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Collection Alfred de Vigny
RTCURIAL
15 novembre 2016 14h30. Paris
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Auguste BRIZEUX
1803-1858
Réunion de soixante-dix lettres
autographes à Alfred de Vigny,
la plupart signées
Paris, Venise, Quimper, Lorient, Scaër,
Florence, Gênes, etc. , 11 octobre 1829-
15 mars 1858. Ens. 175 p. in-12 et in-8,
(dimensions diverses) suscriptions et
22 enveloppes.
Correspondance d’Auguste Brizeux à
Alfred de Vigny. Le «prince des bardes
bretons», né à Lorient, vint étudier
le droit à Paris à l’âge de 20 ans et y
fréquenta les jeunes peintres - Eugène
Devéria et Tony Johannot notamment - et
littérateurs. Il rencontra Alfred de
Vigny vers 1829 et les deux hommes se
lièrent d’une amitié durable, Vigny
devenant pour Brieux un précieux mentor
et protecteur, Brizeux se révélant être,
dit-on, le «disciple préféré» de Vigny,
comme le montre les lettres, parfois
très longues, qu’ils échangèrent pendant
une trentaine d’années : «Je vous prie,
Monsieur, de bien croire ceci, que ,
tout ami que je suis de Shakespeare,
c’est pour vous surtout que j’aimerais
à combattre. Et puis, vous le savez, la
gloire des morts, toute grande qu’elle
soit, est celle qu’on envie le moins :
ce triste bonheur, vous en jouirez un
jour. » (11 octobre 1828) ; «Mon cher
Académicien, c’est dans un jour, comme
le 29 janvier, qu’on regrette d’être au
fond d’une campagne et à cent-trente
lieues de Paris. Ç’a été, ce jour-là,
une grande fête pour tous vos amis ; et,
certes, elle n’eut pas été moindre pour
moi qui compte parmi les plus anciens
et, j’ose dire, les plus fidèles. […] Ce
que je vous dis tout à la hâte, tandis
que le facteur en sabots attend près de
moi ma réponse, pour l’emporter dans son
petit sac de cuir. Mais je n’ai pas voulu
tarder d’un jour. » (2 février 1846 ;
Vigny a inscrit en tête : 4 février
1846. Lett. de Brizeux sur ma réception
à l’Académie Fse») ; «Cher ami, lorsque
vous êtes venu visiter un ami malade,
il était avec Barbier, sous les arcades
Rivoli, cherchant plutôt que trouvant
un peu de chaleur. J’ai fort regretté
de n’avoir pu vous serrer la main, mais
nous aurions échangé peu de paroles.
Depuis plusieurs semaines la voix me
manque : lupi Moerim videre priores…
Décidément il faut quitter les bons amis
de Paris et aller chercher ce grand ami
appelé le Soleil… si lui-même est encore
de ce monde. » (15 mars 1858, quelques
semaines avant la mort de Brizeux à
Montpellier ; Vigny a noté en tête :
«dernier billet»).
[On joint :]
Alfred de VIGNY. 1797-1863. Réunion de
9 brouillons et minutes autographes
de lettres à Auguste Brizeux. Paris,
le Maine-Giraud, 17 mai 1846-6 juin
1852. Ens. 55 p. in-8. «J’aime à voir
une de vos charmantes pages dédiée à Mr
de Courcy. Si vous le voyez, rappelez-
lui la soirée que j’ai passée avec
lui et madame de Courcy au milieu des
sauvages de l’Amérique. Ils avaient à
leur ceinture des chevelures scalpées
sur le crâne de leurs frères, leurs
femmes exécutaient la danse de l’ours
et chantaient la chanson sinistre qui
précède le repas des cannibales, en
souriant comme les tigresses qui vont
manger de l’homme. » (30 mars 1852).
On joint en outre un court poème
autographe de Brizeux («Chaque jour,
vers midi, par un ciel chaud et lourd,
[…]» (s. d. ; une p. in-12), un autre
poème du même recopié par Vigny («Hommes
guerriers - La Paix armée. I Un monstre
lentement a grandi sur la glace […] 28
février 1854» ; 3 p. in-folio) et les
quatre premiers feuillets de la deuxième
édition des
Bretons
(1847).
Quelques manques, déchirures et
pliures marginaux et centraux,
certains atteignant le texte. Quelques
brunissures et trous d’épingles.
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Bibliographie :
Alfred de Vigny,
Correspondance
, 29-62 ;
30-41 ; 31-20, 55 ; 32-29, 41, 45 ; 33-
30, 55 ; 34-33 ; 35-138 ; 43-16, 61, 69,
140, 145, 170 ; 44-128 ; 46-49, 116 M,
122, 145, 152, 175, 198, 202, 208 M, 212,
213, 215, 216 ; 47-6 M, 11, 28, 30 M, 38,
69, 72, 85 ; 48-23, 63.
4 000 - 5 000 €




