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236.
Louis-Bernard GUYTON-MORVEAU
. L.A. (minute), Paris 28 décembre 1810, à S.A.R. Mgr le Prince royal de
Suède [Jean-Baptiste Bernadotte, prince royal sous le nom de Charles Jean et futur roi de Suède et de Norvège] ;
4 pages in-fol.
400/500
Supplique au général Bernadotte, élu Prince royal par les États généraux de Suède le 21 août 1810. « Je garderois
dans un silence respectueux le sentiment qu’a fait naître généralement la justice éclatante rendue par une grande nation aux
éminentes vertus de votre altesse royale, sans prendre la liberté de lui rappeler les témoignages de bonté dont elle m’a honoré
depuis que j’ai eu l’avantage d’en etre connu dans la campagne de la Belgique de 1794, et pendant que j’exerçois les fonctions de
Directeur de l’Ecole polytechnique, si je n’etois soutenu par la confiance de l’interresser en réclamant son Auguste protection
pour le rétablissement d’une correspondance utile aux progrès des sciences »... Il rappelle la correspondance entre la ci-devant
Académie des Sciences, aujourd’hui première Classe de l’Institut de France, et « les célebres academies royales d’Upsal et de
Stockholm », avant l’interruption par « les evenemens politiques » ; « sur les traces des
Linné
, des
Hierne
, des
Wallerius
, des
Cronstedt
, des
Scheffer
», vinrent Wileke, Engestrœm, Wargentin, Rinman, Thunberg, Scheele, Gadolin, etc., et lui-même doit
sans doute à l’amitié du chevalier Bergman d’être affilié aux académies d’Upsal et de Stockholm. « Ce grand professeur, qui
l’un des premiers a fait entrer la chimie dans le domaine de la haute physique, me faisoit passer immédiatement, à la faveur
de la bienveillance de Son Exc. M. le Comte de Creutz, toutes ses productions ; et l’Europe savante m’a sçu quelque gré de
la traduction de ses œuvres que j’ai publiée en 1780, ainsi que de l’édition française que j’ai fait imprimer, avec des notes, en
1785, des Mémoires du célèbre Scheele »... Aujourd’hui, sauf quelques opuscules envoyés par des confrères à titre personnel,
les collections de la Bibliothèque de l’Institut s’arrêtent au tome XXII des
Mémoires
de l’Académie de Stockholm, de 1801.
« La jouissance de la suite de ces collections aura un nouveau prix pour tous ceux qui travaillent à recueillir et à repandre
les lumieres, lors qu’ils penseront qu’ils la doivent au prince magnanime qui en adoptant une nouvelle patrie, daigne encore
honorer de quelque estime leur emulation »... Une note marginale constate la réception en 1811 de la suite des
Mémoires
de
Stockholm et d’une lettre d’envoi.
237. [
Louis-Bernard GUYTON-MORVEAU
].
Don Francesco Javier de ANGULO
, minéralogiste et chimiste
espagnol, directeur des Mines d’Espagne, professeur de chimie au Cabinet royal d’histoire naturelle de Madrid.
L.A.S., Madrid 16 janvier 1788, [à Louis-Bernard Guyton-Morveau] ; 9 pages et demie in-4.
300/400
Longue lettre scientifique sur la mine de Riotinto. Il résume sa dernière lettre sur ses courses en Andalousie, sa visite
des restes d’anciennes exploitations minières dans la cordillère de la Sierra Morena, avec description de la mine de cuivre de
Riotinto, déjà en exploitation du temps des Romains. « Cette mine est du genre de celles que l’on appelle mines en amas ; ou
stockwerk en allemand ; ou mine en bancs […] C’est un amas immense d’une matiere minerale composée de beaucoup de
Fer ; beaucoup de Soufre ; quelque Arsenic ; quatre à six pour cent de Cuivre ; et quelques parcelles de Galene diseminées dans
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