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“Que celui qui se sent un cœur trop aimant n’ouvre jamais ce livre,

car ce livre conduit à la mort”

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[GOETHE (Wolfgang von)].

Werther,

traduit de l’allemand.

Maestricht, Jean-Edme Dufour & Phil. Roux, 1786.

2 tomes en un volume in-12 [167 x 105 mm] de (1) f. de titre, VIII pp., 201 pp. ; (1) f. de titre, 230 pp., (1) f. blanc : demi-basane verte, dos lisse

orné de filet et roulette dorés, pièces de titre et de tomaison de chevrette vieux rose, tranches jaunes

(reliure de l’époque).

Traduction française du Lausannois Georges Deyverdun.

Le second tome renferme les

Observations du traducteur,

de même que l’analyse des principaux pamphlets suscités par

Werther.

Dufour et Roux

avaient donné la première édition de cette traduction en 1776.

Ce premier roman de Goethe, qui lui avait été inspiré par son amour pour Charlotte Kestner, avait été primitivement publié en 1774 à Leipzig.

L’engouement wertherien préfigure le “mal du siècle” : il contribua à forger l’image du héros romantique. Napoléon disait avoir lu le roman six

ou sept fois.

En préface à

René,

Chateaubriand s’éleva à son tour contre ce “travers particulier des jeunes gens du siècle, le travers qui mène directement

au suicide. C’est J.-J. Rousseau qui introduisit le premier parmi nous ces rêveries si désastreuses et si coupables. En s’isolant des hommes, en

s’abandonnant à ses songes, il a fait croire à une foule de jeunes gens qu’il est beau de se jeter ainsi dans le vague de la vie. Le roman de Werther

a développé depuis ce germe de poison.”

Plaisant exemplaire en reliure du temps ayant appartenu à Chênedollé, avec signature et note autographes, et les lettres

CH dorées en pied du dos.

Poète à l’aube du romantisme, Charles-Julien de Chênedollé (1769-1833) a rencontré Goethe en

Allemagne. Il fréquenta à Coppet le cercle de Mme de Staël et devint l’ami de Chateaubriand.

Face au titre, ce jugement définitif, de la main de Chênedollé : “

Que celui qui se sent un cœur

trop aimant n’ouvre jamais ce livre, car ce livre conduit à la mort

.”

Ancienne restauration de papier à la page 71 du premier volume et petite tache au titre.

2 000 / 3 000