pp. 96-106 et p. 252, n° 24). La dernière étude
ayant eu accès à l’original date de 1912 (C.
Brunel, « L’original du diplôme des empereurs
Louis le Pieux et Lothaire pour l’abbaye de
Corbie » in
Le Moyen Âge
, XXV, 1912, pp.
129-146). Toutes les études ultérieures citent
le texte d’après les publications ci-dessus
(voir ainsi D. Ganz,
Corbie in the Carolin-
gian Renaissance
, Sigmaringen, 1990, p. 29).
En 1902, le texte du IX
e
siècle était décrit
comme « mutilé et illisible ». Le titre au
verso donne une bonne idée de l’état actuel
du document : passé, certes, mais aucu-
nement illisible. Une tentative malencon-
treuse a, de toute évidence, été entreprise, à
l’aide d’agents chimiques, pour fixer l’encre
du texte afin de préserver les précieuses
lignes de la charte de tout effacement. Le
document a été restauré, dans les années
1990, par M. Michel Guet. L’écriture caro-
lingienne est aujourd’hui révélée au grand
jour. L’étape suivante consistera sûrement à
manipuler des images numérisées du docu-
ment, comme pour le désormais célèbre
palimpseste d’Archimède actuellement en
dépôt au Walters Art Museum de Baltimore.
Il est déjà possible de comparer le texte
original avec la transcription du XIII
e
siècle. A
la sixième ligne de la transcription, un espace
blanc a été laissé pour ce qu’il est possible
de lire « vel aspicientibus » à la ligne 4 de
l’original. Ligne 12 de la transcription, il est
écrit « ingredi nec exire presumat… » ; l’original
rétablit le texte correct « ingredi audeat nec ea
que supra memorata sunt penitus exigere »
(ligne 7). Ces blancs et ces altérations, ainsi
que les mots « dei immensam clementiam
iugiter exorare » (ligne 8) qui ne figurent pas
sur la transcription, sont d’une importance
remarquable : elles désignent les libertés
qu’ont pu prendre les moines, même 400
ans après, sur les privilèges accordés par la
charte impériale de Corbie.
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origine(s)