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[Charles BAUDELAIRE & Victor LECOU].
Contrat d’édition pour la traduction des
Histoires
extraordinaires
d’Edgar Poe
.
Paris, 17 novembre 1852.
Contrat manuscrit signé “Ch. Baudelaire” et “V. Lecou”, 2 pages in-4, 2 timbres, un humide et un à froid : dans
une chemise à en-tête de la
Revue de Paris.
Premier contrat d’édition pour une traduction d’Edgar Poe par Baudelaire : l’édition projetée
n’a jamais vu le jour.
Monsieur Baudelaire vend et cède à Mr Lecou le droit d’imprimer à quinze cents exemplaires et passes
doubles dans le format in-18 anglais un volume intitulé Histoires extraordinaires et traduit de l’Américain
d’Edgar Allan Poé
[sic].
Cet ouvrage formera un volume de dix feuilles ou 360 pages.
La présente vente est faite moyennant la somme de trois cents francs qui seront payés à Mr Baudelaire le dix
janvier prochain contre la remise du manuscrit.
Mr Baudelaire s’interdit de céder le volume dont il s’agit tant qu’il restera à Monsieur Lecou plus de cent
exemplaires en magasin.
L’édition étant épuisée Monsieur Lecou aura le droit d’en imprimer une seconde au même prix et mêmes
conditions.
[…]
Editeur, en 1852, des
Illuminés
de Gérard de Nerval, Victor Lecou était à l’affût des nouveautés. Il était
également l’éditeur de la
Revue de Paris
dans laquelle Baudelaire publia sa première grande étude sur Poe.
Lorsque Baudelaire “publie, dans
L’Illustration
du 11 décembre 1852,
Les Souvenirs de M. Auguste Bedloe,
une
note annonce que ce morceau est « extrait d’un livre qui doit paraître le mois prochain » chez Lecou sous le titre
d’
Histoires extraordinaires.
Et Lecou annonce ce volume comme étant sous presse dans ses catalogues de mars et de
mai 1853. […] Mais Baudelaire prit du retard et traita finalement avec Michel Lévy en août 1855” (Claude Pichois).
Contrat annulé donc, comme le montre les traits barrant l’ensemble, et la mention en marge : “Ce traité est annulé.”
La note autographe signée de Baudelaire de sept lignes en pied est soigneusement caviardée. On peut cependant
la déchiffrer : “Je reconnais devoir à Monsieur Roux la somme de cent soixante francs dont ce traité est
la garantie. Si le 25 décembre 1852 je n’ai pas rendu cette somme, j’autorise Mr Roux à mettre en opposition
au paiement des 300 francs qui doit, aux termes de ce traité, être porté [?] dans ma main, le 10 janvier 1853.
Le 28 novembre 1852. Charles Baudelaire.”
(Claude Pichois,
Dictionnaire Baudelaire,
pp. 264 : “[Lecou] semble avoir été l’un des éditeurs vraiment cultivés
de son époque, mais il ne disposait pas d’un financement assez important pour lutter contre des maisons
comme Hachette et Larousse. En 1855, il céda son fonds au premier nommé.”).
4 000 / 6 000
€




