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C’est la première qu’il réalisa sur
Les Mamelles de Tiresias
(
Carnets de Paul Bonet
, nº 211).
“C’est par Joan Miró et Max Ernst, à qui il achetait des tableaux depuis 1926, que le collectionneur
bruxellois René Gaffé (1887-1968) fit la connaissance d’André Breton et de Paul Éluard. […] De 1928
à 1934, Gaffé devint le principal acquéreur de livres surréalistes […]. La vente Marty, en février 1930,
avait assuré aux reliures de Paul Bonet un début de notoriété : Éluard et Breton s’y intéressèrent ; Gaffé
décida de confier au relieur la bibliothèque surréaliste qu’il se constituait. Ces livres qu’il découvrait
amenèrent Bonet à renouveler complètement sa manière, avec les encouragements du collectionneur,
qui lui facilita une première exposition personnelle à Bruxelles, en 1933” (Antoine Coron,
Des livres
rares,
p. 246).
René Gaffé a enrichi l’exemplaire de pièces autographes significatives :
- le manuscrit autographe de 7 pages à l’encre violette offrant un premier jet d’une partie du texte, encore
très différent de la version imprimée. Deux dessins au crayon d’Apollinaire figurant des costumes pour
la pièce figurent au verso de deux pages.
- 3 lettres autographes signées d’Apollinaire adressées à Marcel Herrand qui interpréta le premier rôle
masculin de la pièce à sa création le 24 juin 1917. La deuxième lettre comprend le manuscrit autographe
du poème de dédicace à l’acteur, huit vers à l’encre violette :
Vous fûtes le mari sublime ingénieux
qui faisant des enfants nous suscite des dieux
mieux armés plus unis plus savants plus dociles
plus forts, et plus hardis que nous n’avons été
la victoire sourit à leurs destins habiles
et célébrant dans l’ordre et la prospérité
votre civique sens votre fécondité
Ils seront tous un jour l’orgueil de la cité
Guillaume Apollinaire 25 juin 1917
Le poème est suivi de trois lignes signées des initiales du poète :
Merci mon cher Herrand vous avez été épatant. Je vous embrasse. A bientôt. G.A.
30 000 / 40 000
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