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Collection Alfred de Vigny
RTCURIAL
15 novembre 2016 14h30. Paris
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Alfred de VIGNY
1797-1863
Agenda de 1848. Manuscrit autographe
[1848]. In-16 (12,2 x 8,9 cm), maroquin
vert, dos lisse, contre-garde et garde
de papier moiré marron à soufflet,
tranches dorées, gaine à crayon.
Agenda d’Alfred de Vigny pour l’année
1848, contenant des notes au crayon noir
sur 101 pages préimprimées et vierges :
«La question est d’estimer ou de
mépriser la nation. - Quand on l’estime
on veut la République la croyant capable
de la porter. Quand on la méprise on
veut un maître absolu. » ; «Le lundi les
armes prendras et le mardi pareillement,
mercredi garde monteras avec giberne et
fourniment, le jeudi tu la descendras
dedans le même accoutrement, vendredi tu
continueras à patrouiller civiquement.
Samedi tu t’éveilleras au son d’un
rappel roulement mais le dimanche tu
viendras parader militairement et
c’est ainsi que tu mourras de faim
républicainement. » ; Carte de l’Écosse
dessinée sur une des pages finales.
Reliure partiellement déboîtée et
légèrement frottée et moisie, coins
émoussés.
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Bibliographie :
Alfred de Vigny,
Correspondance
, VI,
p. 669-685.
1 000 - 1 500 €
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Émile CHATROUSSE
1829-1896
«Cinq-Mars et de Thou»
Médaillon en bronze
Légendé ‘CINQ MARS ET DE THOU 12
SEPTEMBRE 1648’ sur le pourtour et signé
et daté ‘EMILE CHATROUSSE / - 1848 LYON’
dans le bas
Diamètre : 11 cm
Près de vingt ans après la publication
par Alfred de Vigny de
Cinq-Mars, ou
Une conjuration sous Louis XIII
(1826),
Émile Chatrousse rend hommage à ce qui
avait été l’un des premiers grands romans
historiques à la française. Ce médaillon
commémore l’exécution des deux héros
mis en scène par Vigny, Henri d’Effiat,
marquis de Cinq-Mars et François-Auguste
de Thou, décapités pour avoir comploté
contre le cardinal de Richelieu.
Exposition(s) :
Alfred de Vigny et les arts
, Paris,
musée de la Vie romantique, 22 novembre
1997 - 1er mars 1998, p. 84, n° 71.
1 000 - 1 500 €
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Alfred de Vigny et le Maine-Giraud
[1827-1880].
Ens. plusieurs centaines de p.
in-12, in-8, in-4 et in-folio
(dimensions diverses).
Important ensemble de documents et
lettres relatifs au Maine-Giraud,
domaine qu’Alfred de Vigny administra
après l’interdiction pour démence de
sa mère en 1833, avant d’en devenir
pleinement propriétaire à la mort de
celle-ci en décembre 1837.
Ce logis du XVI
e
siècle, situé
dans la commune de Champagne-Vigny
(anciennement Champagne-de-Blanzac,
Charente), avait été acquis en 1768
par le grand-père du poète, Didier-
François-Honorat de Baraudin. Il était
ensuite passé à la fille aînée de ce
dernier, Sophie, morte en 1827, puis à
la mère d’Alfred de Vigny. Ce dernier
a décrit dans de très belles pages
sa première visite au Maine-Giraud,
guidée par sa tante : «Ce fut en 1823
que je vis pour la première fois cette
contrée, et que j’entrai dans ce vieux
manoir de mes pères maternels, isolé
au milieu des bois et des rochers. Il
m’appartient aujourd’hui. Je fus épris
de son aspect mélancolique et grave
et, en même temps, je me sentis le cœur
serré à la vue de ces ruines» (Alfred
de Vigny,
Mémoires inédits. Fragments
et projets
, éd. Jean Sangnier, 1958,
p. 12).
Propriétaire consciencieux souhaitant
faire fructifier son domaine, Alfred
de Vigny est très attentif à la manière
dont ses terres sont exploitées et
dont la propriété est gérée. Il prend
notamment grand soin de la production
de cognac du Maine-Giraud qui est
vendue à la maison Hennessy. Il
est aussi très attaché à sa mission
“seigneuriale” et œuvre pour le bien
de la population locale, allant même
jusqu’à tenter l’aventure électorale
en 1848, en vain.
Cet ensemble abondant comprend des
documents administratifs et comptables,
dont un livre de comptes en partie
de la main de Vigny (1854-1880), un
plan cadastral (défraîchi), de très
nombreuses notes autographes du poète
sur la gestion du domaine et, en
particulier, de la distillerie qu’il y
fit installer, deux épreuves dont une
corrigée de l’adresse «Aux électeurs
de la Charente» (27 mars 1848) et une
correspondance foisonnante regroupant
notamment les lettres de Philippe
Soulet, régisseur du Maine-Giraud
pendant plusieurs décennies, et des
notaires locaux à Vigny, ainsi que les
brouillons et minutes autographes des
réponses de celui-ci. On trouve aussi
quelques documents de gestion datant
de la période durant laquelle la mère
d’Alfred de Vigny était propriétaire
et quelques autres postérieurs à la
mort de ce dernier, le domaine étant
resté dans la famille Lachaud jusqu’à
la fin de l’année 1880.
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Bibliographie :
Madeleine Ambrière, Nathalie Basset,
Loïc Chotard et Jean Sangnier,
Alfred
de Vigny et les siens : documents
inédits
, 1989, p. 250-298.
6 000 - 8 000 €
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