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18

31. DUFY

(Raoul). – DORGELÈS (Roland).

Vacances forcées

. [Paris], Éditions Vialetay, 1956. In-folio,

(10 dont les 6 premières blanches)-218-(10 dont les 5 dernières blanches) pp., maroquin bleu, dos

lisse, décor oral mosaïqué leté d’or et de noir couvrant les plats et le dos, doublures et gardes de

daim brun, tranches dorées, couvertures et dos conservés, chemise à dos et rabats de maroquin

bleu nuit passé doublée de basane blanche, étui bordé (

Georges Cretté

).

400 / 500

É

DITION ORIGINALE

tirée à 233 exemplaires numérotés, signés par l’auteur, le graveur et l’éditeur, celui-ci un

des 141 sur vélin pur chiffon de Rives.

L

E DERNIER OUVRAGE

ILLUSTRÉ PAR

R

AOUL

D

UFY

.

Premier tirage des 24 compositions en couleurs : un frontispice

et 23 vignettes dans le texte, gravées sur bois par Jacques Beltrand d’après les aquarelles de Dufy.

U

NE CHRONIQUE DES ANNÉES DE GUERRE

.

Après avoir été correspondant de guerre au début du deuxième con it

mondial, Dorgelès s’était replié sur Marseille puis xé dans le village de Monsaunès en Haute-Garonne, où

Dufy était venu le rejoindre. Avec

Vacances forcées

, il livre le récit de cette période de sa vie, de juin 1940

à l’automne 1944, où son compagnonnage amical avec Dufy joua un rôle important : les illustrations de

l’ouvrage ont été réalisées d’après les aquarelles que Dufy a peintes à ses côtés.

B

EL

EXEMPLAIRE DANS UNE

ÉLÉGANTE RELIURE MOSAÏQUÉE DE

G

EORGES

C

RETTÉ

.

32. [DUPLESSIS-MORNAY

(Philippe)].

De la Puissance legitime du prince sur le peuple, et du peuple sur le

prince

. S.l.n.n., 1581. Petit in-8, 264 pp., maroquin olive, dos à nerfs cloisonné et euronné, pièce de titre

grenat, triple let doré encadrant les plats avec eurons d’angles, coupes letées, roulette intérieure

dorée, tranches dorées, dos et partie des plats décolorés par un produit ayant servi à raviver les ors,

feuillet de titre réemmargé et un peu sali avec mouillure, taches et in me trou de ver aux derniers

feuillets, quelques inscriptions au crayon (

reliure du XVIII

e

siècle

).

1 000 / 1 200

É

DITION ORIGINALE DE

LA

TRADUCTION

FRANÇAISE D

UN

TRAITÉ

POLITIQUE MAJEUR

.

U

NE ATTRIBUTION

LONGTEMPS CONTROVERSÉE

: publié sous le pseudonyme d’Étienne Junius Brutus, ce texte vit

sa paternité longtemps discutée, on parla notamment d’Hubert Languet, mais l’érudition moderne désigne

avec toute probabilité le seigneur du Plessis-Marly, Philippe de Mornay dit Duplessis-Mornay (1549-1623).

Une des grandes voix dévouées à la cause protestante, celui-ci mit son énergique talent au service du futur

Henri IV, qui l’employa à des missions diplomatiques, mais s’en sépara après son abjuration : Duplessis-

Mornay resta en effet intransigeant et fonda la première académie protestante à Saumur en 1599.

U

N

DES

TROIS

GRANDS

PAMPHLETS MONARCHOMAQUES

ÉCRITS

À

LA

SUITE

DE

LA

S

AINT

-B

ARTHÉLEMY

, avec le

Franco

Gallia

de François Hotman et le

Du Droit des magistrats

de Théodore de Bèze. Duplessis-Mornay organise sa

démonstration autour de quatre questions : « I. Asavoir si les sujets sont tenus & doyvent obeir aux princes

s’ils commandent quelque chose contre la loy de Dieu. » – « II. S’il est loisible de resister à un prince qui veut

enfraindre la loy de Dieu ou qui ruine l’Église [...]. » – « III. S’il est loisible de resister à un prince qui opprime

ou ruine un estat public [...]. » – « IIII. Si les princes voisins peuvent ou sont tenus de droit donner secours aux

sujets des autres princes, af igez à cause de la vraye religion, ou opprimez par tyrannie manifeste. »

U

NE

DES

PREMIÈRES

OCCURRENCES

DE

LA

NOTION

DE

CONTRAT

SOCIAL

: Duplessis-Mornay répond à ces questions

en proposant de redé nir la sujétion au souverain comme une relation de con ance quasi contractuelle,

autorisant ainsi la résistance à un tyran qui enfreindrait les lois humaines et é==divines, qui empêcherait de

rester dèle à la vrai religion, donc à Dieu. Ce devoir de résistance des peuples opprimés serait incarné par

les magistrats et les États généraux, et pourrait être soutenu par des princes chrétiens étrangers. La préface du

pamphlet, signée du pseudonyme de « C. Superantius », se révèle en outre expressément antimachiavéliste.

U

NE ARME DE

L

ARSENAL

IDÉOLOGIQUE

PROTESTANT DANS

L

’E

UROPE DES GUERRES DE RELIGION

. Écrit en latin entre 1574

et 1576, sous le titre

Vindiciæ contra tyrannos, sive de Principis in populum populique in principem legitima potestate

[Revendication contre les tyrans, ou de la Puissance légitime du prince sur le peuple et du peuple sur le

prince], ce pamphlet était à l’origine destiné à soutenir le combat des huguenots français, mais sa publication

fut retardée à dessein pour des raisons stratégiques : Duplessis-Mornay avait la conviction qu’en France la

religion réformée devait s’imposer par la persuasion et que seule une coexistence confessionnelle paci que

pouvait le permettre. En outre, il n’était pas hostile au pouvoir royal en tant que tel et s’était placé au service

d’Henri de Navarre en qui il voyait le héros de la cause protestante et le grand prince chrétien de l’avenir.