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Correspondance amicale à son « cher gros » ou « cher obèse » [référence au
Martyre de l’obèse
, publié par Béraud en
1922
]. Félicitations pour ses ouvrages et articles. [
1921
], sur
Le Vitriol de lune
: « j’ai été poursuivi, hanté par le supplice de
Ravaillac. Tu as écrit là quelque chose de magnifique et d’horrible. Je voyais sa bouche qui hurlait. C’est saisissant. Tu as fait
là un beau roman, passionnant, émouvant, merveilleusement “peint”. Une grande place t’attend dans les lettres »... – « Très
bien ton article sur la statue de Barrès. Les grands morts ne devraient pas écrire “ni fleurs ni couronnes” mais “ni discours ni
statues” »... [
1934
] : « Il y a quelques mois tu as publié un article magnifique
Assez !
[...] Il exprimait l’écœurement, la colère
d’une génération. [...] Depuis, tu as procédé à des exécutions que je n’ai pas approuvées. Certaines t’apparaissent comme des
criminels que je considère, moi, plutôt comme des victimes, entraînées dans le remous d’une politique désordonnée. Mais à
l’instant je viens de lire ta lettre au président Doumergue. C’est une noble page, Henri. [...] Tu peux te dire que tu viens de parler
au nom de millions de Français »... En
1926
, remerciements pour l’envoi de
Ce que j’ai vu à Berlin
et, en
1928
, pour
La Gerbe
d’or
, « qui est peut-être ton plus beau livre. Tu peux être fier de cette réussite »... En tant que président de l’Association des
Écrivains Combattants, il déplore son départ : « Tu ferais un joli texte et me rendrais heureux en reprenant ta place au milieu
de camarades
dévoués
qui t’attendent [...]. Nous donnons chaque année une vente de livres dédicacés qui est notre unique
source de revenus, pour secourir nos malades, nos malchanceux »... « Je te demande au nom de tous les pauvres bougres que
nous secourons de venir dédicacer tes livres. Toutes les célébrités littéraires seront là : de l’Académie aux cadets, des Maréchaux
aux Goncourt »... Témoignages d’amitié suite à leur brouille : « Quelles absurdes raisons pourraient expliquer notre brouille ?
Aucune. J’ai une trop profonde affection pour toi »... « Sache bien que de mon côté il reste quelque chose de notre amitié fanée –
une amitié sincère [...] et que, quoiqu’il arrive, en toute circonstance, tu me trouveras à tes côtés sans rien espérer en échange »...
Divers courriers pour fixer des rendez-vous, lettre de condoléances aux décès de Marthe Deladune et de Mme Béraud mère,
nouvelles sur l’avancée de ses propres travaux et envois de livres, etc. On joint
7
télégrammes, une photographie du couple
Dorgelès,
12
L.A.S. de Hania Dorgelès à Marise Dalbret, une copie d’une lettre de Béraud à Dorgelès, etc.
19.
Georges COURTELINE
(1858-1929). 6 L.A.S., 1921-1929, à Henri Béraud ; 9 pages in-8, la plupart à son adresse
43 avenue de St-Mandé
.
300/400
16-7-1921
. Remerciements chaleureux pour un article : « Je ne comprends pas [...] à quoi je dois l’aveugle indulgence des
amitiés qui m’entourent »...
24 mai 1922
. Remerciements émus pour un article dans le
Petit Parisien
: « j’admire l’indulgence,
extraordinaire, inexplicable, avec laquelle la vie me traite depuis quarante ans. [...] je crois indéniable la part qu’occupe la chance
dans la vie des hommes et dans la marche des choses. [...] mais, tout de bon, cette fois-ci vous avez été un peu fort »...
