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Le “Style Didot”
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[MONTAUSIER (Charles de Sainte-Maure, duc de)].
La Guirlande de Julie,
offerte à Mlle de Rambouillet,
Julie-Lucine d’Angenes [sic], par M. le marquis de Montausier.
Paris, Imprimerie de Monsieur
[Didot],
1784.
In-12 [185 x 113 mm] de XVII, 82 pp. : maroquin citron
à grain long, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin
prune, triple encadrement de filets dorés et roulette à froid sur
les plats avec fleurons dorés dans les angles, coupes et bordures
intérieures décorées, tranches dorées
(Thouvenin).
Première édition séparée.
Elle a été imprimée sur
papier vélin
par Pierre-François Didot (1732-1795), dit le Jeune, imprimeur de Monsieur
(futur Louis XVIII). Il venait de créer son propre atelier de gravure et de fonderie et contribua avec son frère
à une nouvelle esthétique du livre : le “style Didot” – outre le fait qu’on leur doit l’introduction du papier vélin
en France trois ans plus tôt.
Très joli volume où apparaissent deux nouvelles fontes : le
Petit Texte
et une
Nonpareille
dont la table offre l’exemple,
outre le
Petit Romain
servant à la composition de la préface ; en somme, un livre de spécimens de caractères.
Ouvrage tiré à 250 exemplaires d’après Brunet (III, 1847), qui corrige en cela le chiffre de 90 annoncé par Renouard.
Composée à la demande du duc de Montausier (1610-1690) dans l’espoir de séduire la fille du marquis
de Rambouillet, la belle Julie d’Angennes,
La Guirlande de Julie
rassemble 62 madrigaux galants des familiers
de l’hôtel de Rambouillet, Georges de Scudéry, Tallemant des Réaux, Charles d’Angennes (le père de Julie),
Habert, Desmarets de Saint-Sorlin, Racan, etc. Montausier lui-même composa seize poèmes. Chacun est dédié
à une fleur en hommage à la dédicataire. Le manuscrit original fut calligraphié à la fin des années 1630 par
Nicolas Jarry, orné de peintures de Nicolas Robert et relié par Le Gascon. Il constituait une des “plus illustres
galanteries qui aient jamais été faites”, dit Tallemant des Réaux. Le précieux manuscrit est désormais conservé
à la Bibliothèque nationale de France.
En 1645, au terme de quinze années d’une cour assidue, Montausier finit par épouser Julie d’Angennes, après
avoir abjuré le protestantisme.
Exemplaire parfait, à très grandes marges, en maroquin décoré de Thouvenin.
Ex-libris des bibliothèques de
Noé
(avec devise “Post diluvium primus sum”, sans doute l’ex-libris de la comtesse
de Noé, différent de celui qu’Aglaüs Bouvenne a gravé pour elle. Elle était la belle-sœur de Charles-Henri Amédée
de Noé,
alias
Cham) ;
René Descamps Scrive
(cat. I, 1925, n° 148)
et
Guy Loizillon Doré
.
(Rahir,
Bibliothèque de l’amateur,
p. 451 : ces poésies ont été imprimées pour la première fois dans :
La Vie du
duc de Montausier
, Paris, 1729.- Brunet III, 1847.)
1 000 / 1 500
€




