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Un des 6 exemplaires sur Auvergne (nº B) comprenant :
- un dessin original, encre et estompe : scène d’accouplement dans l’esprit du
frontispice, dessin abouti de la composition reproduite au simple trait page 23 ;
- une eau-forte supplémentaire ;
- deux états supplémentaires de l’eau-forte du frontispice, dont un tiré en bistre ;
- un manuscrit autographe intitulé “Exemplaire B” : deux belles pages in-4 à l’encre
bleue restituant les souvenirs liés au fameux pavillon du 54 rue du Château. Thirion
y rappelle ceux qui y vécurent ou passèrent – c’est-à-dire tous les surréalistes, ou
presque, Duhamel, Tanguy, Prévert, Péret, Unik, Aragon, Breton, qui y coucha deux
ou trois fois, etc. –, en décrit précisément la décoration et les objets (mentionnant
ceux qui étaient volés dans les églises), livre des anecdotes (comme l’exclusion de
Soupault), les beuveries (surtout du temps de Prévert), la surveillance de la police et
même l’histoire du fils du commissaire de police de Clermont-Ferrand, Mr Michelet,
qui s’était échappé du lycée pour se réfugier là – avant de, définitivement, se “barrer
du commissariat paternel”.
Le feuillet d’errata n’a pas été conservé.
On a ajouté, en plus, deux lettres autographes signées de l’éditeur, Robert J. Godet,
au propriétaire du livre.
La première, dont la date “10.6.43” fut aussitôt corrigée en “10.6.34”, informe l’acquéreur qu’il
recevra sous peu la page manuscrite et le dessin original de l’illustrateur.
La seconde, datée de Saint-Denis, le 6 juillet 43, explique avec humour le retard de la livraison :
“La bienveillante attention du gouvernement a estimé qu’il serait bon pour les jeunes gens de
mon âge de ne pas rester inactif (?!) et m’a invité à transformer mon activité éditrice en un
nombre élevé d’heures de présence dans une fabrique de gazogènes.
Vous pensez si cela va donner un nouvel essor à mes malheureuses éditions, auxquelles je ne
puis plus consacrer que le temps qui le reste disponible, de 9h à minuit. Aussi bien vous prierais-
je d’excuser le retard que j’ai mis à vous tenir le manuscrit qui manque à votre exemplaire extra
ordinaire du G.O. Le voici ci-joint ; quant au dessin qu’on ne saurait envoyer par pneu ma
femme (car femme j’ai, depuis vendredi dernier) vous le portera […]”
Saisissante reliure de Georges Leroux ornée d’un décor érotique anthropomorphe
mosaïqué en relief, dans l’esprit de l’ouvrage.
(Dutel,
Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement,
nº 1675 : “L’ouvrage doit
comporter un errata sur feuillet volant.”- Pauvert,
Anthologie des lectures érotiques, de Guillaume
Apollinaire à Philippe Pétain,
pp. 677-682.- Pia,
Dictionnaire des œuvres érotiques,
p. 202 :
“Il serait vain de vouloir résumer le long récit, à la fois extravagant, sarcastique, obscène et
bouffon qu’est
Le Grand Ordinaire.
”)
4 000 / 5 000
€




