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104

Collection Alfred de Vigny

RTCURIAL

15 novembre 2016 14h30. Paris

112

Hans Christian ANDERSEN

1805-1875

Lettre autographe signée

à Alfred de Vigny

Copenhague, 18 mai 1847. 2 p. un quart

in-4 (27,3 x 21,6 cm) et suscription.

Longue lettre d’Andersen relative à la

traduction française de ses œuvres. Les

deux hommes de lettres s’étaient connus

à Paris en avril 1843 comme l’évoque

le début de la lettre : «Permettez-

moi de commencer par rappeller à votre

bon souvenir un poète danois Andersen,

lequel, se trouvant à Paris au printemps

1843, malgré qu’il vous fût absolument

inconnu, vous avez accueilli avec la

plus grand bonté […]. Depuis la temps-

là une étoile heureuse a lui sur mes

écrits ; non seulement en Danemark et en

Suède, mais en Allemagne, en Hollande

et en Angleterre, on semble les lire et

le juger avec une bonté qui me surprend

moi-même». Une «dame allemande» lui

ayant soumis une traduction française

de ses contes dont il ne sait que faire,

il a pensé demander son aide à Alfred de

Vigny : «La prière que je vous adresse

donc c’est de vouloir bien les yeux sur

cette traduction, et, si vous la trouvez

bonne, et, ce qui est d’une bien plus

grand importance, si vous trouvez ces

contes dignes de votre intérêt, de vous

y intéresser un peu. […] Quoi qu’il en

soit, ne m’en veuillez pas d’une demande

si téméraire ; c’est l’expression de

votre figure qui m’est toujours présent,

c’est cette expression de douceur et de

bonté qui me rassure et qui m’a inspiré

le courage de hasarde cette démarche».

C’est seulement une dizaine d’années

plus tard que les contes d’Andersen

connurent en France un réel succès

populaire.

Alfred de Vigny a noté au-dessus de la

suscription : «Lettre de Mr Andersen,

Poète Danois».

Quelques déchirures et pliures

marginales, sans manque.

Provenance :

Archives Sangnier (cachet)

Bibliographie :

Alfred de Vigny,

Correspondance

, 47-67.

1 500 - 2 000 €

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Hector BERLIOZ

1803-1869

Lettre autographe signée

à Alfred de Vigny

Londres, 16 janvier 1848. 3 p. in-8

(20,3 x 12,5 cm) et suscription,

cachet de cire rouge.

Longue lettre du compositeur relative

à son premier séjour en Angleterre,

de novembre à juillet 1848 : «Je vais

jouer dans trois semaines une partie

très sérieuse et d’où dépend peut-

être tout mon avenir en Angleterre. Je

donne mon 1r concert à Drury-lane le

7 février prochain. Je crois que vous

connaissez beaucoup le Comte D’Orsay,

il pourrait m’être d’une grande utilité

dans son cercle et dans celui de Lady

Blessington. […] Un jeune acteur fait

en ce moment fureur dans Othello ; on en

parle comme d’un nouveau John Kemble.

Je ne l’ai pas vu et son nom m’échappe.

L’Antigone de Sophocle, représentée à St

James theatre, ces jours-ci, par Bocage

et quelques poor players français, avec

les chœurs de Mendelssohn n’a pu faire

qu’une recette et demie. Je suis chargé

de monter et de diriger l’Iphigénie en

Tauride de Gluck à Drury-lane ; si Miss

Birch ne chante pas trop faux j’espère

que nous serons plus heureux. J’ai un

orchestre et un chœur admirables, et de

plus ce phœnix, cet être fabuleux après

lequel tous les théâtres lyriques du

monde courent éperdus, [un] Ténor. C’est

un Irlandais nommé Reeves, il a de la

chaleur, de l’intelligence et une voix.

Il Rubinise, mais avec bonheur souvent.

Il est fort beau dans la robe d’Edgard de

Ravensvood».

Annotation autographe d’Alfred de Vigny

au-dessus de la suscription : «répondu

31 janvier».

Manque marginal dû au décachetage avec

atteinte à un mot.

Provenance :

Archives Sangnier (cachet)

Bibliographie :

Alfred de Vigny,

Correspondance

, 48-6.

2 000 - 3 000 €

114

Hector BERLIOZ

1803-1869

Lettre autographe signée

à Alfred de Vigny

[Londres, 10 février 1848]. 4 p. in-12

(18.6 x 11,3 cm).

Longue lettre du compositeur relative

à son premier séjour en Angleterre,

de novembre à juillet 1848 : «Je vous

remercie de vos aimables lettres ;

avant même que je les eusse portées, le

Comte D’Orsay m’avait invité (grâces à

vous toujours) à aller passer la soirée

chez lui. […] Bocage est de retour à

Paris. L’acteur tragique dont je vous

ai parlé se nomme Brooke, il continue

à faire fureur dans Othello et dans

Sir Giles du Nouveau moyen de payer de

vieilles dettes. Vous parlez du bonheur

des compositeurs qui n’ont pas besoin

de traductions ! Au contraire nous en

avons besoin et c’est là notre grand

malheur, Dieu sait comment j’ai été

traduit en allemand pour Romeo et pour

Faust. Chorley vient de traduire en

anglais les deux premiers actes de Faust

que j’ai donnés lundi à mon concert

de Drury-lane et heureusement on dit

que c’est bien. En tout cas j’ai été

splendidement exécuté et ma musique a

pris sur cet auditoire anglais comme le

feu sur une traînée de poudre. J’ai eu

un succès de tous les diables, on m’a

rappelé, on a fait redire deux scènes de

Faust, et toute la presse est favorable,

le Morning Chronicle fait seul ses

réserves, parce que (dit ce vieux

nigaud de rédacteur) je fais des fautes

de contrepoint et de rythme… Sancta

Simplicitas ! […] Adieu, adieu, remember

me ! I am very happy to be able call my

self your friend».

Quelques trous d’épingles.

Provenance :

Archives Sangnier (cachet)

Bibliographie :

Alfred de Vigny,

Correspondance

, 48-14.

2 000 - 3 000 €