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Livres anciens

6.

[BOURDON (Louis Gabriel)].

Le Parc au cerf, ou l’origine de l’affreux deficit. Par un zélé Patriote.

Paris : Sur les débris de la Bastille, 1790.

[Précédé de] :

LA MOTTE (Jeanne de Saint Rémy de Valois, comtesse de). Mémoire justificatif de la comtesse de Valois de La Motte,

Ecrit par Elle-même. [Et] : Second mémoire justificatif de la comtesse de Valois de La Motte.; écrit par elle-même.

Londres, 1789. —

3 ouvrages en un volume in-8, 194 x 120 : frontispice, 8, 191 pp., 2 portraits, 1 planche (

Parc au cerf

) ;

215 pp. (

Mémoire justificatif

) ; frontispice, (1 f.), 78 pp. (

Second mémoire

). Demi-basane fauve mouchetée, dos lisse orné,

tranches mouchetées (

reliure de l’époque

).

400 / 500€

Édition originale rare de ce violent et indécent pamphlet contre les cours de Louis XV et de Louis XVI,

mettant notamment en scène Mademoiselle de Clermont, la duchesse de Berry, la marquise de Tournelle,

la marquise de Pompadour, le cardinal Dubois, la comtesse du Barry, etc. Le Parc au cerf est une maison

située à Versailles dans laquelle Madame de Pompadour fait venir des jeunes femmes pour Louis XV. Le

texte raconte notamment la mésaventure du banquier bordelais Peixotte et de la courtisane Dervieux.

L’édition est illustrée d’un frontispice, des portraits de la duchesse de Châteauroux et de Madame de

Pompadour, et d’une gravure libre figurant le banquier Peixotte avec mademoiselle Dervieux.

Cette dernière gravure est un peu terne, indiquant qu’elle n’est pas d’un premier tirage.

Quelques feuillets roussis.

- Édition originale du

Mémoire

et du

Second mémoire justificatif,

qui sont deux pamphlets de la comtesse

de La Motte, aventurière, devenue célèbre dans l’affaire du collier de la reine. Elle fut condamnée en

1786 à être marquée au fer rouge du «V» de «Voleuse » et à la prison à perpétuité à La Salpêtrière. Elle put

s’échapper et gagna Londres où elle mourut en 1791.

Dans ces mémoires elle se positionne comme victime dans l’affaire du collier ; elle accuse Marie-

Antoinette des pires forfaits et dévoile de fausses relations intimes entre elle et la reine.

Le

Second mémoire

est illustré d’un frontispice non signé.

Rousseurs éparses. Taches d’encre à quelques feuillets.

7.

BULKELEY (John) - CUMMINS (John).

A voyage to the South-seas, In the Years 1740-1.

Londres : Jacob Robinson, 1743. — 

In-8, 196 x 122 : xx, 220 pp. Basane brune, roulette dorée en bordure des plats, dos à

nerfs (

reliure de l’époque

).

600 / 800€

Édition originale dédiée à l’amiral Edward Vernon (1684-1757).

Cet ouvrage n’est pas à proprement parler un récit de voyage ; il raconte l’histoire véridique dunaufrage de la frégate

Wager

(la défiante) en

1741. Cette dernière faisait partie de l’escadre commandée par leCommodoreAnson, qui avait entre autres pourmission, enpleine guerre

de l’oreille de Jenkins qui opposa la Grande-Bretagne à l’Espagne, d’aller attaquer les colonies espagnoles de l’océan Pacifique.

L’expédition partit en novembre 1740 et connut une véritable hécatombe ; en juin 1741 il ne resta que 335 hommes sur les 1900

partis quelques mois plus tôt. La frégate Wager fut l’un des bateaux qui connut un sort funeste. Après avoir perdu de vue les autres

navires de l’expédition, elle s’échoua en août 1741 sur la côte de Patagonie ; les survivants, suite à une mutinerie, se divisèrent en

deux groupes, celui des mutins et celui du capitaine Cheap, qui prirent la décision de rejoindre non sans mal l’Angleterre de façon

totalement indépendante et par des moyens très différents.

L’histoire tout à fait extraordinaire racontée dans cet ouvrage est celle desmutins. Elle fut écrite par deux des principaux protagonistes, le

chef-canonnier John Bulkeley qui le premier répudia l’autorité du capitaine Cheap, et le charpentier

John Cummins qui construisit la petite goélette à partir des chaloupes et du bois qui avait pu être

récupéré de la frégate. Quatre-vingt-une personnes réussirent à atteindre Port Désiré ; la plupart

continuèrent vers le nord et arrivèrent à Rio Grande mais ils ne furent que 30 à atteindre Rio de Janeiro

le 12 avril 1742. De là, ils réussirent à rejoindre Lisbonne puis l’Angleterre le 1

er

janvier 1743.

Le groupe du capitaine Cheap parti de son côté et seulement 4 survivants purent rejoindre l’Angleterre

en 1745. Le récit de cet autre périple a été composé dans un autre ouvrage par l’un des survivants qui

n’était autre que l’aspirant John Byron (1723-1786), grand-père du poète George Gordon Byron.

Exemplaire de l’éditeur de musique François Heugel (1922-2010) qui a porté sur la première

doublure et sur la garde blanche une note biographique sur John Bulkeley, commençant par cette

intéressante précision : « Relation écrite par notre 6

ème

ayeul John Bulkeley ».

Reliure défraîchie. Le premier plat est détaché, manques importants aux coins et sur les coupes.

Frottements et épidermures au dos, coiffes abîmées. Petite mouillure dans la marge intérieure des

feuillets liminaires, rares galeries de vers.

Provenances : John Jenner, avec signature sur le titre. - Ex-libris avec monogramme. - François

Heugel, avec note autographe.