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Paul Éluard a fait monter en tête un charmant autoportrait original de Max Jacob à la gouache.

Le poète s’est représenté assis devant un chevalet, palette et pinceaux en main, devant une fenêtre ouverte à la

manière des

vedutte

italiennes.

On a relié en tête une lettre autographe signée adressée à Paul Éluard le 28 octobre 1941 de Saint Benoît sur

Loire (1 page in-4, premier plat de l’enveloppe conservé).

Monsieur,

Paulhan loue votre patience – sans doute parce qu’on a tout dit et tout pensé de votre exquise sensibilité

laquelle pénètre au-delà de toutes apparences de choses. Je louerais (s’il était encore besoin de louer quoique

ce soit en vous) je louerais votre indépendance raidie contre (non pas « contre ») toute influence passée ou

présente. Je louerais aussi votre humilité. L’ humilité est la mère de toute vérité. Elle permet le dédain.

Je vous remercie d’avoir pensé à moi et vous envoie mon tribut d’admiration pour votre attitude et votre

œuvre

Max Jacob.

La lettre a été rédigée par Max Jacob après avoir reçu un exemplaire de

Sur les pentes intérieures,

recueil de

poèmes inédits précédés de

Poètes,

l’introduction de Jean Paulhan dans laquelle ce dernier déclare : “Paul Éluard

a conservé la patience éclatante que nous lui connaissions.”

L’exemplaire a été relié postérieurement pour un amateur par Semet et Plumelle.

L’ex-libris de Paul Éluard par Max Ernst a été conservé, collé au verso du plat supérieur de couverture.

(

The Artist and the Book,

nº 79.- Ray,

The Art of the French Illustrated Book,

nº 389 : “Matorel’s religious

associations, burlesqued in Jacob’s text, sometimes lead Derain to designs which bring to mind the wood

engravings of the fifteenth century.”- Chapon,

Le Peintre et le Livre,

p. 106 : “La facture archaïsante des bois

n’est pas un pastiche anachronique, à la façon des bois d’Émile Bernard pour le

Villon

de Vollard. Elle est

la transposition du même esprit, souvent parodique, qui a dicté à Max Jacob ce recueil inspiré de certaines

compilations où nos pères mêlaient des pièces de la tradition populaire.”)

8 000 / 10 000