Previous Page  146 / 366 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 146 / 366 Next Page
Page Background

145

Splendide reliure photographique de Paul Bonet.

Paul Bonet (1889-1971) compte parmi les trois ou quatre relieurs les plus créatifs de son siècle. Dans les années

1930, il parvint à affirmer son originalité en se libérant de l’influence conjuguée de Legrain et du style Art déco.

Sa rencontre décisive avec le bibliophile René Gaffé, comme les commandes des écrivains comme André Breton,

Paul Éluard ou René Char (qui lui confia en 1934 quatre éditions originales, dont

Le Manifeste du Surréalisme

sur grand papier), lui avaient permis d’aborder les rivages du Surréalisme qui lui inspira une conception

novatrice du décor. Deux décennies durant, il devint alors l’interprète quasi attitre des poètes surréalistes.

En 1934, celui qu’André Breton a qualifié de “premier relieur surréaliste” imagina un type nouveau de décor,

usant de grands tirages photographiques (généralement de Chevojon) couvrant les plats qu’il ornait d’un décor

doré et mosaïqué de couleurs vives.

Seules quinze reliures photographiques sont répertoriées dans les

Carnets

de Bonet : neuf en 1934 (dont

la première série des huit exposées au Salon d’automne réalisées pour lui-même et recouvrant des textes

surréalistes, puis une copie pour René Gaffé de la reliure de

L’Immaculée Conception

), une en 1935 (curieusement

sur

Le Livre blanc

de Jean Cocteau), une en 1938 (

Une vague de rêves

ici décrite), deux en 1939, une en 1942 et,

enfin, une copie réalisée en 1962.

(Bonet,

Carnets,

nº 359, à propos d’

Une vague de rêves

 : “Très bonne reliure surréaliste.”)

40 000 / 50 000