129
Une double innovation dans l’histoire du livre imprimé
104
REYRAC (abbé de).
Hymne au Soleil.
Paris, Imprimerie royale, 1783.
In-8 [199 x 120 mm] de (2) ff., 49 pp. : maroquin rouge, dos lisse, titre en long encadré d’un double filet doré, triple filet
doré encadrant les plats avec armes royales dorées au centre entourées de la mention “Imprimerie royale” en lettres dorées,
roulette dorée sur les coupes, dentelle intérieure, doublures et gardes de moire bleue, tranches dorées
(reliure de l’époque).
Poème en prose publié pour la première fois en 1776. Le mérite de l’ouvrage est ailleurs car il marque une date dans l’histoire
de l’imprimerie.
Un des très rares exemplaires tirés sur
papier vélin
fort dont François Ambroise Didot (1730-1804) venait de lancer la
fabrication en France, à Annonay ; d’une qualité bien supérieure à celui produit jusqu’alors en Angleterre.
Le premier imprimé tiré sur une presse “à un coup”.
Le feuillet liminaire annonce : “
Première épreuve d’une nouvelle presse inventée pour le service de l’Imprimerie royale ;
et approuvée par l’Académie des Sciences le 17 mai 1783.
”
Parallèlement aux recherches engagées par Didot, qui revendiquera la paternité de l’invention, Anisson, directeur de l’Imprimerie
royale, mit au point une presse permettant de tirer la feuille en une seule fois et non plus en deux fois selon l’usage. Il y était
parvenu en augmentant la pression de la platine et en renforçant la stabilité de la presse dont les pièces en bois avaient tendance
à travailler sous la pression répétée des coups de barreau. L’innovation supprimait plusieurs opérations et permit d’augmenter la
productivité, procurant “aux ouvrages une perfection indépendante du talent des Ouvriers”, précise-t-il.
Exemplaire parfait, à grandes marges, en reliure de présent aux armes royales.
Ex-libris de
Bernard Breslauer
(
Bibliotheca bibliographica breslaueriana
, Bruxelles, 1986, n° 18 : “This version of the Royal
arms (45 mm high) is not recorded. No other book printed by the Imprimerie royale in a binding with its arms appears to
be known.”)
L’exemplaire est conservé dans une boîte moderne en chagrin rouge.
(Brunet IV, 1262 : “Cette édition n’est rare qu’en papier vélin.”- Quérard VII, 571 : “ Édition de la plus grande beauté,
devenue rare, parce qu’elle n’a été tirée que pour quelques amis.”)
3 000 / 4 000
€




