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[André THIRION].
Le Grand Ordinaire
.
Sans lieu ni nom, 1934
[Paris, Robert J. Godet,
1943].
In-12, maroquin bordeaux, dos lisse, pièce de titre de veau rose en forme de sexe féminin,
grand décor mosaïqué en relief sur les plats en veau rose et parme figurant un visage de profil
constitué de quatre phallus et d’un sexe féminin pour les lèvres, œil en veau blanc et gris,
doublures et gardes de daim rose, tranches dorées sur témoins, premier plat de couverture
conservé, chemise, étui
(Leroux, 1987).
Édition originale : rare impression clandestine de Robert J. Godet parue en 1943 sous la fausse
date de 1934 destinée à tromper la censure de l’occupant.
Tirage annoncé à 128 exemplaires. En réalité, Godet en aurait tiré environ 300 et distribué
moins de 150 à des libraires et amis, avant que la Gestapo saisisse à son domicile la totalité du
stock restant.
L’illustration d’Oscar Dominguez comprend une eau-forte originale en frontispice et sept
compositions reproduites au trait à pleine page, sans texte au verso.
L’eau-forte de Dominguez n’a été jointe qu’aux 36 exemplaires du tirage de tête.
Pour André Thirion lui-même, les dessins de Dominguez “ressemblent davantage à un
commentaire qu’à une illustration, y compris le portrait du maréchal Pétain dont le personnage
n’apparaît pas dans le livre”.
Roman politico-érotique, l’un des plus scandaleux du Surréalisme.
L’auteur en a donné quelques années plus tard la clef : “
Le Grand Ordinaire
n’est pas un
livre érotique. Il faut l’aborder avec l’esprit que l’on apporte à la lecture des œuvres les plus
singulières de Swift, par exemple à la
Modeste Proposition pour empêcher les enfants d’Irlande
d’être une charge pour leurs parents et leur pays.
Dans la composition du livre l’auteur a essayé
d’être plus réaliste que les romanciers traditionnels en juxtaposant des épisodes apparemment
hétéroclites.”
André Thirion (1907-2001) fut une des figures du Surréalisme révolutionnaire.




