144
“
F
aites
entrer
l
’
infini
”
106
Louis ARAGON.
Une vague de rêves.
Paris,
[1924]
.
In-4, demi-maroquin noir à bandes, plats recouverts chacun d’une photographie originale
argentique figurant une main, grand décor doré et mosaïqué de pièces de veau jaune, émeraude,
noir, bordeaux et rouge figurant des entrelacs terminés par des visages (quatre sur le premier
plat, un sur le second), doublures et gardes de papier noir, non rogné, tête dorée, couverture
conservée, chemise, étui
(Paul Bonet, 1938).
Rare édition originale : tiré à part à petit nombre du numéro 2 de la revue
Commerce
.
Aragon donne ici au Surréalisme son premier manifeste, peu de temps avant la
publication du
M
anifeste
d’André Breton.
Son texte se termine par l’appel emblématique : “Faites entrer l’infini.”
(Vlasie in
Dictionnaire Aragon,
II, 2019, p. 976 : “Publié dans la revue
Commerce
à l’automne
1924, ce texte marque la naissance officielle du mouvement surréaliste, à l’instar du
Manifeste
du Surréalisme
de Breton […]. Écrits parallèles, ils sont d’ailleurs issus d’un projet commun
entre Soupault, Breton et Aragon qui devait se nommer
Lettre à l’Aurore,
mais qui ne s’est
jamais réalisé. Tous deux publiés en octobre de la même année, la rédaction d’
Une vague de
rêves
semble toutefois terminée plus rapidement […]. En ce sens, si cet ouvrage paraît délaissé
ou minimisé par la critique en comparaison avec le manifeste de Breton, son importance reste
majeure dans la fondation du Surréalisme.”)
Envoi autographe signé :
À Pierre Mac Orlan
cordialement
Louis Aragon
Dans les années 1920, la réputation littéraire de Pierre Mac Orlan était à son apogée : ses
romans faisaient les délices d’Artaud, de Breton, de Crevel… Comme éditeur, il avait publié
en 1922 le premier roman de Joseph Delteil,
Sur le fleuve Amour
, salué par Aragon et Breton.
Il rédigeait également des critiques littéraires pour
La Petite Gironde
et, le 23 mai 1923,
il publia un article élogieux consacré à
Anicet ou le Panorama,
concluant par ces mots : “Il faut
suivre attentivement la production de Louis Aragon.”




