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Collection Alfred de Vigny
RTCURIAL
15 novembre 2016 14h30. Paris
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Delphine de GIRARDIN
1804-1855
Réunion de quatre billets autographes
signées à Alfred de Vigny
[Paris, 21 octobre 1845, 3 février 1846,
4 et 11 janvier 1847]. Ens. 4 p. in-8
(dimensions diverses).
Ces quatre billets sont parmi les seules
traces écrites directes des relations
précoces qu’entretinrent Delphine
Gay (devenue en 1831 madame Émile de
Girardin) et Alfred de Vigny. Fille de
la femme de lettres Sophie Gay, dont
on connaît une lettre à Alfred de Vigny
conservée à la Bibliothèque nationale
de France, elle publia ses premiers
poèmes dans la Muse française à dix-neuf
ans et le Cénacle tomba sous le charme
de celle qu’on appelait couramment «la
Muse», à commencer par sa mère. C’est
à cette époque que se développe une
intrigue amoureuse entre les deux jeunes
poètes jusqu’à ce que la mère d’Alfred
lui demande de mettre un terme à ce
marivaudage qui le mettait en danger de
se mésallier. Le mariage de l’un puis de
l’autre donnèrent à leurs relations un
ton plus amical qui ne se démentit pas.
«Vous êtes venu me voir le seul jour
de l’année où je suis sortie. J’étais
au Théâtre français ; on y lisait
Cléopâtre. Tâchez d’être libre mercredi
soir, c’est-à-dire demain et venez me
consoler de cette aimable visite perdue.
» ([3 février 1846]).
[On joint :]
Alfred de VIGNY. 1797-1863. Brouillon
autographe d’un texte écrit par Vigny
peu après les funérailles de Delphine
de Girardin, morte le 29 juin 1855 (5 p.
in-folio, précédées par une page portant
la mention «Journal - Souvenirs») : «Une
mort très prompte vient d’enlever en
huit jours cette femme d’esprit, belle
et bonne, à qui il n’a manqué pour être
complètement digne et plus parfaitement
honorée qu’une autre mère et un mariage
différent». Ce texte fut publié par Jean
Sangnier en annexe des
Mémoires inédits
.
On joint en outre une lettre d’Émile
de Girardin (1806-1881) à Alfred de
Vigny le priant de lui «faire remettre
son discours d’aussi bonne heure que
possible afin que l’on ait le temps de le
réimprimer» ([Paris, 29 janvier 1846] ;
1 p. in-8 à l’en-tête du journal
La
Presse
- le discours en question était
celui de la réception de Vigny sous la
Coupole que Girardin voulait publier
dans le quotidien qu’il avait fondé dix
ans plus tôt).
Quelques déchirures et pliures
marginales. Quelques brunissures et
trous d’épingles. Une lettre un peu
salie.
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Bibliographie :
Alfred de Vigny,
Correspondance
, 45-
110 ; 46-38, 52 ; 47-2, 8.
Alfred de Vigny,
Mémoires inédits.
Fragments et projets
, éd. Jean Sangnier,
1958, p. 176-177.
1 200 - 1 500 €