16-9-
1922
. Félicitations pour
Le Martyre de l’obèse
: « Comment, mon cher Béraud, vous êtes si gros que ça ?... Je vous donne ma
parole d’honneur que je ne m’en étais pas aperçu ». Il applaudit sa dédicace (à des célébrités corpulentes) dans laquelle il n’a
oublié que Gaston Leroux, et le remercie de ces deux heures de lectures dont il sort ravi : « oui, voilà un livre charmant, d’un
comique très nouveau et très original. Je vous félicite bien sincèrement de l’avoir écrit [...]. Bravo ! Je serais surpris si vous ne
remportiez pas un gros succès de librairie, – un
gros
pour de bon cette fois »...
15-X-1922
. Félicitations pour l’obtention du
Prix Goncourt, succès qui ne le surprend pas et qu’il applaudit chaleureusement... Etc.
[18.I.1929]
, condoléances sur la mort de
Marthe Deladune.
20.
Gustave GEFFROY
(1855-1926). 27 L.A.S., 1921-1924, à Henri Béraud ; env. 28 pages in-8 ou in-12 et 6 cartes
postales.
600/800
Belle et intéressante correspondance amicale et littéraire.
15.XII.1921
. Remerciements pour les lignes qu’il lui a
consacrées « avec tant de sympathie dans les “
Hommes du jour
” »...
29.XII.1921
. Belle lettre à son « cher ami inconnu » : il
vient de terminer « la lecture de votre
Vitriol de lune
, dans un étonnement de la beauté terrible du sujet, dans un ravissement
de la force si bien maitrisée de votre art ». Il aime « la force, la magnificence, le mystère de sombre lumière où vous avez tenu
votre drame d’histoire, la nouveauté de votre talent, votre manière hardie et rapide de montrer toutes choses ». Son style lui
rappelle Goya : « J’ai admiré chaque page, remarqué chaque trait, contemplé chaque couleur » ; et l’ouvrage aurait aussi plu à
Michelet ! Il est très heureux « de me découvrir un compagnon tel que vous ». Il attend sa visite avec impatience et essaiera « de
rectifier vos idées sur l’Académie Goncourt ! »... Ils entament dès janvier
1922
une véritable relation amicale et littéraire, et
une correspondance suivie : rendez-vous, échanges, envois de livres, entrevues, etc....
Salins 7 août
1922
. Il exprime son chagrin
pour les malheurs qu’a éprouvés Béraud. Il va bientôt lui envoyer son prochain recueil de nouvelles
La Comédie Bourgeoise
qui va bientôt paraitre chez Fasquelle, ainsi que
Claude Monet
et
Les Enfermés
. « Mais vous ? publiez-vous bientôt ce dont
vous m’avez parlé ? J’ai été heureux de l’accueil fait au
Vitriol de Lune
qui m’a conquis ». Il le lit dans le
Mercure
« où vous êtes
libre et parfait »...
3 septembre
. Élogieuse lettre pour son article de
La Vie
, qui lui a causé une grande joie : « Vous avez écrit cela
avant la guerre, et je ne le savais pas ! Il y avait un lecteur de mes livres qui pensait ainsi, et je l’ignorais ! » Il considère cette
page, écrite avant
1914
, comme « une des plus belles forme de critique qui soit »...
21 septembre
. Il a beaucoup aimé le récit
de son entrevue avec Clemenceau, une vraie page d’histoire ! Il lui conseille de partir en Amérique donner des conférences. Il
continue de copier son roman
Cécile Pommier
pour l’impression, et attend son avis...
17 octobre 1922
. Il aime qu’il l’appelle « le
servant du “naturisme”, fonds éternel de toutes les littératures et de tous les arts. J’aime surtout votre sympathie dont je me
réjouis orgueilleusement ». Il l’attend avec son livre...
10 décembre
. Béraud est à Athènes « au champ des fusillés. Triste visite ».
Il le remercie de sa page sur
Claude Monet...
Il a parlé de
l’Obèse
à l’Académie Goncourt, avec un certain écho [Béraud obtient
le Prix Goncourt le
22
décembre]...
29 mai
1923
. Il lui demande d’écrire un petit volume pour une collection de monographies
d’artistes qu’il dirige,
60
pages de texte et
48
illustrations à indiquer : il lui demande quels sont les grands peintres ou sculpteurs




