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Collection Alfred de Vigny
RTCURIAL
15 novembre 2016 14h30. Paris
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Alfred de VIGNY
1797-1863
Poèmes et esquisses poétiques
autographes
[Vers 1845-1855]. Ens. 40 p. in-12,
in-8, in-4 et in-folio (dimensions
diverses).
Ensemble de poèmes et esquisses
poétiques autographes corrigés,
comprenant notamment : «Le Pape. La
Balance de Rome» ([février 1845], 1 p.
) ; «Lord Littleton» ([1847], 6 p. et
demie ; poème inachevé) ; «Poestum»
([vers 1847 ?], 2 p. ) ; poèmes et
esquisses satiriques divers sur «l’Enfer
terrestre» (21 juin 1847-[1851], 9 p. ;
«Les Trappes», «Pandore», «Narcisse»,
«La Meute», etc. ) ; «La Poudre de
diamant» (4 juin 1848, 1 p. ) ; «M.
Jourdain et M. Dimanche» ([1848], 2
p ; poème satirique sur la bourgeoisie
et la révolution de février 1848) ;
«Les Nouveaux Martyrs» ([1848], 3 p. ;
satire contre les hommes d’État de
la Restauration et de la monarchie de
Juillet) ; «Tu demandes pour qui […]»
(30 novembre 1850, 1 demi-page) ; «Le
Miroir de Roland» (12 juillet 1851,
1 p. ) ; «Coriolan (Chateaubriand)»
([automne 1851], 1 p. suivie d’une page
d’esquisses du même poème) ; «Alfieri»
(25 juillet 1852, 8 p. ) ; «Franconi,
poème satirique» (20 août 1854, 1
demi-page) ; «De même que Juvénal […]»
([avant 1855], 1 p. ), etc. Manuscrits
en partie inédits.
«Si vous me demandiez ce qu’il fut, je
dirais / Qu’il était pâle et grand,
triste et blond ; que ses traits /
N’étaient pas de ceux-là qui font que
l’on s’écrie : / “Je ne croirai jamais
qu’il danse ni qu’il rie. ”» (extrait de
«Lord Littleton»).
Manques, déchirures et pliures
marginaux, certains atteignant le texte.
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Bibliographie :
Alfred de Vigny,
Œuvres complètes
, I,
éd. François Germain et André Jarry,
Bibliothèque de la Pléiade, 1986, p.
303-308, 342-363.
2 000 - 3 000 €
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Adèle HUGO
1803-1868
Réunion de six lettres et un billet
autographes signés à Alfred de Vigny
[Paris], [25 août et 14 décembre
1846], 13 janvier, [2], 7 et [8 ?]
février [1847], [28 février 1850].
Ens. 9 p. in-8 (dimensions diverses),
suscriptions et 2 enveloppes, cachets
de cire aux initiales AH couronnées.
Correspondance de l’épouse de Victor Hugo
pour laquelle Alfred de Vigny eut une
grande affection : «Je suis très fâchée
contre vous, cher Monsieur, j’avais bien
envie de vous tenir rancune mais mon
amitié pour vous l’emporte sur mon parti
pris. J’appelle toujours vos livres. Il
y a un rayon de ma bibliothèque qui a des
vides qui vous attendent. Mais venez donc
dimanche prochain. J’insiste pour ce soir
parce que nos amis seront si fiers de vous
voir qu’il serait mal à vous de les priver
de la joie de votre présence. Vous ne
trouverez je vous assure, dans vos idées
même, que des personnes que vous aimerez
parce qu’ils vous admirent et vous
aiment, rien ne dérangera cette harmonie»
([2 février 1847]». Le 7 février suivant
Adèle Hugo adresse un billet lapidaire
à Vigny «Et mes autographes !!» et s’en
montre désolée le lendemain : «Vous
excuserez, cher Monsieur, mon mot
d’hier. Vous l’excuserez parce que mon
importunité s’explique par le désir
extrême d’avoir ce que j’ai obtenu. Vous
m’avez comblée». Les autographes en
question étaient réunis par Adèle Hugo
pour la loterie qu’elle organisa le 11
avril 1847 afin de collecter des fonds en
faveur d’une crèche.
Vigny a noté le nom de sa correspondante
sur une enveloppe.
[On joint : ]
Alfred de VIGNY. 1797-1863. Minute
autographe signée d’une lettre à Adèle
Hugo. [Paris, 12 avril 1847]. Une page
in-8. Charmante lettre relative à la
loterie organisée par Adèle Hugo : «J’ai
cru jusqu’au dernier moment, c’est-à-
dire jusqu’à minuit, qu’il me serait
possible de me rendre à votre charmante
loterie, mais un quaterne de devoirs,
d’affaires, de réceptions imprévues et
d’engagemens est sorti pour moi de cette
autre loterie de la vie qui est tournée
sans cesse par un enfant invisible.
J’irai un soir très prochain vous
expliquer cette aventure, Madame ; je ne
vous ai pas vue, c’est moi qui perds le
gros lot».
Quelques trous d’épingles.
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Bibliographie :
Alfred de Vigny,
Correspondance
, 46-156,
209 ; 47-13, 21, 25, 26, 51 M.
1 200 - 1 500 €
108
Alfred de VIGNY
1797-1863
Carnet de 1846. Manuscrit autographe
[1846]. In-32 (10,9 x 6,9 cm), chagrin à
grain écrasé prune, dos lisse, contre-
gardes et gardes de moire violette à
un soufflet, tranches dorées, gaine à
crayon.
Carnet de notes d’Alfred de Vigny marqué
en tête «1846». Les notes sont écrites
au crayon métallique sur 86 pages :
«La Patrie. Sous la monarchie absolue
l’idée de Patrie n’existait qu’à peine.
Le Roi était la nation. - Jean II ou
François Ier prisonniers, la patrie
était près du Roi. - En 1789 la Patrie
d’est séparée de la personne royale.
La guillotine de Louis XVI a fait le
divorce. - Aujourd’hui l’idée de Patrie
fuit par les bords et menace de se perdre
dans l’idée d’Humanité. » ; «L’âme
grossière et habile est celle qui peut
parvenir. L’âme délicate éprouve de
telles répugnances au contact des hommes
qu’elle s’arrête elle-même et s’interdit
ce qu’ils appellent grandeurs, par
rapport à leurs échelons étroits. » ;
«Le bien et mal. Le Bien n’a rien qui
soit au dessus du sacrifice de sa vie
pour un inconnu. Le mal n’a rien de plus
bas que l’égoïsme féroce du paysan qui
refuse de l’eau aux mourans, si ce n’est
la cupidité avare [biffé : industrielle]
qui se joue de la vie humaine. ». Croquis
sur cinq pages : un buste de femme,
la tour du Maine-Giraud (?), la tour
de Charles VIII au château d’Amboise,
un plat de volaille (?), un plan de
bâtiment. Calendrier imprimé pour
l’année 1846 (un peu défraîchi) dans le
soufflet.
Reliure un peu frottée et moisie. Gaine
à crayon partiellement décollée.
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Exposition(s) :
Alfred de Vigny et les arts
, Paris,
musée de la Vie romantique, 22 novembre
1997 - 1er mars 1998, p. 49, n° 35 (repr.
).
Bibliographie :
Alfred de Vigny,
Correspondance
, VI, p.
649-668.
2 000 - 3 000 €




