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257.

Philippe, comte de LA MOTHE HOUDANCOURT

(1605-1657) maréchal de France. 4 L.A.S. (et une pièce

jointe), Valls et Montblanc (Tarragone) 1641-1642, au maréchal de Brézé ; 10 pages in-fol.

400/500

Sur la campagne de Catalogne, au marquis de Brézé, Vice-Roi de Catalogne (novembre 1641), et notamment sur la lutte

pour le contrôle de Tarragone, âprement disputée par Federico Colonna, prince de Botero, mort pendant le siège.

Au camp de Vails [Valls] 3 octobre 1641

. Il est impatient de voir Monseigneur arriver, et dit « la difficulté quil y a dy

maintenir des troupes sy elles ny sont paiées reglement par jour il est impossible quelles y puissent subsister a cause de lhumeur

des peuples et de lextreme cherté des vivres »... Depuis le secours de Tarragone, il a envoyé des partis qui ont fait plus de 600

prisonniers, et apprenant que « les ennemis faisoient grandes assemblées de troupes dans l’Aragon sur la frontiere du coste de

Lerida », il s’est avancé en Aragon avec 800 chevaux et 400 mousquetaires, et a forcé et pillé Tamarite, et envoyé un petit parti

de militaires aux portes de Monzón pour prendre du bétail, « sans que les ennemis osassent les pousser, ce qui faict bien paroître

leur lacheté »... À son retour, il a appris la mort du prince de Botero...

Montblanc 9 janvier 1642

. Un espion a été exécuté à

Lerida ; des ennemis s’étaient assemblés vers Monzón « pour se randre mestres de la ville », mais, ayant été découverts, ils se

sont retirés : « ils ont seulement envoyé trois ou quatre cens chevaux le long de la frontiere de la chatellenie de Hortes, je ne

scay pas encore a quel dessein, ny nay pas apris quils ayent des preparatifs pour aucun embarquement du cotte de Vineros ny de

Tortoze, ils en pourroient bien faire a Maillorque Cartagenes ou plus loins, sans que jen puisse avoir cognoissance »...

10 janvier

.

Les ennemis ont attaqué « une petite ville nommée Vanderel. Apres lavoir sommée ils ont apliqué le petard et les habitans se

sont sy bien deffandus quils en ont tué deux cens, et ont gaigné le petard. Je marchois pour les aller secourir mais les ennemis

en ayant avis se sont retires »...

22 janvier

. Il parle des travaux aux fortifications de Lerida : « Je nay faict faire que les choses,

qu’on ne pouvoit pas eviter pour les deffandre »... Il lui envoie une relation d’un combat : la pièce jointe raconte cette attaque

livrée le 18 par les Espagnols contre M. du Terrail et ses régiments à Valls, rapidement secourus par La Mothe…

258.

Marsilio LANDRIANI

(1751-1815) chimiste, physicien et météorologue lombard. L.A.S., Milan 6 septembre

1783, [à Louis-Bernard Guyton-Morveau] ; 3 pages in-4.

400/500

Lettre évoquant le progrès des paratonnerres (« conducteurs électriques »). Il va envoyer à Guyton du pain à

cacheter coloré en bleu de Bergame, « et qui est extremement sensible aux acides », auquel il ajoute ses propres publications

sur la chimie et la physique ; il va lui procurer « de l’eau du monte Rotondo qu’on dit contenir du sel sedatif »... Il le prie

de remercier sa traductrice « pour la peine qu’elle s’est donné pour faire connoître en France mes foibles productions »... Il

demande « si à Dijon il y a des conducteurs electriques, par qui ont eté dressés &c &c car comme la Cour m’a ordonné de

publier un mémoire raisonné sur l’utilité de ces machines afin de la persuader au Peuple, je compte de donner un catalogue des

conducteurs electriques qui ont eté dressés dans les principales villes de l’Europe car l’exemple et l’autorité peuvent beaucoup

sur l’esprit du Peuple plus que les beaux raisonnements des Physiciens »...

259.

Marsilio LANDRIANI

. L.A.S., Milan 3 juin 1784, à Louis-Bernard Guyton-Morveau, président de l’Académie

royale des sciences de Dijon ; 3 pages in-4, adresse.

500/700

Belle lettre scientifique. Il attend avec impatience le détail de son expérience aréostatique, et annonce l’envoi de son

ouvrage sur l’utilité des conducteurs électriques, ainsi que l’expédition prochaine d’eau « des

lagoni de monte Rotondo

», et des

6 volumes de la traduction du

Dictionnaire

de Macquer par Scopoli. « J’ai repeté avec succès la pretendue conversion de l’eau

en air inflammable en faisant passer l’eau d’une colipile par un gros canon de fer rempli de petits clous de fer echauffés au rouge

dans un fourneau mais je ne suis pas encore bien persuade que ce soit l’eau qui fournisse cet air. M

r

de Luc a aussi des doutes

sur cette experience. Il vient de les communiquer à son ami M

r

Le Sage de Geneve qui m’a promis de m’en faire part. Je trouve

aussi peu concluante l’experience de M

r

Pictet faite avec la viande, car comme la mouche de chair de bœuf s’est putrifiée plustot

dans l’air de phlogistique que dans les autres airs il est tres naturel qu’elle ait fourni une plus grande q

d’eau et que cette eau

se soit deposée sur le mercure. Car l’eau qui entre dans la composition de la chair de bœuf et qui n’est pas en petite quantité est

mise en liberté du moment que le tissu de la chair est decomposé par la putrefaction. Cette eau delivrée se change en vapeurs et

vaisselle sur les parois de la cloche qui renferme la chair. Si la substance renfermée dans la cloche ne contient pas de l’eau, alors

on pourroit attribuer l’eau a la decomposition de l’air de phlogistique, mais d’abord que cette substance en contient il est tres

naturel de s’attendre et de voir sur le mercure et sur les parois de la cloche des goutelettes d’eau qui ne devoient pas paroître dans

les autres cloches »... Il fait part aussi de découvertes, expériences ou travaux du chevalier Bergmann, Moscari, du marquis de

Brézé, etc. « M

r

Achard qui s’est essayé avec le public pour une machine areostatique a la façon de M

r

de Montgolfier et qui

a ouvert à cet effet une souscription, se plaint de n’avoir pu ramasser que 400 ecus tandis que sa machine lui coûté plus de 2000

ecus. Il m’ecrit qu’il va donner un traité sur la manière de mesurer ces hauteurs tant petites que grandes pour la chaleur de l’eau

bouillante avec un appareil thermometrique de son invention. M

r

Inghenouz [Ingenhousz] nous a fait des experiences sur la

matiere verte de M

r

Priestley. Il pretend que cette substance retourne frequentement et alternativement a la nature vegetale

et animale, que dans l’eau bouillie ou distillée ne se produit pas ce qui prouve qu’elle n’est pas une production spontanée mais

que c’est un developpement de quelque germe organique qui se trouve dans l’eau »...

260.

Marsilio LANDRIANI

. 3 L.A.S., Milan et Leinate près de Milan juin-décembre 1784, à Louis-Bernard Guyton-

Morveau, président de l’Académie royale des sciences de Dijon ; 6 pages in-4, adresses avec cachets de cire rouge

aux armes (qqs notes autogr. de Guyton dont un petit feuillet intercalaire).

800/1 000