparaissent, l’épouse se plaignant

d’être délaissée par son mari trop pris par son métier.

Barcelone 24 avril 1896

 : « Ne sois donc pas injuste – tu as en

moi un mari modèle, un homme fougueux peut-être – ne t’en plains pas, il y en a tant qui sont trop flegmatiques.

[…] Oh ! que tu te gobes de t’appeler Madame Paulus […] Allons voyons, réconcilions nous – j’en ai besoin, moi – Je

te gobe tant – Ma femme, Ma Rosa, c’est mon bien, j’en veux à corps perdu […] Et puis fiche moi la paix avec mes

autres attachements – Merde pour mes autres attachements, c’est toi qui est mon attachement »… Une séparation

de biens se fera en 1886, mais ils restent cependant en bons termes. Il est continuellement en tournée et lui écrit de

Lyon, Bruxelles, Bucarest (

5 novembre [1889]

) : « Quant aux pays que je traverse, c’est extraordinaire d’impromptu

[…] Wien a son chic – Budapest son originalité et Bucarest son Rastaquouérisme […] Mon séjour ici est une émotion.

Toute l’aristocratie a loué pour les 5 jours les belles places » ; il en est de même à Saint-Pétersbourg malgré la neige.

De

Nice (janvier 1890)

, alors que sa femme est malade, il lui redit son amour : « Sitôt un mot, un geste, je redeviens

pour toi ce que j’étais, ce que je serai toujours », il veut la voir heureuse : « tu as tout pour l’être – tes beaux enfants,

la fortune, et ton homme anti-divorcique, sympathique et romantique » ; il évoque ses succès : « j’ai chanté hier soir

devant une salle encore archi-comble. Le succès a été plus puissant – l’acclamation est synonyme de Paulusisme »…

Londres (octobre 1891)

 : « Ici, j’ai un succès inimaginable, j’en suis ébaubi » ; malgré sa méconnaissance de la langue,

il veut continuer : « il y a fortune – et je ne veux pas la manquer, puis je lache la France pendant quelque temps, tu

saisis »… Il se réjouit de ses bonnes recettes, et lui envoie de l’argent, demande des nouvelles de ses enfants, évoque

la fatigue des tournées.... En septembre 1896, il évoque Bataclan : « Je ne suis pas prêt à y chanter, et désire même

n’y pas chanter du tout », et il revient sur leur relation difficile : « Si tu fais la maline pour le divorce, j’invoquerai les