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Non content d’annoter de sa jolie et fine écriture les gardes ou les marges des ses livres, Jamet est connu pour avoir

constitué des recueils factices qu’il nommait

Stromates

. Le terme signifie en grec

tapisseries

et désigne un recueil de

Mélanges sur différents sujets (Littré). Mais ses Stromates sont d’un genre bien particulier car cela consistait à dépecer

par fragments quelques feuillets d’un livre, en les rassemblant par thèmes, sans distinction d’auteur, de genre ou de

format. À ces pièces détachées, opuscules rares, articles découpés, feuilles volantes, il ajoutait des figures. Doué d’une

mémoire prodigieuse, ses réflexions, souvent curieuses ou cocasses, témoignent toujours d’une vaste érudition.

Il doit sa réputation de voltairien enragé à Charles Nodier, son découvreur, qui s’offusquait que les notes de Jamet fussent

nourries d’un “cynisme peu commun de pensées et d’expressions. Il ne lui faut qu’un prétexte pour étaler à plaisir le luxe

le plus effréné d’athéisme et de libertinage, et ce prétexte n’est jamais difficile à trouver pour son imagination débauchée”

(

Mélanges tirés d’une petite bibliothèque

, 1829, p. 44).

Bel exemplaire de la bibliothèque

Gustave Mouravit

, avec son cachet sur le titre (cat. I, 1938, nº 482).

Notaire installé à Aix-en-Provence, le Bordelais Gustave Mouravit (1840-1920) fut un ardent collectionneur des livres

de Jamet dont il avait recueilli seize stromates. Ce volume est le plus copieux et le plus extravagant de tous ceux recueillis

par Mouravit.

La collection de

Claude Lebédel

en comportait une vingtaine. Son étude,

À propos de Jamet

, a été publiée dans le Bulletin

du bibliophile

(1988, pp. 333-348).

6 000 / 8 000