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Oscar WILDE.

Salomé.

Drame en un acte.

Paris, Librairie de l’Art indépendant, Londres, Elkin

Mathews et John Lane, 1893.

In-8, maroquin noir janséniste, dos à nerfs, non rogné, couverture violette conservée

(Flammarion

Vaillant).

Édition originale.

Drame écrit directement en français à l’intention de Sarah Bernhardt : interdite en Angleterre, Oscar

Wilde ne vit jamais sa pièce représentée et rien ne le consolait de n’avoir pu unir son nom à celui de la

tragédienne. Il était en prison lorsqu’elle fut créée au théâtre de l’Œuvre par Lugné-Poe, le 11 février 1896.

Les couvertures mauves imprimées en argent, très fragiles, sont presque toujours décolorées, comme

ici. L’apôtre de l’esthétisme avait exigé un ton “pourpre tyrien” qui s’harmonisât à la chevelure dorée

d’Alfred Douglas : “Bosie is very gilt-haired and I have bound

Salomé

in purple to suit him.”

Envoi autographe signé en regard du faux-titre :

à Octave Mirbeau

Oscar Wilde

Paris 93

Entre le rude Octave Mirbeau et le dandy anglais, il y avait plus d’une occasion de distance, sinon de

conflit. (Mirbeau se moquera gentiment de Wilde qu’il dépeint sous les traits de sir Harry Kimberly

dans le

Journal d’une femme de chambre,

évoquant le “fervent pédéraste”, mais “tellement charmant”.)

Pourtant, quand Oscar Wilde est condamné au

hard labour,

Mirbeau est un des rares en France

à prendre sa défense dans deux articles véhéments du

Journal

(tiré à 600 000 exemplaires !) : le 16 juin

1895 dans

À propos du hard labour

et le 7 juillet suivant dans

Sur un livre.