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« Je ne suis pas content que vous appelez la chair verte

“horrible couleur des morts”... »

121. VAN DONGEN

(Kees). Lettre autographe signée. S.l., [1911]. 2 pp. in-8.

800 / 1 000

Réactions à la préface écrite par Élie Faure au catalogue de l’

Exposition Van Dongen

tenue à la galerie

Bernheim jeune du

6

au

24

juin

1911

.

«

Je vous remercie pour votre belle préface. Je dois vous remettre aussi des félicitations de beaucoup de mes amis, pour

la même chose.

Je ne suis pas content que vous appelez la chair verte “horrible couleur des morts”.

Les morts n’existent pas, n’ont

pas de couleur, et rires et joies vendus sont les seules rires et joies, il n’en existent pas d’autres, à moins qu’on fait une

différence entre vendu pour de l’argent et vente en échange.

Et encore une chose – mes machines n’ont rien de commun, même pas les sujets ou milieu, avec Toulouse-Lautrec.

Et la vie n’est pas un enfer

– moraliste chrétien que vous êtes.

Vous savez que les peintres sont des gens fort irritables et moi je sais que vous me pardonnerez volontiers de vous

critiquer un peu. C’est une manière à moi de vous témoigner de ma reconnaissance. Je suis très content de vous

connaître, et tout à vous...

»

Kees Van Dongen peignit en

1912

un portrait d’Élie Faure.

« Je suis traîné dans la boue par des malades... »

122. VAN DONGEN

(Kees). Lettre autographe signée à Élie Faure. Paris, 25 novembre 1913. 3 pp. in-12, enveloppe.

800 / 1 000

Le « père la pudeur » fait censurer Van Dongen au Salon d’automne.

Depuis plusieurs années, le sénateur René

Bérenger, surnommé « le père la pudeur » dans la presse satirique, menait un combat actif contre « la licence des rues

et la pornographie ». En

1913

, le Salon d’automne lui donna l’occasion de dénoncer deux tableaux, l’un de Ferdinand

Hodler et l’autre de Kees Van Dongen, un nu en maison close. L’œuvre de Van Dongen fut confisquée par la police sur

ordre du sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts Léon Bérard. La presse conservatrice approuva, comme

Le Matin

, mais

L’Intransigeant

et

L’Humanité

prirent la défense du peintre, en publiant des lettres ouvertes d’artistes ou de critiques

d’art comme Élie Faure – dont la protestation parut dans

L’Humanité

le

16

novembre

1913

.

«

Je suis très content de la lettre que vous avez bien voulu adresser à

L’Humanité

en ma faveur.

Vous avez pu lire et entendre que je suis traîné dans la boue par des malades qui forment la majorité de notre société.

…/…

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