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JUNIUS (Hadrianus).

Emblemata ad D. Arnoldum Cobelium. Ejusdem Ænigmatum libellus, ad D. Arnoldum

Rosenbergum.

Anvers : Christophe Plantin, 1565. —

2 parties en un volume petit in-8, 163 x 103 : 149 pp., (1 f.) :

(8) ff. Maroquin vert sombre, triple filet doré encadrant les plats, « Renouard » en lettres dorées

en pied du premier plat, dos lisse orné, roulette dorée intérieure, doublures et doubles gardes de

parchemin, tranches dorées, étui-boîte à dos à nerfs de maroquin rouge (

reliure de la fin du XVIII

e

siècle, étui moderne

).

Rahir,

Bibliothèque de l’amateur

, p. 476. - Chatelain,

Livres d’emblèmes et de devises,

1993, no

24. - Landwehr,

Emblem and Fable Books Printed in the Low Countries,

1988, n° 398. - Voet,

The Plantin Press,

III, n° 1476. - Praz I, pp. 384

Édition originale, illustrée de 57 bois gravés à mi-page en premier tirage.

Élégant recueil d'emblèmes moraux et politiques exécuté sur les presses de Christophe Plantin.

Chaque page du texte comporte un cadre ornemental finement gravé sur bois.

Les emblèmes ont été gravés par Geerard van Kampen et Arnold Nicolai d’après

les compositions du parisien Geoffroy Ballain et de Pieter d’Huys.

Très rare exemplaire de première émission.

Il renferme le premier état du cahier D dont la page 64, qui devait comporter le cinquante-

huitième et dernier emblème, n’a pas été imprimée, ainsi qu’une erreur dans la légende de

l’emblème 46. Plantin réimprima ce cahier et le remplaça dans la plupart des exemplaires.

Un des livres d’emblème les plus importants avec celui d’Alciat : il devait fixer les canons du

genre.

« Les Emblèmes de Junius [...] ont été réédités de nombreuses fois jusqu'à l'extrême fin du

XVI

e

siècle, tant dans leur version latine originale que dans leur traduction française, due à

Jacques Guérin et publiée en 1567, et leur traduction flamande, due à Antoine Gillis » (Jean-

Marc Chatelain).

Précieux et bel exemplaire de l’imprimeur-libraire et bibliophile Antoine-Augustin Renouard

(1765-1853).

Comme tous les livres reliés pour cet amateur à la fin du XVIII

e

siècle, il porte son nom en

lettres dorées en pied du plat supérieur : comme toujours, les doublures et doubles gardes sont

en parchemin.

Provenance : Antoine-Augustin Renouard, avec son nom doré sur le premier plat (

Catalogue

de la bibliotheque d’un amateur

, 1819, III, pp. 268-269). - Margaret Winkelman, avec son

ex-libris.

3 000 / 4 000

,

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LA TOUR D’ALBENAS (François Bérenger de).

L’Amie des amies, imitation d’Arioste : divisée en quatre livres.

Lyon : de l’imprimerie de Robert Granjon, 1558. —

In-8, 153 x 99 : 87 ff. Maroquin noir,

médaillon doré au centre des plats, dos à nerfs, dentelle dorée intérieure, tranches dorées

(

Cuzin

).

Rahir,

Bibliothèque de l’amateur

, p. 499. - Picot,

Catalogue Rothschild

, n° 662 : annonce une deuxième

partie intitulée

L’Amie rustique

qui forme de fait une publication à part, parue simultanément. -

Carter and Vervliet,

Civilité Types

, n° 8. - Bechtel, L-60. - Balsamo,

Les Traductions de l’italien en

français au XVI

e

siècle

, 2009, p. 93.

Édition originale.

Entièrement composé en caractères de civilité sur les presses de Robert Granjon, le volume est

présenté par Brunet comme étant l’un des plus rares parmi ceux imprimés dans ce caractère.

S’inspirant de l’écriture cursive en usage au XVI

e

siècle, le caractère de civilité a été gravé et

dessiné pour la première fois en 1557 par Robert Granjon désireux de fonder une typographie

d’inspiration nationale.

Son usage perdura jusqu’au milieu du XIX

e

siècle, mais il resta limité principalement à des

ouvrages pédagogiques.

Recueil de François Béranger de La Tour d’Albenas (1515?-1559?), poète originaire du

Vivarais. Il mélange poésies de l’invention de l’auteur à des traductions de l’italien, comme

celle de l’épisode d’Isabelle et de Zerbin, de l’

Orlando furioso

, ou de la

Moscheïde

, tirée du

poème macaronique de Folengo.

On y remarque également des

Fragmens de contre amitié

, un ensemble de 22 poèmes adressés

à l’auteur. Cette entreprise d’autopromotion a de quoi étonner en ce milieu du XVI

e

siècle :

« L’écrivain d’Aubenas construit de lui une image qui n’est pas celle d’un poète en quête

de soutien littéraire, mais – et c’est là un tour de force – celle d’un auteur accompli, figure

poétique tutélaire du Vivarais. C’est sur la scène lyonnaise qu’il affirme haut et fort sa place

éminente au sein de la république des lettres ».

François Bérenger de la Tour d’Aubenas (1515?-1559?) fit partie de ces poètes du règne d’Henri

II qui, ouverts à l’innovation, refusèrent de se rallier à la Brigade : pour lui, « la succession

de Clément Marot n’est pas aussi rapidement réglée que pour Du Bellay ou Ronsard. Ainsi

pour B. de La Tour, qui se risque plus d’une fois à une imitation-émulation, la filiation avec

le Quercynois s’accompagne sans contradiction d’une rivalité avec Ronsard. C’est dans cet

entre-deux que l’auteur trouve un espace pour une poétique propre, dont il faudrait saisir

toute la spécificité.

À cet égard, le meilleur exemple de la synthèse originale que le poète d’Aubenas établit entre

l’héritage de Marot et le renouveau de la Brigade, se manifeste peut-être dans ses Vers épars,

une section de

L’Amie des amies

[...]. Se présentant comme les miettes d’un recueil pétrarquiste

en sonnets, parsemées d’épigrammes de contact, ce massif insolite [...] constitue en effet un

avatar limite du canzoniere à la française, sans se réduire aucunement à un juste milieu entre

les Épigrammes à « Anne » de Clément Marot et

Les Amours

de Ronsard » (De Sauza,

Bérenger

de La Tour et son œuvre poétique

in

Réforme, Humanisme, Renaissance

, n° 65.)

Bel exemplaire en maroquin de Cuzin. Quelques frottements d’usage au dos. Le dernier feuillet

blanc n’a pas été conservé.

Provenance : Cachet ex-dono du comte Henri Howard Norfolk (1628-1684) au verso du titre

« Soc. Reg. Lond ». L’un des collectionneurs anglais les plus éminents du 17

e

siècle, le comte

avait légué la bibliothèque du château d’Arundel à la Royal Society en 1667.

8 000 / 10 000

,